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Loto des associations

Carton!, 1971 - ACV

Le loto est une forme de loterie qui trouve son origine dans les loteries dites "de Gênes", déjà attestées au XVe s. Il faut le distinguer des loteries organisées par l'Etat ou un casino. On biffe sur un carton imprimé les numéros tirés par un crieur: une ligne de cinq numéros fait une quine, deux: une double-quine, trois: un carton. Souvent, les 90 numéros portent des appellations particulières. Dans sa forme familiale ou privée, on trouve des boîtes de jeu dès le XVIIIe s. Comme jeu public, on ignore depuis quand il est pratiqué en terre vaudoise. Mentionné dans la loi fédérale de 1923 sur les loteries, il devait exister antérieurement ; une pratique semblable est en effet présente en Italie au XIXe s., sous le nom de "tombola".

La loi vaudoise actuelle (1924) l'assimile aux loteries, mais avec des règles particulières. Il est ainsi soumis à une autorisation communale et seules les associations sans but lucratif peuvent en organiser. Elles sont toutefois limitées à un loto par année, sur un jour et 10 heures au maximum. Les lots doivent être en nature ou en prestation de service et doivent atteindre en tout cas 50% du montant des cartons vendus.

Selon l'Encyclopédie vaudoise, le loto est très "apprécié dans le canton, au point que les Vaudois battent le record suisse." (t. 11, p. 184). Le loto a un rôle social très important en Suisse romande : "c'est le seul jeu d'argent que les associations à but non lucratif peuvent organiser. Il y a toute une culture autour de ces manifestations. Les joueurs réguliers sont équipés de toute sorte de matériel pour jouer - y compris des talismans - et suivent ce que l'on peut même appeler des rituels." (U. Schädler, Musée du Jeu, La Tour-de-Peilz).

Comme il n'existe aucune statistique cantonale sur les lotos qui détaillerait leur nombre, les participants ou les sommes engagées, on ne peut donner aucun chiffre précis.

Dans le canton de Vaud

Tout le canton

En Suisse et ailleurs

La pratique du loto est importante dans toute la Suisse romande, spécialement dans les cantons de Fribourg et Vaud. Mais il y a des différences entre les lotos fribourgeois et vaudois.

Loto vaudois : sur des cartes en papier non réutilisables, il dure en moyenne 6 heures et les participants peuvent aller et venir en cours de loto.

Loto fribourgeois : se joue sur des cartons à recouvrir, dure environ 2h30 et tout les participants sont présents durant toute la durée du loto. Certains lotos fribourgeois se sont développés avec bonus et jackpots.

Début de la saison des lotos, Montreux, 1995, photo: E. Curchod - ACV
Loto, 1986, photo: A. Ogheri - ACV
Crieur, 1987, photo: Ph. Ungricht - ACV
Lots en nature, 1987, photo: J.-F. Luy - ACV

Bibliographie

COLLECTIF, "Les Sociétés. Le loto, passion des Vaudois", in Encyclopédie illustrée du Pays de Vaud, Lausanne, 24Heures, tome 11, p. 184-187.

JOGGI, Anne, Aléa, suspense et émotion! : les matchs au loto : Le jeu : un terrain d'enquête privilégié de nos rapports à l'aléatoire, Mémoire de Licence, Institut d'ethnologie, Université de Neuchâtel, sous la direction de Thierry Wendling et Yvan Droz, 21 juin 2002.

ROY, J., Recueil pour les pronostics des lotos vaudois et fribourgeois, Morges, sn, 1987.

SCHÄDLER, Ulrich, Créateurs de chances. Les loteries en Europe, La Tour-de-Peilz, Musée Suisse du Jeu, 2012.

WENDLING, Thierry, "Swiss Bingo : An Anthropological Journey into the Realm of Chance", in Religions in Play. Games, Rituals, and Virtual Worlds, Phlippe Bornet, Maya Burger (éds.), Zurich, Pano Verlag, 2012, p. 143-151.

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