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14.3. Agriculture biologique

Thème: Production et consommation

Signification de l'indicateur

Le développement durable implique que la production et la consommation de biens et de services nuisent le moins possible à l'environnement (principes 12a et b). Les dommages causés à l'environnement par les polluants doivent être limités au strict minimum (principe 17a) et la diversité biologique doit être préservée (principe 18a). L'agriculture biologique est une forme de production particulièrement respectueuse de l'environnement qui est soumise à une réglementation stricte.

Cet indicateur montre l'évolution de la part des surfaces exploitées conformément aux règles de la production biologique, par rapport à la surface agricole utile totale. Sont prises en compte les surfaces des exploitations agricoles qui remplissent les exigences de l'Ordonnance sur l'agriculture biologique.

Principes en rapport avec cet indicateur: 12a. Production compatible avec l'environnement, 12b. Consommation sociale et compatible avec l'environnement, 17a. Limitations des déchets biodégradables et des polluants, 17b. Arrêt des émissions de polluants non biodégradables, 18a. Compensation écologique.

Type d'indicateur: (S) structurel.

Evolution

Sources :
OFAG – Système d'information de politique agricole (SIPA/AGI).
OFS.  

Données (xls, 55 Ko)

En bref

Tendance statistique :


Evaluation développement durable :


Commentaire

Commentaire statistique

Tendance: hausse.

Depuis 1996, la surface des terres consacrées à l’agriculture biologique a été multipliée par 16, passant de 767 hectares en 1996 à quelque 11'900 hectares en 2020. La part des surfaces exploitées selon ce mode est ainsi passée de 0,7% à 11% de la surface agricole utile (108'346 hectares en 2020). En 2020, la hausse est de 6%, soit 684 hectares. Le taux relativement faible de l’agriculture biologique dans le canton tient à ce que les exploitations vaudoises sont sensiblement plus grandes que la moyenne suisse et disposent ainsi de relativement moins de main-d’œuvre, avec beaucoup de cultures dont le type augmente le risque de maladies phytosanitaires difficiles à combattre en mode bio.

Commentaire développement durable

Evaluation: positive (pour la durabilité sur le moyen terme)

La part des surfaces exploitées dans l'agriculture biologique par rapport à la surface agricole utile vaudoise reste relativement faible. Elle permet donc encore une certaine progression.

Méthodologie

Cet indicateur présente la part des surfaces exploitées conformément aux dispositions de l'Ordonnance sur l'agriculture biologique, par rapport à la surface agricole utile totale (cf. Glossaire).

L'Office fédéral de la statistique (OFS) fait le relevé des surfaces agricoles utiles et des surfaces consacrées à l'agriculture biologique dans le cadre du relevé des structures agricoles et du recensement de l'agriculture.

Ordonnance sur l'agriculture biologique:

Ordonnance du 22 septembre 1997 sur l'agriculture biologique. Elle définit les exigences minimales que doivent remplir les produits agricoles pour pouvoir être désignés comme produits biologiques ou être désignés par des dénominations telles que "biologique" ou "bio". Par exploitation biologique, on entend toute exploitation dans laquelle l'ensemble de la production répond aux exigences fixées dans l'Ordonnance sur l'agriculture biologique. Ces exploitations reçoivent des paiements directs supplémentaires de la Confédération. Il s'agit d'exploitations dans lesquelles:

1. les cycles et processus naturels sont pris en considération
2. l'utilisation de matières auxiliaires et d'ingrédients chimiques de synthèse est interdite (à la différence des prestations écologiques requises – PER)
3. le génie génétique n'est pas utilisé
4. les produits ne sont pas soumis à des rayonnements ionisants
5. le nombre des animaux est adapté à la surface agricole utile de l'exploitation (idem aux PER)
6. les animaux de rente sont nourris avec des aliments pour animaux obtenus selon les règles de l'Ordonnance sur l'agriculture biologique.

Les exigences de l'Ordonnance sur l'agriculture biologique sont plus contraignantes que les règles relatives aux "prestations écologiques requises", qui conditionnent depuis 1999 le droit aux paiements directs de la Confédération et qui sont observées aujourd'hui sur plus de 90% de la surface agricole utile. Les exigences de l'Ordonnance sur l'agriculture biologique diffèrent du cahier des charges de Bio Suisse, édicté il y a plus de 20 ans et sur lequel repose le label "Bourgeon". Ces dernières sont plus strictes sur certains aspects des techniques de production et de transformation des produits.

Limites de l'indicateur

La signification de cet indicateur s'applique bien au but assigné à l'agriculture vaudoise qui s'inscrit dans le 4e défi clé la Stratégie du Conseil fédéral pour le développement durable 2012-2015 : « Accroître la productivité de l’économie en la dissociant de la consommation de ressources et d’énergie et réorienter les modes de consommation vers un développement durable ».

L'agriculture biologique ne constitue pourtant en cela qu'une variante applicable là où les conditions pédo-climatiques le permettent, avec des structures adaptées et une main-d'œuvre suffisante. Le choix de cet indicateur ne doit donc pas cacher le rôle de pionnier qu'a su jouer l'agriculture vaudoise par l'application de méthodes douces et raisonnées. La création du GALTI (Groupement des arboriculteurs lémaniques appliquant les techniques intégrées) en 1976 a marqué le début d'une révolution qui a par la suite fait école dans les autres secteurs de production, avant d'être instituée par la Confédération en 1993 dans les mesures de soutien à la production intégrée (PI), pour servir ensuite servi de modèle à la Politique agricole commune (PAC) européenne.

L'agriculture bio a certes progressé, tant dans ses définitions que par la recherche appliquée, et un nombre croissant d'agriculteurs de pointe s'y intéressent et s'attachent à expérimenter les principes sur lesquels elle se fonde, notamment en viticulture (biodynamie, bio, etc.). Les efforts remarquables développés dans le cadre de la PI ne sauraient cependant être sous-estimés.

Glossaire

Surfaces agricoles utiles: pour cet indicateur, les données proviennent du système d'information de politique agricole. Les surfaces agricoles comprennent ici uniquement la surface agricole utile, selon la définition de l'OTerm, rapportée aux domaines agricoles exploités à l'année – soit la surface de l'exploitation qui est affectée à la production végétale, à l'exclusion des surfaces d'estivage. Cette définition diffère de celle utilisée pour l'indicateur 14.2. Surfaces agricoles utiles.

Comparabilité

Cet indicateur est utilisé par l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) (Agriculture biologique), conformément aux directives du règlement CEE n° 2092/91 sur l'agriculture biologique. Les principaux points de l'Ordonnance suisse coïncident avec les dispositions de ce règlement européen. Eurostat utilise l'indicateur Superficie de production biologique.

Références

OFS et OFAG. Système d'information de politique agricole (SIPA/AGI).

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