23.2. Utilisation de la production de bois

Thème: Forêt

Signification de l'indicateur

Le développement durable requiert que l'utilisation des ressources renouvelables telles que le bois, soit maintenue au niveau de leur régénération (principe 16a). En d'autres termes, la quantité de bois récoltée ne doit pas dépasser le volume d'accroissement ligneux dans une forêt équilibrée durant un laps de temps donné. Dans la perspective du développement durable, il est souhaitable que le potentiel de bois indigène – ce dernier étant renouvelable et neutre du point de vue du CO2 – soit utilisé le mieux possible.

S'agissant de l'exploitation du bois, il faut toutefois tenir compte des autres fonctions de la forêt – biotope comportant une grande diversité d'espèces, lieu de détente, protection contre certains dangers naturels. En particulier, la préservation de la diversité des espèces (principe 18a), implique une exploitation diversifiée: le mode d'exploitation et son intensité doivent être adaptés à chaque type de forêt. Il importe également de préserver une proportion appropriée de réserves de forêts naturelles où les processus naturels puissent se dérouler sans entrave.

Principes en rapport avec cet indicateur: 15a. Sauvegarde des ressources naturelles, 16a. Limitation de l'utilisation des ressources renouvelables, 18a. Compensation écologique.

Type d'indicateur: (D) input-output.

Evolution

Utilisation de la production de bois

Source :
SFFN.  

Données (xls, 54 Ko)

En bref

Tendance statistique :


Evaluation développement durable :


Commentaire

Commentaire statistique

Tendance: pas de modification notable.

Commentaire développement durable

Evaluation: négative (contraire à la durabilité).

Le but à atteindre est une utilisation optimale de la valorisation de bois en fonction des différents objectifs de gestion des forêts (multifonctionnalité de la gestion des forêts). Dans ce contexte, une part de la production de bois est appelée à être abandonnée en forêt, avec profit pour la biodiversité.

Dans un premier temps, qui pourrait s'étendre sur plusieurs décennies, une augmentation de l'exploitation du bois est possible et souhaitable, en raison notamment du vieillissement, de la sous-exploitation des forêts depuis cinquante ans et de la nécessité de les adapter aux changements climatiques. Bien que les forêts privées soient plus riches en matériel sur pied que les forêts publiques, les deux unités présentent une même problématique de sous-exploitation.

Les relevés des inventaires dendrométriques et des données stationnelles permettent une analyse fine des potentialités de production et d'exploitation du canton de Vaud. Selon l'analyse (Horisberger D & Meylan M, 2009), l'horizon moyen estimé pour espérer maîtriser le survieillissement des forêts en accélérant leur rythme de rajeunissement se situe au minimum vers les années 2050-2060. Le scénario de calcul des possibilités d'exploitation respectant cette échéance admet une possibilité de rééquilibrage de 765'000 m³t/an durant 50 ans pour une exploitation durable de la production des forêts. (nota bene: dans l'unité "m³t/an", le "t" signifie "tarif de cubage" et correspond à une table donnant une estimation du volume des arbres suivant leur diamètre).

Lorsqu'un meilleur équilibre des classes d'âge des arbres aura été atteint, en théorie après 2050-2060, les niveaux d'exploitation devraient baisser. Cependant, malgré le fait que des surfaces seront mises ces prochaines années en réserve (10% des forêts), l'intensité des exploitations, qui dépendra en dernier lieu du prix des bois, devrait se stabiliser à un niveau proche de celui mesuré actuellement. L'hypothèse d'une élévation importante du prix du bois énergie sur une longue période pourrait, elle, conduire à un regain de l'exploitation des forêts.

Selon cette même analyse, la production durable de bois après 2050-2060 serait alors de 625'000 m³t/an. La production théoriquement disponible de manière durable n'est pourtant pas exploitable en totalité en raison des objectifs d'aménagement autres que la valorisation du bois (protection physique, protection biologique et paysagère et accueil en forêt), mais aussi en raison des difficultés d'accès à certaines forêts. Des 625'000 m³t/an théoriquement disponibles dans l'ensemble du canton, seuls 75% (466'000 m³t/an) pourraient être exploités durablement selon les critères actuels. Le volume de bois non valorisé – de manière volontaire ou non – correspondrait donc, en ordre de grandeur, à 25% (159'000 m³t/an). Sa dégradation et sa décomposition sur place devraient s'intensifier au cours des prochaines décennies, notamment sous l'influence des aléas climatiques.

Méthodologie

Cet indicateur est basé sur l’évaluation actuelle de la production ligneuse durable des forêts calculée en m3t (m3 au tarif vaudois unique). Il exprime, en % de ce modèle, le niveau et la structure de valorisation des bois traduits en termes de possibilité d’exploitation, d’exploitation réelle et de non valorisation des bois.

Au stade actuel, les relevés des inventaires dendrométriques et des données stationnelles permettent une analyse fine des potentialités de production et d’exploitation des forêts du canton de Vaud. Toutefois, comme il s’agit de suivre l’évolution d’un organisme en constante mutation, un réexamen permanent de ses mécanismes de fonctionnement s’impose sur la base des inventaires dendrométriques globaux confrontés aux contrôles d’exploitation et d’utilisation des bois.

Enquêtes

Statistique forestière annuelle du canton de Vaud du SFFN.

Étude sur la productivité et l'exploitabilité des forêts du canton de Vaud basée sur la synthèse des inventaires dendrométriques et des données stationnelles (SFFN, 2009).  

Engagements à l'échelle nationale

Application des principes d'aménagement des forêts des législations forestières fédérale et cantonale.

Loi fédérale sur les forêts (RS 921.0), art. 20 (principes de gestion), art. 21 (permis de coupe délivré par le service des forêts) et art. 22 (interdiction des coupes rases).

Loi forestière vaudoise (RSV 921.01), art. 21 et ss. (but et contenu de l'aménagement forestier),  art. 27 et 28 (martelage).

Limites de l'indicateur

L'utilisation du bois est ventilée selon les grandes catégories "bois de service", "bois d'industrie" et "bois de chauffe"; elle alimente les grandes séries de la statistique forestière depuis 1940.

Comparabilité

L'indicateur Utilisation de l'accroissement du bois figure sur la liste des indicateurs du développement durable de la Commission du développement durable (Wood harvesting intensity) et sur la "liste d'Helsinki" des indicateurs pour une gestion durable de la forêt. Cette liste, signée également par la Suisse, a été définie dans le cadre de la Conférence ministérielle sur la protection des forêts en Europe. L'indicateur figure également parmi les indicateurs environnementaux de l'OCDE pour le développement durable (Intensity of use of forest resources).

Références

OFEFP (2003). Aide pratique – contrôle cantonal de la gestion durable en forêt. Berne.

OFEV (2008). Annuaire La forêt et le bois 2008. Berne.

SCRIS (2008). Statistique forestière annuelle du canton de Vaud. Lausanne.

SFFN (1999). Inventaire global des forêts vaudoises. Lausanne.

Horisberger D, Meylan M (JFS, 2009). Productivité et exploitabilité des forêts du canton de Vaud: vers plus de réalisme. www.vd.ch/observatoire-des-forets

SFFN (2009). Observatoire de l'écosystème forestier vaudois - www.vd.ch/observatoire-des-forets

Inventaire forestier national – www.lfi.ch

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