Protéger nos sols, une nécessité vitale

Utilisation de charbon végétal dans l’agriculture en Suisse : risques et opportunités pour les sols et le climat

L’utilisation du charbon végétal (« biochar ») comporte un grand nombre de risques pour l’épandage sur les sols agricoles et naturels qui sont détaillés dans cette publication des Offices fédéraux de l’environnement et de l’agriculture ainsi que des cantons (pdf, 684 Ko) (Cercle sol).

En résumé, la recherche sur l’innocuité de ces matières en conditions réelles et à long terme sur la qualité des sols et la production agricole est insuffisante et montre des risques. L’utilisation de ces matières n’est ainsi en aucun cas recommandée sur les sols naturels et agricoles en raison des effets négatifs irrémédiables qu’elle pourrait impliquer en termes de pollutions chimiques, d’atteintes à la vie du sol et à la croissance des plantes.

Etude préliminaire sur la qualité des sols agricoles et la séquestration de carbone organique pour le Plan climat cantonal

Suite à la publication du Plan climat cantonal et sa mesure stratégique n°9, une étude préliminaire portant sur les potentiels et les pratiques d’accumulation de carbone organique dans les sols agricoles a permis d’identifier les potentiels concrets et les leviers appliqués dans les grandes cultures qui permettent l’accumulation significative de matière organique dans les sols.

Trois documents sont à disposition :

  • résumé technique exécutif, établi par la direction générale de l’environnement (DGE) et la Direction générale de l'agriculture, de la viticulture et des affaires vétérinaires (DGAV).
  • rapport de synthèse du groupe sols et substrats de la Haute école du paysage, d'ingénierie et d'architecture (hepia).
  • Publication scientifique : Dupla X, Lemaître T, Grand S, Gondret K, Charles R, Verrecchia E and Boivin P (2022) On-Farm Relationships Between Agricultural Practices and Annual Changes in Organic Carbon Content at a Regional Scale. Front. Environ. Sci. 10:834055. doi: 10.3389/fenvs.2022.834055.

Données de base : Cartographies des sols vaudois

Deux types de cartographies sont disponibles sur le canton :

  • La cartographie des sols réalisée par Michel Gratier sur la base de ses relevés pédologiques entre 1973 et 2003, et ceux d'André Kissling dès 1990. La résolution de la cartographie dépend des zones (précision entre le 1:100'000 et le 1:25'000). Elle a été établie selon la classification de Jamagne 1967 et CPCS 1967. Le rapport final fournit des précisions sur le déroulement du projet, ainsi que des éléments de compréhension supplémentaires.

Les données de la  cartographie des sols sont consultables sur le geoportail de l'Etat de Vaud, sur le guichet cartographique cantonal (Données LGéo uniquement) et diffusées via l'Asit-VD.

Veiller à la préservation de nos sols

Nos sols sont utilisés pour produire notre alimentation, ils sont fragiles et soumis à d'innombrables pressions liées à la vie moderne; urbanisme, cultures intensives, érosion, appauvrissement, pollution, etc. Ce phénomène est récent, mais on a toujours l'illusion qu'ils sont immuables et inaltérable. Si nous n'en prenons pas grand soins, si nous ne les protégeons pas durablement, alors nous enlevons à nos descendant la possibilité de produire leur nourriture.

Protéger durablement nos sols est une des tâche les plus fondamentales qui soie. Une fois détruits, il leur faut des décennies, voir des siècles pour se reconstituer.  

L'Ordonnance fédérale sur les atteintes portées aux sols, (Osols) charge l'Etat de veiller à préserver et à maintenir la fertilité de nos sols de manière durable. Nous avons le devoir d'assurer à nos héritiers leur capacité à produire leur propre nourriture et à conserver les multiples fonctions environnementales et sociétales que nous apportent nos sols.

La Direction générale de l'environnement, par sa section "protection des sols" est responsable de la surveillance et de la préservation de la fertilité des sols à long terme.

Qu'est-ce qu'un sol ?

Le sol correspond à la partie altérée des roches dans laquelle les plantes s'enracinent. On rencontre différents types de sols selon la nature de la roche dont ils sont issus (roche-mère), le climat, la topographie, leur âge, et l'utilisation qui en est faite.

Comment est défini un sol ?

Un sol est défini comme une "couche de terre meuble de l'écorce terrestre où peuvent pousser les plantes". il s'agit de la terre végétale (que l'on nomme horizon "A") et de la couche sous-jacente fertile (horizon "B"). Les sols mesurent entre quelques centimètres et jusqu'à 1-2 m de profondeur. Schéma explicatif d'une coupe de sol. (pdf, 7.64 Ko)

Quand intervenons-nous?

La DGE intervient lorsque des entreprises ou des particuliers risquent de porter atteinte aux sols, principalement en cas de terrassements ou d'utilisation du sol à risques. Elle a pour mission: 

  • d'assurer l' observation, la surveillance et l'évaluation des sols présentant des atteintes ou des altérations chimiques, physiques ou biologiques,
  • de délivrer des préavis et les procédures de planification et demandes d'autorisation de construire avec des impacts importants sur les sols,
  • de collaborer avec les organismes de vulgarisation, de recherche appliquée et d'enseignement, pour favoriser la prise en compte et la mise en oeuvre des principes de prévention pour la protection des sols à long terme,
  • de communiquer les résultats principaux en matière d'application,
  • de (faire) prendre toutes les mesures destinées à prévenir les atteintes physiques aux sols (compaction, érosion) ainsi que lors d'emprises importantes sur les sols (chantiers importants, exploitations agricoles et forestières, etc.

Des problèmes actuels et pour le long terme

Les sols exploités notamment par l'agriculture sont soumis à une forte pression humaine. Si aucune mesure de protection n'est prise, à terme c'est leur fertilité et donc leur capacité à nous alimenter qui est mise en danger. Les mesures prioritaires consistent à:

Une bonne partie de nos sols se sont développés sur la moraine de fond tassée par le glacier il y a 20'000 ans. Ils ont un drainage naturel lent qui les rend d'autant plus sensibles au compactage en période humide. La période favorable aux travaux y est aussi plus courte.

2 profils de sols typiques

Profil d'un sol alluvial
Profil d'un sol alluvial
Profil d'un sol brun jurassien
Profil d'un sol brun jurassien

Prévenir la compaction des sols pour maintenir leur fertilité

Le tassement des sols sous l'effet du poids des machines a des effets négatifs sur la croissance des racines,  il empêche la pénétration de l'eau et des fertilisants et diminue la diffusion de l'oxygène. Les engrais sont mal valorisés, il peuvent être entraînés par le ruissellement et engendrer des pollutions.

Un sol compacté mettra de nombreuses années avant de se restaurer

Reconstitution d'un sol agricole...
Reconstitution d'un sol agricole...
...suivant des travaux de terrassement
...suivant des travaux de terrassement
Sol mince ayant subit une importante érosion (partie claire). L'absence de végétation est clairement visible
Sol mince ayant subit une importante érosion (partie claire). L'absence de végétation est clairement visible

Géotypes

Les géotypes sont les différents types de dépôts géologiques présents dans le sous-sol.

ci-dessous, carte des principaux géotypes du canton de Vaud
Source:
Laboratoire de géologie de l'EPFL - projet CADANAV

Télécharger les fiches descriptives des principaux types géologiques de sols vaudois

JURAroche a dominante carbonatée (pdf, 259 Ko)
séries marno-calcaires
 
PLATEAUmolasse marneuse à faible pente (pdf, 125 Ko)
molasse marneuse à forte pente (pdf, 132 Ko)
molasse à dominante gréseuse
molasse à dominante conglomératique
 
PREALPES
& ALPES
complexe détritique (ex: flyschs)
roches gypsifères
séries marno-calcaires
roches à dominante carbonatée
 
QUATERNAIREterrains alluviaux (s.l)
terrains glaciaires (s.l) (pdf, 0.90 Mo)

Réseau national d'observation du sol (NABO)

L'ordonnance sur les atteintes portées aux sols (OSols) donne des valeurs indicatives pour la charge de ceux-ci en métaux lourds.

La Confédération gère un réseau d'observation des sols (NABO) qui lui permet de suivre l'évolution de la fertilité des sols en fonction des diverses atteintes qu'il peut subir : climat, pollutions industrielles, etc.

Les sites analysés doivent être représentatifs d'une région ou d'un type d'utilisation. Le réseau d'observation comprend 102 sites analysés tous les 5 ans, dont 9 sont situés dans le canton de Vaud (3 en forêt, 4 en grandes cultures, 1 en vigne, 1 en maraîchage).

Ce réseau permet, en plus des analyses de caractérisation courantes, de se faire une idée des teneurs " normales " et de la pollution de fond en métaux lourds dans les sols; la répétition des analyses a pour but de prévoir les évolutions; ce réseau d'observation a permis d'affiner les méthodes de prélèvement (représentativité) et d'analyse des échantillons.

Il est prévu de compléter les analyses par des mesures d'activité biologique et des polluants organiques.

Surveillance des sols vaudois

Il n'existe pas de réseau cantonal d'observation des sols. Néanmoins les analyses de métaux lourds de sols du canton effectuées lors de la caractérisation de profils ou d'études d'impact donnent des tendances générales pour les quatre métaux ci-dessous:

Nickel

dépassements de la norme Osol , même sous forêt ; d'origine géologique (roches vertes alpines contenues dans les moraines) , les teneurs augmentent en profondeur.

Cadmium

dépassements moins fréquents de la norme, comme on l'observe dans les cantons voisins il est plus abondant dans le Jura.

Cuivre

dépassements dans d'anciennes vignes ou vergers traités.

Plombaux abords immédiats des chaussées, sur une bande de 5 à 10 m de large, on peut s'attendre à des dépassements (ancienne essence au Pb), comme parfois dans des sols anciennement soumis à des épandages de boues non contrôlées.

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