Choisir une option spécifique à l’École de maturité avec l’appui de l’orientation

Le choix de l’option spécifique peut être un casse-tête pour les élèves qui s’intéressent à l’École de maturité. Dans les établissements scolaires, des psychologues conseillers en orientation les aident à réfléchir aux critères de choix et à utiliser les ressources en ligne pour s’informer. Joseph Garance

L’École de maturité propose dix options spécifiques. Comment choisir? Une spécialiste fait le point, des élèves témoignent.

Les élèves ont parfois peur de se tromper et que l’option choisie ne leur plaise pas. Les parents peuvent craindre que le choix ne desserve leur enfant pour la suite de leur formation. Il est difficile pour ces derniers de se retrouver dans un système de formation qu’ils n’ont eux-mêmes pas connu», relève Lauriane Limanton, psychologue conseillère en orientation à La Sarraz et à Cossonay. À l’instar de ses collègues, elle anime régulièrement un atelier facultatif sur le choix de l’option spécifique à l’École de maturité. Organisé entre novembre et fin janvier, cet atelier est l’occasion pour les élèves de la voie prégymnasiale de partager leurs préoccupations et d’acquérir des outils. «Bien que largement disponible, l’information reste complexe. Notre travail consiste pour une grande part à expliquer, voire à vulgariser.» Lors de cet atelier, les élèves sont invités à réfléchir aux liens entre leurs intérêts, leurs aptitudes et leurs projets de formation. «Par exemple, illustre Lauriane Limanton, si les intérêts pour telle ou telle option ne sont pas en phase avec le projet d’études, je propose à l’élève de s’interroger sur celui-ci. En effet, il sera difficile de s’investir dans une option mal-aimée, qui occupe en principe 5 périodes par semaine au gymnase, et aussi plus tard dans la vie professionnelle.» La conseillère propose également aux participants de réfléchir aux idées reçues sur le gymnase, parmi lesquelles «le choix de l’option détermine la suite des études». «Quelle que soit l’option suivie, la maturité gymnasiale ouvre l’accès à toutes les hautes écoles universitaires», remarque la conseillère en orientation qui nuance cependant: «Un choix d’option adapté prépare la suite.» L’atelier permet en outre aux élèves de se renseigner sur le contenu des options. Certaines attirent beaucoup d’élèves, par exemple philosophie-psychologie, «une option où le poids de la philosophie est important, alors que les élèves s’intéressent surtout à la psychologie». Ou encore de faire le lien entre des projets de formations valorisées socialement et les aptitudes des élèves intéressés. «Les jeunes de cet âge ont de la peine à se projeter. En tant que conseillers en orientation, nous les invitons à réfléchir à des domaines plutôt qu’à des métiers. Nous ne sommes pas des aiguilleurs, mais des éclaireurs.»

Des intérêts marqués, des options variées
Eliott, Garance, Marc et Diana préparent leur maturité gymnasiale. Le premier, latiniste depuis l’école obligatoire et passionné d’Antiquité, a choisi de poursuivre l’apprentissage de cette langue au gymnase. «Le latin a la réputation d’être difficile, note le jeune garçon de 16 ans, mais pas plus que les autres options. Traduire le latin apprend à structurer sa pensée, à s’organiser; ça apporte des outils pour apprendre.» Sportif et passionné de mangas, Eliott estime que «le latin ouvre énormément de portes, et pas forcément celle des études de lettres. Pour la suite, je ne sais pas encore. Le relationnel m’intéresse beaucoup… Peut-être enseignant ou gérant de restaurant.» Depuis toujours, Garance aime dessiner: «J’ai choisi l’option arts visuels au gymnase, car je veux en faire mon métier. Mon rêve serait de créer des animations, j’adore les dessins animés. J’hésitais avec philo-psycho, comme ma sœur. Mais j’ai choisi ce que j’aime vraiment. En VP (ndlr: voie prégymnasiale), j’étais en économie et droit, et je vais prendre informatique en option complémentaire, ça peut être utile par rapport à mon projet. Si je devais penser à un autre métier, ce serait de toute manière dans le domaine artistique, graphiste par exemple.» De son côté, Marc a choisi l’option physique et applications des maths, comme avant lui son père et sa sœur. «Je suis fasciné par les maths, passionné par la physique, par l’idée de comprendre l’univers.» En option complémentaire, Marc prévoit de prendre économie: «Ça peut être utile.» Cet amateur de musique et de foot envisage d’étudier plus tard à l’EPFL, en maths ou en physique, mais il ne sait pas encore quel sera son métier plus tard: «Peut-être quelque chose qui touche à l’espace. Le problème, c’est qu’on ne voit pas bien à quels métiers mènent les études.» Quant à Diana, elle a toujours aimé apprendre d’autres langues et découvrir d’autres cultures. «Je pensais continuer l’italien au gymnase, mais j’ai changé d’avis pour prendre espagnol, langue de mon père. Mon rêve serait de devenir danseuse, mais un avenir dans ce métier me fait peur à cause de sa potentielle instabilité.» La jeune fille estime que les parents ne devraient pas «mettre trop de pression avec les bonnes notes, la réussite; il y a toujours des solutions ou des passerelles pour arriver au but».

Corinne Giroud
Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle - Vaud

Publié dans le 24 heures du 14 janvier 2021

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