Des mesures ciblées pour aider les jeunes en recherche d’un apprentissage

Gabriel Sepe a rencontré à plusieurs reprises Nicole Siviero-Sierro, sa conseillère en orientation, au Centre d’orientation scolaire et professionnelle de sa région, à Morges. Odile Meylan

Gabriel Sepe vient d’être engagé comme apprenti. Il a bénéficié des mesures de coaching de l’orientation.

Depuis la rentrée d’août 2020, une soixantaine de jeunes à la recherche d’une place d’apprentissage ont eu la possibilité de commencer les cours en école professionnelle sans toutefois avoir été au préalable engagés par une entreprise formatrice. Suivis par des psychologues conseillers et conseillères en orientation, ils et elles ont bénéficié d’entretiens de coaching spécifiques. Cette mesure, parmi d’autres, a été mise en oeuvre par le Conseil d’État vaudois afin de répondre aux besoins des jeunes dont les démarches avaient été impactées par la Covid.
Dans le cadre de cette mesure, Nicole Siviero-Sierro, psychologue conseillère en orientation au Guichet de la Transition, a suivi Gabriel Sepe, en rupture d’apprentissage après une première année de formation professionnelle en tant qu’informaticien. «Gabriel a tout d’abord été suivi par la conseillère aux apprentis de l’école professionnelle, mais comme il souhaitait changer de métier, sans savoir toutefois dans quel domaine, le Guichet régional de la Transition 1 a pris le relais explique Nicole Siviero-Sierro. C’est un jeune très motivé, sociable, au-dessus de la moyenne en termes de savoir-être, avec un entourage familial proactif et très présent. Il avait un bon profil pour être inscrit aux cours professionnels même sans contrat d’apprentissage.»
Gabriel Sepe s’est d’ailleurs investi dans ses démarches dès le départ, renonçant à partir en vacances. Durant l’été, la conseillère l’a rencontré à cinq reprises pour évaluer la situation, définir ses intérêts et l’accompagner dans ses démarches. «Avec Mme Siviero- Sierro, nous avons envisagé différents métiers: gestionnaire du commerce de détail, logisticien, médiamaticien. C’est finalement employé de commerce qui m’a le plus intéressé.»
Le jeune homme s’est rapidement lancé dans la recherche d’une place de formation, mais s’est rendu compte que postuler auprès d’une entreprise sans avoir effectué de stage dans le domaine était peu fructueux. «Au départ, j’étais plutôt confiant, mais c’était un peu frustrant de voir le nombre de places d’apprentissage disponibles qui diminuait. Le suivi avec la conseillère m’a donné davantage confiance en moi et le coaching m’a motivé à ne pas rester à la maison sans rien faire.»
Après avoir activement sollicité son réseau, il décroche finalement deux stages, et, à la fin du mois d’août, deux entretiens dans des entreprises de rénovation. Comme elle le fait tout au long de l’année avec d’autres élèves en recherche d’apprentissage, Nicole Siviero-Sierro a alors aidé Gabriel Sepe à se préparer pour ces deux entrevues. «Nous avons d’abord vérifié ensemble les aspects pratiques: est-ce qu’il sait où il a rendez-vous et comment s’y rendre? Est-ce qu’il devra porter un masque? Nous avons ensuite revu les différents points de son CV, notamment les qualités et les intérêts. Je travaille beaucoup sur les compétences, un aspect dont les jeunes n’ont pas forcément conscience. Ainsi, pour Gabriel, qui a fait de l’athlétisme à un assez haut niveau, la persévérance et l’esprit d’équipe sont des aptitudes intéressantes à relever pour un futur employeur. »
La conseillère a enfin aidé Gabriel Sepe à se projeter en entretien: quelles questions pourraient lui être posées? Comment expliquer la rupture du premier apprentissage et rassurer l’employeur par rapport à son parcours? Etc. «J’ai essayé de lui faire prendre conscience que l’objectif de son interlocuteur est de sélectionner un collaborateur et qu’il va essayer de le tester, de le mettre en situation de stress. Mais je l’ai aussi rassuré: c’est normal d’être stressé, de bafouiller. Il faut simplement le reconnaître et ne pas se laisser paralyser, savoir rebondir et avancer dans l’entretien. Il a tout à fait le droit de dire «C’est une question difficile, laissez-moi y réfléchir quelques instants» ou «Oui je suis stressé, mais c’est parce que c’est vraiment important pour moi.»

Belle récompense
La motivation de Gabriel Sepe et le coaching dont il a bénéficié ont finalement porté leurs fruits. Début septembre, alors qu’il venait de commencer les cours à l’École professionnelle commerciale de Lausanne, Gabriel Sepe a signé son contrat d’apprentissage d’employé de commerce. «C’est une belle récompense pour toutes les démarches que j’ai faites pendant l’été!» conclut le jeune homme.

Zoé Schneider
Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle - Vaud

Publié dans le 24Heures du 17 septembre 2020

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