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Faire gratuitement le point sur son parcours professionnel avec viamia

Le profil des bénéficiaires de la prestation viamia est varié. Le seul critère qui les unit est qu’ils doivent avoir plus de 40 ans GETTY IMAGES

La prestation viamia propose aux adultes de plus de 40 ans une réflexion bienvenue sur leur situation professionnelle.

Projet de la Confédération, viamia a bénéficié l’an dernier à près de 3000 personnes dans les onze cantons ayant participé à la phase pilote. Offrant un bilan professionnel gratuit avec un conseiller ou une conseillère en orientation, cette prestation permet d’évaluer l’employabilité, c’est-à-dire la capacité à trouver et conserver un travail, à s’adapter au changement et évoluer. Particulièrement appréciée par les bénéficiaires – 99% la recommandent –, elle profite à des usagers aux profils variés: personnes immigrées et/ou peu qualifiées, professionnels aux parcours linéaires ou au contraire plus irréguliers, etc. Témoignages.

Amorcer une réorientation
Audrey, 41 ans, a cumulé différents emplois dans l’hôtellerie, la restauration et la pharmacie ainsi que pour des cliniques dans le secteur de l’esthétisme. Son dernier poste en date: vendeuse dans un magasin de bien-être. Elle ne souhaitait cependant plus travailler dans ces domaines. La prise en charge par viamia l’a aidée à faire le pas et quitter son emploi pour se réorienter. «La conseillère, très à l’écoute, m’a amenée à réaliser un bilan de mon parcours, en passant en revue toutes mes expériences professionnelles. J’ai apprécié les aspects très concrets: j’ai passé des tests et nous avons travaillé sur mon CV. La conseillère m’a aussi encouragée à faire des stages et m’a transmis des adresses où postuler.»
Audrey effectue alors deux stages, dont un en EMS qui lui plaît beaucoup. Convaincue par cette expérience, Audrey décide de se former dans le domaine. Elle entreprendra dès cet automne une formation d’auxiliaire de santé.

Reprendre confiance
Née en Espagne, Laura s’y est formée et a travaillé en tant qu’architecte avant de rejoindre la Suisse à l’âge de 32 ans. Elle y effectue une année de stage dans un bureau d’architectes. L’entreprise ne pouvant malheureusement pas l’engager par la suite, elle cherche un nouvel emploi. Sa connaissance de la langue est cependant une barrière: «Je n’arrivais pas à communiquer ce que je voulais et je me sentais peu sûre de moi lors des entretiens.»
Après huit mois de chômage, elle élargit ses recherches puis est engagée dans une entreprise active dans le secteur de l’éclairage. «Ce n’était plus un travail d’architecte, mais j’ai au moins repris un peu confiance en moi.» Laura y travaille durant sept ans. «Ce laps de temps m’a permis d’améliorer mon français, de fonder une famille et de m’établir. Mais j’avais toujours en tête le projet de revenir à l’architecture.»
En 2019, elle s’inscrit à un CAS dans les énergies renouvelables, y voyant un complément actuel et intéressant dans le domaine de l’architecture durable. «J’espérais que cela m’ouvrirait des portes. C’était très intéressant, mais c’était clairement une formation destinée à des ingénieurs.»
Son CAS en poche, Laura se relance dans la recherche d’un poste d’architecte. Sans succès. «J’étais à nouveau découragée. J’ai alors pris rendez-vous avec une conseillère viamia. Elle a été super. On a travaillé sur la visualisation de ma situation, sous forme de croquis, technique qui faisait sens pour moi. J’ai pu cerner mes faiblesses, mais aussi toutes les compétences que mon parcours m’avait apportées. J’ai surtout réalisé les possibilités concrètes que j’ai de pouvoir développer ma carrière, même si ça prendra du temps.»
Les entretiens dont Laura a bénéficié l’ont finalement aidée à reprendre confiance en elle et à oser solliciter son réseau. Elle a ainsi trouvé auprès d’un bureau d’architecture un stage de cinq mois qu’elle termine actuellement. «Je suis contente d’avoir fait ces démarches. J’ai pris conscience du réseau que j’ai développé et sur lequel je peux désormais m’appuyer pour la suite de ma carrière.»

Évoluer à l’interne
Chef de projet recherche et développement dans une entreprise de l’agroalimentaire depuis dix-sept ans, Nicolas* se retrouve en arrêt durant trois mois à la suite d’une dépression. «Je ne trouvais plus de sens à mon travail et craignais un licenciement. Viamia était l’occasion de faire le point sur mon parcours.»
Le jeune quadra a alors plusieurs perspectives en tête, notamment enseigner à des enfants et adolescents ou changer complètement de voie par le biais d’un apprentissage. «La conseillère a été très honnête par rapport à ces projets. Elle a souligné leur potentiel manque de réalisme dans ma situation.Elle m’a aussi rassuré par rapport à mes craintes du chômage, démythifiant la situation. J’ai apprécié ce regard extérieur et neutre.»
Alors qu’ils essayaient de définir ce qui lui plaisait dans son travail et ce qui ne lui convenait plus, la conseillère a évoqué le domaine du marketing. «Ça a été un déclic. Elle avait particulièrement bien cerné mon profil, car j’y avais pensé il y a quelques années.»
Entretemps, Nicolas réintègre son poste et en profite pour discuter avec son responsable des possibilités de se réorienter à l’interne. «Ça s’avère très compliqué. Mais j’aurai l’opportunité d’entreprendre prochainement une première mission dirigée vers le marketing. Je me rapproche ainsi de la partie stratégique qui m’intéresse.»

Zoé Schneider
Office cantonal d'orientation scolaire et professionnelle

Publié dans le 24 heures du 27 octobre 2022

 

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