Les entreprises formatrices sont en pleine phase de recrutement

Comme de nombreuses entreprises formatrices, Rossier Toiture SA est à la recherche d’un apprenti ou d’une apprentie pour la rentrée (ici les apprentis de l’entreprise, dont deux qui finissent leur cursus: Tino Dolce, Simon Prinoli et Dylan Gris (de g. à dr.) Odile Meylan

A la sortie du semi-confinement, les entreprises espèrent encore trouver des apprentis pour la rentrée. Quelques exemples.

Deux des trois apprentis ferblantiers d’une entreprise du Gros-de-Vaud vont obtenir leur CFC cette année. «Pour la rentrée, nous cherchons un ou une jeune de de la région, si possible.» Alexandre Fitzé, directeur de l’entreprise, relève: «Dans notre métier, le travail ne manque pas. Il y a du potentiel.» A ses yeux, les stages ne suffisent pas toujours pour découvrir le métier. «Il y a une différence entre apprentissage et emploi. Un apprenti doit prendre le rythme, acquérir une routine. C’est dur dans tous les métiers au début! Il faut s’accrocher. En dernière année, les apprentis ont plus d’autonomie.» Les qualités d’une candidature dans son entreprise? En priorité, souligne Alexandre Fitzé, «il faut que le courant passe et que les jeunes soient intéressés par le métier. Quand on a du plaisir à pratiquer son métier, tout est plus facile.» L’entrepreneur y trouve aussi son compte: «Former des jeunes, c’est motivant… Expliquer, montrer l’exemple, ça nous pousse à nous améliorer et à nous remettre en question!»

Une auberge de la région lausannoise cherche de son côté à engager un apprenti cuisinier ou une apprentie cuisinière. Marie Meyer, cheffe de cuisine, a retenu quelques dossiers de postulation. Certains candidats viennent de loin, prêts à traverser le canton de Vaud pour pouvoir se former dans le métier de cuisinier. «Notre restaurant se situe dans un village à l’écart des transports publics, il faut en être conscient.» Marie Meyer est prudente: ce sera la troisième année consécutive qu’elle est à la recherche d’un apprenti de première année: «Les deux premières ont interrompu leur formation.» C’est que le quotidien du métier, les conditions de travail ne correspondent pas toujours à l’image que se font les candidats à une carrière de Top Chef. Marie Meyer glisse: «Les émissions de télé nous pénalisent, les jeunes idéalisent notre métier...» Pour rectifier cette image, elle accueille régulièrement des élèves pour un stage de découverte.


Les communes recrutent également. L’une d’elles forme actuellement huit apprentis et apprenties dans cinq métiers différents et propose deux places d’apprentissage pour la rentrée. «Ces dernières semaines, le recrutement des apprentis a été suspendu, raconte Isabelle Grunder, cheffe du service Ressources humaines de la commune, nous n’avons pas pu prendre de stagiaire.» La mise en place des mesures de protection et l’organisation contraignante du travail pour le personnel et les apprentis ont été prioritaires. «Le printemps est une saison exigeante pour les espaces verts, et leur entretien ne peut pas se faire en télétravail!» Les offres de place d’apprentissage pour les métiers d’horticulteur/horticultrice et de recycleur/recycleuse ont suscité une trentaine de candidatures. Des stages de sélection sont en cours après un tri des dossiers sur la base d’un intérêt pour le métier confirmé par des stages. Les notes comptent aussi: «Le métier d’horticulteur demande beaucoup sur le plan scolaire, notamment la connaissance approfondie des plantes.» Le stage de sélection est déterminant: «Nous attendons de la ponctualité, de la fiabilité, et bien sûr le sens du service public.»


Formatrice dans une boulangerie-pâtisserie qu’elle va reprendre à son compte cet été, Catherine Bossy propose une place d’apprentissage de gestionnaire du commerce de détail. Annoncée sur différents canaux, notamment sur la bourse des places d’apprentissage, c’est finalement une publication sur Facebook, partagée plus de 3500 fois, qui suscitera de nombreux appels de jeunes intéressés. «Je leur ai directement proposé des rendez-vous pour des stages. Avec l’expérience, au téléphone on peut se faire rapidement une idée à la manière dont la personne s’exprime, si elle est polie, etc. J’ai finalement pris cinq stagiaires pour des demi-journées de travail. Lors d’un stage, je vois déjà si la personne va convenir, si elle est à l’aise avec les chiffres, suffisamment dynamique. La stagiaire que j’ai eue ce matin était parfaite, j’ai tout de suite senti que je pouvais lui faire confiance. C’est une jeune fille qui cherchait plutôt une place d’employée de commerce, mais qui s’est rendu compte en faisant quelques stages qu’elle avait besoin de davantage de contact avec les gens. Le stage lui a beaucoup plu.»

Corinne Giroud
Zoé Schneider

Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle - Vaud

Publié dans le 24Heures du 11 juin 2020

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