Mode d’emploi pour découvrir le monde professionnel malgré la pandémie

Le Salon des métiers et de la formation de Lausanne se réinvente en ligne cette année. Des webinaires sont une occasion de dialoguer avec des apprentis et des responsables de formation. Patrick Martin

Des moyens sont disponibles pour préparer au mieux l’entrée en formation professionnelle.

La situation actuelle complique les démarches des élèves pour élaborer et réaliser leur projet de formation professionnelle. De nombreuses entreprises hésitent aujourd’hui à accueillir des stagiaires et certains domaines économiques subissent de plein fouet les mesures prises pour endiguer la pandémie. Comment les candidates et candidats à l’apprentissage peuvent-ils vérifier leur choix et trouver une alternative à un projet difficile à réaliser aujourd’hui? De l’information sur les métiers à la connaissance de soi, jusqu’au choix d’une formation et à la mise en œuvre de leur projet, les élèves réfléchissent dès la 10e année à leur avenir après l’école. Une démarche qui prend du temps: la palette des métiers par apprentissage est large, le système de formation suisse et ses passerelles sont complexes. En toutes circonstances, les élèves sont encouragés à envisager plusieurs choix; un conseil qui trouve son sens aujourd’hui pour les élèves attirés par des professions aujourd’hui chahutées part la pandémie du Covid. En collaboration avec les conseillers et conseillères en orientation, les enseignants et les enseignantes accompagnent les élèves vers la transition école-métier. A la disposition de toutes et de tous, la plateforme www.vd.ch/orientation (S’informer sur les métiers et les formations) propose de nombreux moyens d’enrichir ses connaissances: des films sur les métiers, des exemples d’examens d’aptitudes ou encore les dates des portes ouvertes. Dans les Centres régionaux d’information sur les études et les professions (CIEP), élèves et parents peuvent aussi bénéficier d’entretiens d’information sur les filières et les métiers et consulter la collection de dossiers disponibles.
La pandémie a par ailleurs contraint les organisateurs du Salon des métiers et de la formation de Lausanne à se réinventer. Cette année, cette manifestation attirant 40’000 visiteurs à chaque édition se déroule en ligne et sur plusieurs mois. Une capsule vidéo de 15 minutes présente six grands domaines professionnels, des soins à la vente en passant par le commerce, l’industrie ou l’artisanat, à travers les témoignages de 6 apprentis et apprenties. Des rendez-vous en ligne sont en outre proposés aux élèves, sur inscription, les invitant à découvrir les métiers du point de vue de l’entreprise formatrice, grâce à des présentations en direct. Organisés sur plusieurs samedis, ces webinaires sont une possibilité de rencontre virtuelle et de dialogue avec des apprentis et des apprenties et des formateurs ou des formatrices en entreprise, peut-être de futurs collègues pour les candidats motivés.

Conseillère d’État à la tête du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC), Cesla Amarelle fait le point sur la situation de la formation.

Que dites-vous aujourd’hui à des jeunes qui doivent batailler pour trouver un stage ou un apprentissage?

Même si c’est difficile, je leur dis qu’il faut continuer d’avoir des projets, qu’il faut y croire et que nous sommes là pour les aider. La bourse des places d’apprentissage proposées par les entreprises du canton compte à l’heure actuelle plus de 2700 places disponibles, c’est un peu moins que l’année dernière, mais chaque jour de nouvelles places sont annoncées par les entreprises. Il faut continuer à postuler et, parfois peut-être, élargir ses intérêts vers des métiers voisins à celui convoité.
Comment le DFJC va-t-il aider les candidats et candidates à une formationprofessionnelle?
Malgré la pandémie, des événements en faveur de la formation existent, même s’ils se concrétisent de manière inédite. Organisée par l’OCOSP en collaboration avec les entreprises et les écoles professionnelles, la Nuit de l’apprentissage, par exemple, a rencontré un vif succès en ligne et débouché sur un stage de sélection pour de nombreux jeunes venus présenter leur dossier de candidature. Et cette année, le Salon des métiers et de la formation se déroule de façon virtuelle et propose aux jeunes d’aller à la rencontre des entreprises, lors de rendez-vous en ligne. Les jeunes intéressés à découvrir les métiers pourront s’entretenir avec des formateurs et des apprentis dans un vaste panel de métiers. J’encourage vivement tous les élèves à s’inscrire aux webinaires pour pouvoir bénéficier des conseils d’apprentis et de formateurs, afin de choisir leur futur métier en toute connaissance de cause.
Et comment convaincre les entreprises qui font face à des incertitudes ou des difficultés de continuer à former?
Des mesures d’encouragement sont également envisagées par le Conseil d’État. Le plan de relance mis en œuvre l’an dernier a démontré l’engagement de tous les partenaires de la formation professionnelle pour assurer à la fois des places d’apprentissage aux jeunes et la formation de la relève dans toutes les professions. Plusieurs de ces mesures sont prévues dans la durée et, si la situation le demande, de nouvelles mesures seront mises en œuvre.

Corinne Giroud
Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle - Vaud

Publié dans le 24 heures du 11 mars 2021

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