S’adapter aux aléas de la vie pour trouver finalement sa voie

Ses deux précédents CFC ont permis à Maxime Gasser, 34 ans, d’entreprendre une formation de pilote de locomotive.

Formé comme ferblantier puis comme ramoneur, Maxime Gasser se passionne désormais pour la conduite de locomotive.

Maxime Gasser a intégré le monde professionnel à la suite d’un apprentissage de ferblantier, métier découvert par le biais d’un ami gymnaste plus âgé. Un stage d’une semaine durant sa dernière année d’école obligatoire l’avait très rapidement convaincu: «C’était en plein mois de février, il faisait bien froid, j’étais super fatigué tous les soirs, mais j’avais vraiment adoré!» Le patron étant intéressé à le prendre comme apprenti, le jeune homme avait saisi cette opportunité. Son CFC en poche, Maxime Gasser travaille trois ans en entreprise puis deux en tant que temporaire afin d’expérimenter différentes pratiques professionnelles. Petit à petit, cependant, le jeune ferblantier développe une épicondylite. «Des injections de cortisone pour calmer l’inflammation m’ont permis de poursuivre mon activité durant deux années supplémentaires, mais finalement, en été 2012, mon médecin m’a conseillé de penser à changer de métier.» S’ensuivent quelques mois de démarches administratives dans le cadre d’une prise en charge par l’AI, de stages et de mesures de réadaptation. «Je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire ni dans quel domaine je voulais me réorienter. Je savais juste que les études, ce n’était pas pour moi.»

Recourir au réseau
Sur les conseils de son père et d’un ami ramoneur,Maxime Gasser se lance dans un nouvel apprentissage pour apprendre ce métier. Une fois son CFC obtenu, le jeune homme poursuit son parcours professionnel dans une entreprise de la région. «La manière de travailler était très différente et ne me convenait pas vraiment… Dans le même temps, mon frère aîné m’a sollicité pour que je m’occupe de la logistique et du stock dans sa chaîne de magasins. Je n’y connaissais pas grand chose, mais j’ai accepté le poste.» Maxime Gasser se satisfait de cette nouvelle activité pendant trois ans, mais le travail de bureau lui pèse peu à peu. Il cherche alors à nouveau une place de ramoneur dans sa région, sans succès. Dans son entourage, plusieurs connaissances évoquent avec lui la conduite de locomotive, métier dans lequel elles le verraient bien et qui connaît justement une pénurie de main-d’œuvre. «La formation se fait en cours d’emploi, c’était donc une bonne solution, puisque je ne m’imaginais pas faire un troisième apprentissage.» En septembre 2020, Maxime Gasser envoie son dossier, retenu parmi les nombreuses candidatures. Il réussit également brillamment les tests médicaux et psychotechniques obligatoires et commence la formation en février de l’année suivante. «Pendant dix mois, j’ai suivi les cours théoriques et techniques, en parallèle à l’accompagnement de pilotes confirmés pour apprendre «sur le tas». Rapidement, après une semaine d’observation, j’ai eu la possibilité de conduire les trains, sous supervision.» À la fin du cursus, le jeune homme se présente aux examens théoriques et pratiques. Il passe les épreuves avec succès et se voit engagé comme conducteur en novembre 2021.

Toujours en mouvement
«Ce que j’aime dans ce métier, c’est le fait d’être dehors, si on peut dire! Je suis dans un train, mais la vue change à chaque minute, et même si je fais toujours le même trajet, le paysage évolue constamment avec les saisons. J’ai vraiment l’impression de passer la journée à l’extérieur, avec l’avantage d’être au sec quand il pleut!» Quant aux horaires, irréguliers, week-ends et jours fériés compris, Maxime Gasser les voit de manière plutôt positive: «C’est pratique d’avoir des congés en semaine, et j’aime le fait d’alterner six à huit jours de conduite avec plusieurs jours de pause.» L’horaire donné pour l’année entière lui permet d’ailleurs de s’organiser suffisamment à l’avance si nécessaire. «C’est aussi un métier où on est seul et autonome dans la locomotive, tout en faisant partie d’une équipe de contrôleurs et de pilotes, avec qui on peut discuter et échanger. J’apprécie tout autant ces deux aspects», conclut le jeune pilote.

Zoé Schneider
Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle - Vaud

Publié dans le 24 heures du 10 février 2022

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