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Stages à l’école obligatoire: des opportunités en présentiel ou à distance

Jérémy durant son stage dans une menuiserie-ébénisterie. DR

Longtemps limités en raison de la pandémie, les stages pour les écoliers et écolières sont à nouveau possibles.

Accessibles aux élèves de la scolarité obligatoire dès l’âge de 13 ans révolus, les stages offrent la possibilité de s’immerger dans un environnement de travail. Lors de stages de découverte, les jeunes peuvent se familiariser avec une ou plusieurs professions et côtoyer le quotidien de celles et ceux qui l’exercent. C’est ainsi l’occasion de rencontrer des professionnels et des apprentis, de leur poser des questions, d’échanger et de tisser des liens. Les stages d’orientation permettent par la suite d’approfondir ses connaissances d’un métier en particulier, des gestes professionnels aux compétences requises. Une étape essentielle dans le processus d’orientation permettant de confronter ses intérêts et ses capacités à la réalité du monde du travail. Si la pandémie a mis à mal l’accueil de stagiaires au sein des entreprises, certaines ont su innover pour proposer des alternatives dans des domaines qui s’y prêtaient.

Projets à distance
À Yverdon-les-Bains, le centre de formation pour les médiamaticiens 3SHEDS a ainsi adapté en ligne ses habituels stages de deux jours. Sur les 200 stages réalisés en 2020, plus de la moitié ont pu se faire à distance. Thibault Colombel, formateur, décrit le processus: «Le premier jour, l’accueil des jeunes se fait en visioconférence. Nous leur présentons la profession et la formation et ils nous exposent leur parcours, ce qui les a amenés à ce métier.Après cela, on les lance sur un projet.» Les stagiaires doivent réaliser un concept publicitaire pour le nouveau produit innovant d’une entreprise, par exemple une table comestible ou un chocolat qui fait office de dentifrice. «Je les informe des actions de communication qu’ils doivent réaliser:logo, affiche, catalogue ou encore storyboard pour une vidéo. Pendant la réalisation du projet, ils peuvent nous solliciter à tout moment encas de question.» À la fin du deuxième jour, les stagiaires présentent leur travail lors d’un débriefing en visioconférence. «Ce n’est pas seulement le résultat concret qui compte, mais aussi toute la réflexion qu’il y a eue en amont. Parfois, une idée originale n’a pas pu être concrétisée faute d’avoir les bons outils sous la main. L’explication est donc d’autant plus importante», conclut Thibault Colombel. Chef de projet dans une petite société de services informatiques, Denis Ramstein a également expérimenté le distanciel, à défaut de pouvoir mettre en place un stage de sélection pour la nouvelle place d’apprentissage qu’il offrait. Il a proposé aux candidates et candidats un petit projet personnel complet, à réaliser à domicile sur deux semaines. «La moitié n’a pas répondu, mais pour ceux qui ont fait l’exercice,les résultats étaient intéressants et la réalisation fonctionnait.» Le spécialiste informatique relève cependant la difficulté de juger le travail effectué: «Je n’avais pas prévu de grille d’évaluation. Sans critères précis,mon appréciation générale n’était pas très pertinente. C’était par ailleurs difficile de déterminer si le travail avait été fait sans aide extérieure…» Denis Ramstein a tout de même trouvé l’expérience intéressante: «Je vais sans doute garder l’idée du contenu, la développer et l’adapter pour le présentiel.»

Reprise des stages en présentiel
Jusqu’à cet hiver, de nombreuses entreprises ont cependant dû renoncer à toute forme de stage. «En général, j’engage une vingtaine de stagiaires par année. De mars à octobre 2020, nous n’en avons pris aucun», témoigne Gilles Dumuid, chef d’atelier dans une ébénisterie-menuiserie. Les demandes ont ensuite repris peu à peu et, depuis le mois de janvier, l’entreprise accueille à nouveau un ou une stagiaire par semaine en moyenne. «Les jeunes font le tour de l’entreprise et des collaborateurs, bénéficient d’un moment d’observation et de découverte autonome, puis réalisent des exercices concrets et des petits travaux. On évalue surtout leur habileté et leur vision dans l’espace,on observe l’autonomie et la prise d’initiative. Cette semaine, nous accueillons un élève de 10VG.» Jérémy, 14 ans, concentré sur son établi, s’interrompt pour raconter: «Le travail du bois m’intéressait et je voulais faire un stage en ébénisterie. Ça se passe bien, ça correspond à ce que j’imaginais.» Durant ce tout premier stage, l’écolier a déjà réalisé quelques objets en bois et accompagné des collègues lors de la pose en extérieur. «J’aime bien ce métier. Tout me plaît, même si je préfère travailler en atelier plutôt que sur les chantiers.»

Zoé Schneider
Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle - Vaud

Publié dans le 24 heures du 27 mai 2021

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