Votre identité

Trouver sa voie et prendre confiance en soi grâce à la formation professionnelle

Océane Minguez aime être sur la route au volant de son camion. Un métier qui demande de la concentration et le sens des responsabilités. Florian Cella

Océane Minguez est conductrice de véhicules lourds depuis trois ans. Elle raconte son parcours et son métier.

Née en Suisse, d’un père espagnol et d’une mère suisse, Océane Minguez effectue toute sa scolarité en Espagne. Alors qu’elle a 17 ans, ses parents décident de revenir en Suisse et inscrivent leur fille dans une classe d’accueil, notamment pour qu’elle améliore son français. «Je le comprenais très bien et, sans parler couramment, j’arrivais à tenir une conversation. Au niveau écrit par contre, ce n’était pas ça» explique la jeune femme.
Après une année passée dans la structure, Océane Minguez se met en quête d’une place de formation professionnelle: «J’ai toujours voulu travailler plutôt qu’étudier. L’apprentissage était la voie la plus directe vers le monde du travail. Comme j’adorais dessiner, j’ai commencé à chercher une place de dessinatrice en bâtiment (ndlr: aujourd’hui dessinatrice orientation architecture).» Malgré des recherches assidues durant plusieurs mois, ses démarches restent sans résultat. «Je ne savais pas trop quoi faire d’autre… j’ai réfléchi à commencer l’armée, dans l’idée d’y devenir maître-chien.»

Se découvrir une passion
Le jour où elle s’apprête à envoyer son dossier d’inscription, son père, routier, l’appelle pour lui parler d’une annonce pour une place d’apprentissage de conductrice de véhicules lourds. «Il m’a demandé si ça m’intéresserait. Je ne savais pas du tout qu’il existait une formation dans ce domaine… J’aimais beaucoup l’accompagner dans son travail et lui aussi avait remarqué que ça me plaisait et que je me débrouillais bien.»
La jeune femme prépare alors son dossier de candidature et se présente le jour même directement auprès de l’entreprise. «Ils étaient en train de terminer la sélection des apprentis. J’ai rencontré mon futur maître d’apprentissage, qui m’a informée qu’il y avait un test à passer. Mes résultats n’ont pas été très bons. Il y avait beaucoup de questions de culture générale sur la Suisse, ce qui n’était pas évident pour moi.» L’intérêt que montre la jeune femme lors de l’entretien incite cependant l’entreprise à lui proposer un stage d’une semaine. «Après trois jours, ils ont décidé de m’engager. Ils ont vu que j’avais énormément de motivation et que je connaissais déjà bien le domaine. De mon côté, ce stage m’a permis de me rendre compte que j’étais vraiment faite pour ce métier.»

Persévérer et prendre confiance en soi
De caractère plutôt réservé, Océane Minguez se fait cependant sa place grâce aux efforts d’intégration de ses collègues. «C’était vraiment une super équipe. J’étais quelqu’un de très timide, mais l’apprentissage m’a aidée à gagner en maturité et à prendre confiance en moi. Pour les cours professionnels par contre c’était plus compliqué, j’ai dû vraiment beaucoup travailler durant la première année et suivre des cours d’appui pour le français. Mon entreprise formatrice m’avait informée qu’elle me garderait à condition que j’aie la moyenne au premier bulletin de notes.»
Les deux dernières années, la jeune femme prend le rythme et obtient finalement son CFC sans difficulté. L’entreprise décide de lui proposer un emploi. «Ils ont fait une exception pour moi, c’est la première fois qu’ils gardaient une personne qu’ils avaient formée!»

Transmettre ses compétences

Au bout d’une année, Océane Minguez quitte cependant l’entreprise pour se rapprocher de son lieu de vie, retrouvant facilement un emploi dans le domaine. Peu de temps après, elle décide de suivre les cours de formatrice en entreprise. Elle accompagne désormais régulièrement de jeunes collègues dans l’apprentissage de la conduite. «C’est un métier avec de grandes responsabilités et qui exige énormément de concentration: le trafic est de plus en plus dense. Mais j’adore ça: j’ai toujours aimé être sur la route, autonome et libre d’organiser ma journée. Et je ne regrette pas le dessin, que j’ai décidé de garder comme hobby durant mon temps libre. Finalement, à long terme, je ne pense pas que cela m’aurait convenu de travailler toute une journée derrière un bureau», conclut la jeune femme en souriant.

Zoé Schneider
Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle - Vaud

Publié dans le 24Heures du 29 octobre 2020

Classes d’accueil

Dans le canton de Vaud, le secteur Accueil de l’Ecole de la transition offre aux jeunes de 15 à 20 ans récemment arrivés en Suisse et non francophones la possibilité d’être inscrits dans une classe d’accueil, en principe pour une durée de deux semestres. L’inscription se fait par le biais du Portail de la Migration (tél: 021 316 11 40). Le même type de classes d’accueil est également proposé à Genève par le Service de l’accueil de la scolarité postobligatoire (ACPO).

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