Un architecte sensible au développement durable depuis le début de sa formation

Photo de Paulo Meireles, architecte MA-HES SIA
Paulo Meireles, architecte MA-HES SIA, travaille sur des projets où la créativité dialogue avec les contraintes réglementaires pour répondre aux préoccupations environnementales. Patrick Martin

Dès son apprentissage de dessinateur, Paulo Meireles s’est passionné pour l’environnement naturel et construit. Devenu architecte, il a gardé cette sensibilité.

Passionné depuis l’enfance par l’architecture, Paulo Meireles est intarissable sur l’importance de son métier dans le monde de demain. «Il faudra encore des années avant que toutes les consciences s’éveillent au développement durable. Aujourd’hui, le mot d’ordre est de densifier les villes, mais il faudrait revoir d’abord nos modèles, notre manière de travailler, nos horaires, etc. L’épidémie de Covid a bien montré que le télétravail désengorge les villes et les moyens de transport.»
Cette sensibilité à l’environnement naturel et construit, l’architecte de 41 ans l’a développée au cours de son apprentissage de dessinateur en bâtiment (aujourd’hui en architecture), puis à la Haute École spécialisée d’ingénierie et d’architecture de Fribourg, où il a enchaîné bachelor et master. Le jeune architecte s’inquiète: «Nous avons les moyens de faire quelque chose, mais nous ne faisons pas grand-chose!» Lui a choisi de s’engager: ses projets de réhabilitation font notamment la part belle à la revalorisation des matériaux et à l’intégration réfléchie des nouvelles techniques du bâtiment. «On a par exemple longtemps étanché et doublé les isolations de vieilles constructions, mais cette manière de faire génère des problèmes, les bâtiments ne respirent plus. Il y a d’autres solutions à mettre en œuvre.»

Apprentissage, puis études HES
Dès l’école primaire, il était évident pour Paulo Meireles que son avenir passerait par un apprentissage. «J’étais attiré par le dessin, par les volumes, l’esthétique… Je me voyais dans le monde du travail, je voulais acquérir un bagage pratique.» Au cours de sa formation professionnelle dans un bureau d’architecture neuchâtelois, il a fait ses premières armes sur la planche à dessin avant de vivre la transition à l’ordinateur. Pour lui, le dessin à la main est la base du travail de l’architecte et il en a conservé l’habitude dans la formation de ses apprentis. «Nos apprentis font du dessin à la main dès le début. La feuille blanche, le trait, sa qualité, c’est important dans notre métier.» Son CFC en poche, Paulo Meireles a travaillé dans une entreprise de micromécanique pendant un an pour découvrir l’autre environnement professionnel qui l’intéressait. Il a ensuite entamé ses études d’architecte à la Haute École spécialisée de Fribourg, la seule HES en Suisse romande avec Genève à proposer un cursus dans ce domaine. C’est sur examen, alternative à la maturité professionnelle, qu’il y a accédé. Bien que le master ne soit pas un passage obligé vers l’emploi, Paulo Meireles a également obtenu ce diplôme. «C’est au niveau du master que le déclic s’est produit. Certains professeurs m’ont permis de développer ma créativité, ma réflexion globale sur les espaces urbanistiques. On génère une situation catastrophique en bétonnant les espaces naturels. Il vaut mieux construire entre les arbres que construire et planter des arbres ensuite.»
L’architecte souligne à cet égard l’importance de la communication dans son quotidien professionnel. «Nous essayons de sensibiliser les maîtres d’ouvrage, mais ce n’est pas toujours facile d’être entendu car il y a des questions de rentabilité.» Une grande partie de son activité consiste également à discuter avec les autorités, à trouver des compromis. «La conception de projets, c’est vingt pour cent du travail d’architecte. Le reste du mandat est constitué pour l’essentiel de travail technique et administratif.»

Architecture en évolution
À la tête de son bureau où collaborent deux architectes, une dessinatrice en architecture et deux apprentis dessinateurs, Paulo Meireles peut mener ses propres projets et y intégrer ses réflexions sur le développement durable. «Mon architecture évolue, et moi aussi, grâce à mes collaborateurs. Dans notre bureau, le développement des projets est participatif, il n’y a pas de tâches types attribuées par collaborateur.»
Malgré les difficultés liées au Covid, les mandats affluent, et le chef d’entreprise envisage aujourd’hui d’engager deux autres architectes. Le jeune patron privilégie les profils HES ayant fait leur apprentissage dans un bureau d’architecte, plus proches de la pratique. «Après des études polytechniques, les jeunes architectes s’adapteront plus tardivement au monde professionnel et aux contraintes, nombreuses dans le métier, que connaissent déjà les anciens apprentis», estime Paulo Meireles, soulignant ainsi les précieux atouts que peut offrir la filière de formation professionnelle initiale sur le marché de l’emploi. Un architecte sensible au développement durable depuis le début de sa formation Paulo Meireles, architecte MA-HES SIA, travaille sur des projets où la créativité dialogue avec les contraintes réglementaires pour répondre aux préoccupations environnementales.

Corinne Giroud
Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle - Vaud

Publié dans le 24 heures du 9 décembre 2021

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