Un bilan viamia pour faire face aux défis du monde du travail

Un bilan viamia pour faire face aux défis du monde du travail
Experts du développement de la vie professionnelle, les conseillers en orientation réalisent des bilans afin d’aider les participants à prendre les mesures utiles pour préserver leur employabilité. Ici, Nadège Mivelaz, spécialiste viamia dans un centre régional d’orientation. ODILE MEYLAN

Faire un bilan professionnel permet de prendre les mesures nécessaires pour anticiper tout imprévu dans sa carrière.

Afin de répondre aux défis du monde du travail de demain, la Confédération et les cantons offrent aux personnes de plus de 40 ans la possibilité de réaliser un bilan professionnel gratuit auprès d’un service d’orientation. Le monde du travail évolue sous l’effet des avancées technologiques et des changements sociétaux, exigeant à son tour des professionnels qu’ils s’adaptent pour se maintenir durablement en emploi. «Dans la grande majorité des cas, moins on est qualifié, moins l’employabilité est grande», relève Evelise Paradella-Helbling, responsable des prestations Adultes à l’Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle vaudois et membre du groupe de pilotage national. «Viamia s’adresse à tout le monde, avec ou sans qualification. Connaître ses points faibles et valoriser ses forces permet de prendre les mesures utiles pour rester dans le coup», poursuit Evelise Paradella-Helbling. Créé par l’Université de Berne et testé pendant une phase pilote en 2021, un questionnaire évalue l’employabilité, soit les compétences professionnelles dont il faut disposer pour rester en phase avec le marché de l’emploi.Ce questionnaire et l’analyse du CV servent de base au bilan réalisé avec un conseiller ou une conseillère en orientation. «L’objectif de viamia est de rendre les employés proactifs dans la gestion de leur carrière, précise Evelise Paradella-Helbling. Il s’agit d’anticiper le problème du chômage et les difficultés à retrouver un emploi. L’Orientation propose des pistes qui tiennent compte des exigences du monde du travail: il n’est pas nécessaire d’être en crise pour faire un bilan.» Les entreprises peuvent elles mêmes être partenaires des ambitions de la Confédération et des cantons en proposant un bilan viamia à leurs employés.

Diversité des profils des participants
Évoluer professionnellement, changer d’emploi ou de poste sont les motifs de consultation viamia les plus fréquents. La volonté d’améliorer sa satisfaction au travail est également souvent évoquée. Conseillère en orientation spécialisée viamia, Nadège Mivelaz apprécie la diversité des profils des participants et des sujets abordés. «J’invite par exemple les personnes hautement qualifiées à réfléchir à des aspects comme le rôle du travail dans leur vie.» Avec les personnes peu ou pas qualifiées, la discussion tourne autour des formations possibles pour renforcer l’employabilité. «Il s’agit pour ces personnes de prendre leur carrière en main, de s’adresser, par exemple, à leur employeur pour pouvoir suivre un cours de langue, de comptabilité ou d’informatique», stipule Nadège Mivelaz. Psychologue de formation, la conseillère note que le motif sous-jacent de la demande est souvent de changer de métier, et la question d’une réorientation s’introduit parfois dans la discussion.

Le prix de la réorientation
Nadège Mivelaz n’hésite pas à mettre l’accent sur les difficultés d’un tel projet. «On n’a rien sans rien! Une réorientation a un prix. Pour certaines personnes, le problème peut être financier ou familial. Il s’agit donc d’établir un plan d’action pour réaliser son projet, quitte à provisionner pendant deux ou trois ans.» La question de la postulation est également au cœur du bilan. «Nous travaillons sur le self marketing en revoyant le CV, en enrichissant le contenu des lettres de motivation, voire en effectuant des simulations d’entretien, indique Nadège Mivelaz. Nous cernons les besoins et les lacunes pour atteindre l’objectif visé. Surtout, nous identifions les forces au niveau des compétences centrales et personnelles. Il s’agit souvent de rassurer la personne qui manque de confiance en elle même.» C’est par son cercle familial que Philipp a entendu parler de viamia. Motivé par l’idée de bénéficier d’un regard extérieur et neutre sur sa situation professionnelle, le quadragénaire a participé à deux entretiens dont il tire un bilan très positif. Actif dans la vente d’équipements sportifs, Philipp travaille à temps partiel, le plus souvent à domicile, ce qui lui permet d’assurer une présence au quotidien pour ses enfants. «Pour moi, c’est important. Mais dans quelques années, ce sera moins nécessaire. Viamia m’a permis de préparer la suite de ma carrière.» Titulaire d’un CFC d’employé de commerce, Philipp a régulièrement changé d’emploi pour aller du tourisme au marketing en passant par le management. «Mes expériences, et aussi le fait que je parle le suisse allemand m’ont toujours permis de trouver du job. Je me suis formé sur le tas et j’ai suivi des formations internes.» Sa conseillère viamia lui a indiqué plusieurs pistes de formation continue. «Toutes ces possibilités de formation, ça fait rêver!» Philipp a particulièrement apprécié d’être aidé à faire le lien entre ses expériences et les formations. «Il faut rester réaliste. Ce qui m’a été très précieux dans cette expérience, c’est de bénéficier de conseils pour prendre la bonne décision. Je ne suis pas dans l’urgence, j’ai donc pu explorer toutes les pistes. Jusqu’à présent, je me suis projeté à travers les offres d’emploi et je ne m’étais jamais intéressé aux formations.» Aujourd’hui, Philipp voit la formation comme un tremplin vers un nouvel emploi.

Corinne Giroud
Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle - Vaud

Publié dans le supplément "Emploi" du 24 heures le 31 mars 2022

Partager la page

Partager sur :