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Un métier entre les mains et l'avenir devant soi après un apprentissage

Plus de la moitié des jeunes en Suisse suivent une formation professionnelle initiale. Raoul Pellaton, électricien de réseau de 21 ans, a fait ce choix alternatif à l’École de maturité après sa scolarité suivie en voie prégymnasiale: «Je voulais travailler.» Olivier Vogelsand

Un certificat fédéral de capacité (CFC) obtenu à l'issue d'une formation par apprentissage permet d'accéder à l'emploi et de poursuivre sa formation. Exemples.

L'apprentissage est l'une des voies de formation après l'école obligatoire. À son issue, le marché du travail en est le principal débouché, mais un certificat fédéral de capacité (CFC) est aussi la clé d'accès à de nombreuses formations professionnelles supérieures organisées en emploi. De plus et moyennant une passerelle, un CFC avec maturité professionnelle ouvre les portes des hautes écoles.

Se perfectionner dans son métier
Raoul Pellaton, 21 ans, a déjà deux années d'expérience professionnelle comme électricien de réseau qualifié. Cet ancien élève de VP(LS à Genève) raconte: "Mes profs me voyaient à l'école de maturité. J'avais de bonnes notes en maths, mais j'en avais marre des branches littéraires et je voulais travailler." Il s'intéressait aux métiers de polymécanicien et d'électricien de réseau et a fait des stages: "Rester toute la journée à l'atelier, ce n'était pas pour moi." En revanche, les activités des électriciens de réseau lui ont plu. "Travailler dehors et en équipe, changer régulièrement d'environnement de travail au fil des chantiers dans la région, ça me plaît. C'est un métier qui bouge! Nous avons pas mal de liberté pour organiser nos journées. "Raoul Pellaton évoque ses débuts comme apprenti: "Les six premiers mois, ça n'a pas été facile. On est catapulté dans la vie active, on a des tâches à accomplir, des responsabilités et des obligations. Les cours professionnels vont vite, et même si on a de la facilité, il faut éviter de prendre du retard. "Son CFC obtenu avec les meilleurs résultats du canton, il travaille aujourd'hui comme monteur dans son entreprise formatrice. "Grâce à mon salaire, se réjouit le jeune professionnel, je suis indépendant financièrement. "L'ambition de Raoul Pellaton est d'obtenir le brevet fédéral de spécialiste de réseau. Cette formation en emploi lui sera utile pour briguer un poste de chef de projet, celui-ci ayant "la vue d'ensemble des travaux".

Cap sur les HES
" Je voulais devenir enseignante, et c'est avec ce projet en tête que je suis allée à l'école de maturité", se souvient Laetitia Cattin, aujourd'hui étudiante de 3e année de bachelor en agronomie à Zollikofen(BE). Mais il y a parfois plusieurs voies pour atteindre un même but. "J'ai réalisé que je voulais voir autre chose que les bancs d'école. Après ma maturité gymnasiale, j'ai fait un apprentissage d'agricultrice, le métier de mes rêves." Elle étudie aujourd'hui à la Haute école d'agronomie de Zollikofen, dont le bachelor propose une discipline complémentaire Conseil et Enseignement. Son projet? "J'aimerais être à la fois sur le terrain, m'occuper des animaux, et enseigner les branches agricoles dans les classes de CFC. Ou alors devenir conseillère agricole. C'est encore flou. "À Zollikofen, la jeune femme de 25 ans suit une formation bilingue. Elle perfectionne son allemand en immersion, chaque prof enseignant dans sa propre langue, les étudiants conversant qui en français qui en allemand. Le rythme est soutenu: "On a revu en un mois ce que j'avais appris en deux ans au gymnase. "La jeune femme, qui a toujours travaillé en marge de ses études dès l'école de maturité, a passé une partie de l'été comme employée agricole dans une ferme avant de commencer sa dernière année de bachelor. "Je veux rester en contact avec la pratique."

L'Uni en ligne de mire
Très à l'aise dans les branches scientifiques, curieux de tout, Brian Morales pensait devenir architecte. À la fin de l'école, le gymnase ne faisait pas partie de ses projets. "Je n'en pouvais plus, j'avais envie d'autre chose. J'ai fait un stage de dessinateur dans un bureau d'architecture. Malheureusement, ça ne m'a pas plu. "Au cours d'un entretien avec la conseillère en orientation de son établissement, il a découvert l'existence d'autres métiers du dessin technique. Séduit par la précision du travail dans le domaine des infrastructures, Brian Morales a envoyé son dossier de candidature dans un bureau technique du génie civil. Aujourd'hui âgé de 20 ans, il a obtenu son CFC en 2021 avec mention, puis une maturité professionnelle après un an d'études à plein temps. Ses projets actuels? "Je vais partir quelques mois aux États-Unis pour obtenir mon C1 en anglais et en espagnol, puis rentrer faire mon école de recrue." Il envisage ensuite de se lancer en médecine. "Sur le plan des études, j'ai toujours été très à l'aise et j'en ai retrouvé le goût pendant la matu pro. En plus de ma passion pour les défis intellectuels, j'aime aider les gens. Je suis intéressé par la neurochirurgie car, comme en génie civil, il faut être très précis. Quoi qu'il en soit, mon CFC me permettra toujours de rebondir."

SwissSkills
Tous les quatre ans, la Suisse organise un championnat des métiers national où s’affrontent les meilleurs apprentis et apprenties du pays. Organisé du 7 au 10 septembre à Berne, l’événement est l’occasion pour le public de découvrir près de 150 métiers par apprentissage et d’encourager les futures stars de la formation professionnelle qui vont se mesurer lors de plusieurs compétitions en vue des sélections pour des championnats à l’échelle européenne et mondiale. 1250 jeunes en formation ont été sélectionnés, dont une quarantaine représentent Genève ou Vaud.

Corinne Giroud
Office cantonal d'orientation scolaire et professionnelle

Publié dans le 24 heures du 25 août 2022

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