Tests abaissement de vitesse de 80 à 60 km/h

FAQ

Tests sur le réseau cantonal

En quoi consistent les tests ?

L’objectif fondamental des tests réalisés en 2023 est de confirmer l’efficacité d’un abaissement de la vitesse à 60 km/h pour lutter contre les nuisances sonores de la route. Les mesures phoniques se dérouleront en trois phases entre les mois de mai et d’octobre 2023. La première phase (du 01.05 au 15.05.2023) se fera sur la route en l’état, soit sans modification de la limitation de vitesse. La deuxième (du 05.06 au 19.06.2023) interviendra après la pose d’une signalétique standard indiquant la limitation de vitesse à 60 km/h. Enfin, la troisième (du 25.09 au 09.10.2023) sera menée dans des conditions similaires à la deuxième, afin d’évaluer un éventuel effet d’accoutumance. A noter que, parallèlement à ces mesures phoniques, un sondage de perception sera réalisé auprès des riverains et des usagers.

Où se dérouleront ces tests ?

Les tests auront lieu dans trois secteurs du canton : à Aigle sur la route de contournement (RC 780), sur une distance de 2 km ; à Assens sur la route de Lausanne (RC 19), sur une distance de 1 km ; à St-Cergue sur la route cantonale (RC19), sur une distance de 500 m.

Pourquoi avoir sélectionné spécifiquement trois tronçons ?

La définition des tronçons a été effectuée en collaboration avec des mandataires externes. Elle est basée sur des critères très précis : la vitesse actuelle (70 ou 80 km/h), la longueur du tronçon (minimum 200 m si proche d’une zone à 50 km/h ; 400 m si isolé), son homogénéité et la densité de population avoisinante soumise à un bruit excessif (au moins 100 habitants par km en dépassement des valeurs limites). Le nombre de trois tronçons permet d’avoir un aperçu représentatif de la problématique et de l’efficacité de la mesure.

Quel est le planning de réalisation des tests ?

Le planning des tests 2023 est le suivant :

  1. Publication de la mesure dans la FAO en date du 07.02.2023
  2. Mesures état 0 : du 01.05 au 15.05.2023
  3. Pose des panneaux de limitation : 22.05.2023
  4. Mesures état 1 : juin 2023
  5. Enquête auprès des riverains et des usagers
  6. Mesures état 2 : septembre-octobre 2023
  7. Retrait des panneaux de limitation : 13.10.2023
  8. Publication du rapport final : début 2024

Sur quoi se fonde la méthodologie retenue ?

La méthodologie a été élaborée avec des spécialistes techniques externes et s’appuie, d’une part, sur des mesures phoniques objectives et, d’autre part, sur une enquête de perception réalisée auprès des riverains et des usagers. Il s’agit d’une méthodologie éprouvée qui a déjà montré son efficacité, notamment lors de l’introduction du 30 km/h de nuit à Lausanne.

La circulation routière sera-t-elle perturbée ?

Non, au contraire, les limitations de vitesse devraient avoir une incidence bénéfique sur la circulation. De manière générale, elles diminuent la distance entre les véhicules et atténuent les effets d’accordéon lorsque les véhicules circulent en file. Par conséquent, elles insufflent un comportement plus apaisé chez les conductrices et les conducteurs, ce qui laisse présager une circulation plus fluide.

Des contrôles de police auront-ils lieu ?

Aucun contrôle de police spécifique n’est prévu dans le cadre du déroulement des tests.

Quand et sous quelle forme les résultats des tests seront-ils disponibles ?

Les résultats feront l’objet d’un rapport final qui sera publié en janvier 2024.

Si les tests sont concluants, que se passera-t-il ?

Si les tests s’avèrent probants, l’Etat de Vaud pourra en valider les critères fondamentaux et envisager d’inclure la limitation à 60 km/h hors traversée de localité dans le catalogue des mesures de protection contre le bruit dès le printemps 2024.

Des initiatives similaires sont-elles conduites en Suisse ? Que font les autres cantons ?

Plusieurs cantons et villes ont déjà mis à l’enquête des abaissements de vitesse sur des axes principaux, afin de contribuer à l’assainissement du bruit, à l’exemple de Zoug, Zurich ou de Bâle. Le Canton de Vaud se positionne en pionner avec l’instauration du 30 km/h nocturne.

Bruit routier 

Le bruit routier est-il véritablement un enjeu crucial ?

La protection de la population contre le bruit routier est au cœur des préoccupations des autorités cantonales : en Suisse, les nuisances sonores sont considérées comme l’une des causes majeures des problèmes de santé environnementaux. Ses effets néfastes les plus courants sont les troubles du sommeil et de la concentration ainsi que l’augmentation du stress et de la nervosité, ce qui engendre une augmentation du diabète, des maladies cardio-vasculaires et des problèmes cardiaques. Depuis 1986, une ordonnance fédérale (OPB, Ordonnance sur la protection du bruit) est en vigueur pour lutter contre cette problématique qui représente un véritable enjeu de santé publique.

La problématique du bruit routier ne concerne-t-elle pas plutôt les zones urbaines ?

Il est certain que la problématique des nuisances sonores est très présente en zone urbaine, mais l’ensemble du territoire est également concerné. Ainsi, il existe des zones d’habitation denses hors des villes où la circulation est importante et où les usagers roulent souvent à des vitesses plus élevées qu’en ville, ce qui signifie de façon plus bruyante.

La route n’est pas la seule source de bruit. Quid du voisinage ou encore du trafic aérien ?

Les sources de bruit dans l’environnement sont effectivement multiples (voisinage, trafic aérien, voies ferrées, activités industrielles, etc.). Cependant, la route est reconnue comme la source de bruit la plus importante. En Suisse, une personne sur sept est exposée durant la journée à son domicile à un bruit nuisible ou incommodant dû au trafic routier et une personne sur huit durant la nuit. En outre, l’augmentation du trafic aggrave la problématique.

Ne serait-il pas plus efficace de poser des parois anti-bruit ou des revêtements phono-absorbants ?

La bonne approche consiste à combiner les moyens et agir simultanément à différents niveaux (émission, propagation et réception). Avant de mettre en place une mesure d’abaissement de la vitesse, il est essentiel de démontrer que cette option est la plus efficiente – c’est-à-dire la plus pratique, la plus efficace (gain attendu de 1 à 3 dB : à noter qu’une diminution de 2 à 3 dB est équivalente à une diminution de 50% du trafic) – et la moins coûteuse. Plusieurs expériences passées infèrent que les limitations de vitesse sont la mesure la plus intéressante en termes d’efficacité, de simplicité et de coûts. Il convient également de souligner que l’abaissement de vitesse offre plusieurs avantages indirects, notamment une meilleure fluidité du trafic.

La multiplication des voitures électriques et plus silencieuses ne résoudra-t-elle pas le problème ?

Malgré une augmentation constante, le nombre de voitures électriques reste encore faible pour avoir une réelle incidence. La part de véhicules électriques représente à l’heure actuelle moins de 10% du parc automobile suisse. Par ailleurs, le bruit routier résulte, dès une vitesse de 30 km/h, du son produit par le contact des pneumatiques sur la chaussée, un phénomène qui concerne aussi bien les véhicules électriques que ceux pourvus d’un moteur thermique.

Existe-t-il un cadre légal ?

La problématique du bruit fait l’objet d’un dispositif légal au niveau fédéral dont le but est de mieux protéger la population. Des seuils limites sont édictés de manière contraignante par l’Ordonnance sur la protection contre le bruit (OPB de 1986, révisée en 2018). Diverses jurisprudences préconisent de privilégier la limitation de vitesse comme mesure d’assainissement phonique. Elle précise qu’aux abords d’une route, les valeurs limites d’immission (VLI, listées dans la loi) doivent être respectées dans tous les locaux sensibles au bruit. Les collectivités publiques sont ainsi tenues d’assainir leur réseau routier respectif en fonction des niveaux fixés par l’OPB.

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