Politique cantonale en matière d'addictions

Avec la lutte contre les maladies transmissibles, les addictions constituent l’un des principaux défis de santé publique. La consommation régulière de tabac et d’alcool augmente considérablement le risque de cancer et de maladies chronique, de même que la consommation abusive de stupéfiants expose la santé à d’irréparables dommages. Ensemble, à l’échelle suisse, les addictions occasionnent des coûts sociaux de plus de 7 milliards de francs chaque année. Il s’agit d’un problème de santé publique.

Politique du Canton de Vaud

La politique menée par le canton de Vaud en matière d’addiction s’inscrit dans le cadre conceptuel de la politique des quatre piliers et dans les objectifs poursuivis par la Confédération dans sa stratégie addiction dont les principaux objectifs sont de :

  • Prévenir l’émergence d’addictions
  • Fournir aux personnes présentant une addiction l’aide et les traitements dont elles ont besoin 
  • Réduire les dommages sanitaires et sociaux
  • Diminuer les conséquences négatives pour la société.

En réponse à plusieurs interventions parlementaires, le Conseil d’Etat a pleinement souscrit à ces objectifs et élaboré un plan d’action cantonal (pdf, 442 Ko) visant à mieux appréhender le phénomène et apporter des réponses concrètes en matière de prévention, de réduction des risques, de prise en charge thérapeutique et de répression du trafic. A ce plan s’ajoutent des mesures de prévention structurelle spécifiques à l’alcool, au tabac et aux jeux d’argent (interdiction de vente aux mineurs, restriction des horaires de vente à l’emporter de boissons alcooliques, restrictions de la publicité).

Les trois premiers piliers de la politique addiction concernent directement la santé publique. Les principales mesures prises dans ces domaines sont décrites ci-dessous.

Actions de santé publique

Prévention

La prévention englobe des mesures de promotion générale de la santé, dont le but est de renforcer les ressources sanitaires de chaque individu pour prévenir notamment les problèmes d’addiction. Il comprend en outre les mesures de prévention comportementale et structurelle avec pour but de prévenir l’apparition de comportements à risque. Le repérage précoce consiste à percevoir au plus tôt les signes précurseurs de problèmes de santé, de problèmes sociaux ou d’addictions. L’intervention précoce consiste à proposer une aide adaptée. L’identification, le soutien et le renforcement des ressources des personnes concernées et de leur entourage sont au cœur du repérage et de l’intervention précoce.

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Conseil et thérapies

Les mesures de traitement s’adressent aux personnes chez qui une dépendance s’est manifestée et qui souhaitent réduire leur consommation, ainsi qu’à leurs proches. Elles doivent permettre à ces personnes de recouvrer la maîtrise de leur comportement, voire de sortir durablement de leur addiction. La thérapie et le conseil visent à améliorer la qualité de vie et la santé physique et psychique des personnes concernées et à favoriser leur insertion sociale et professionnelle. Ce pilier englobe le conseil et le traitement psychosocial ou médical dans le secteur ambulatoire ou résidentiel et d’autres offres comme l’entraide, le suivi postcure et l’aide bénévole. Les traitements avec prescription de produits de substitution (méthadone, diacétylmorphine) et le sevrage tabagique en font également partie (ici pour les prescriptions).

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Réduction des risques

Les mesures de réduction des risques visent à protéger les personnes dépendantes au moment où elles consomment. Il s’agit de favoriser l’adoption de comportements moins risqués ou moins dommageables dans le but de protéger la santé et préserver l’autonomie de la personne consommatrice. Au-delà de l’aspect individuel, il s’agit aussi de réduire les dommages que peuvent entraîner les comportements d’addiction pour la société prise dans son ensemble, par exemple, de faire reculer le nombre d’accidents liés à la consommation de substances psychoactives et de prévenir la propagation d’infections transmissibles telles que le VIH et l’hépatite C.

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Régulation / répression et surveillance du marché

Les réglementations relatives à l’alcool, aux drogues, au tabac, aux médicaments ou encore aux jeux d’argent ont pour but essentiel de protéger la santé humaine. En ce qui concerne les substances et comportements légaux, les mesures de régulation englobent les interventions étatiques visant à restreindre l’accessibilité, la disponibilité et l’attractivité des substances psychoactives ou à limiter certains comportements (p. ex., restrictions en matière de publicité, limitation des horaires de vente, limites d’âge, etc.).

S’agissant des substances illégales, des mesures répressives visent à faire cesser le commerce de ces substances, à tarir l’offre et à réduire la demande. Sachant que la consommation de ces substances est, elle aussi, punissable et qu’une part importante de la répression réside aussi dans les poursuites et les sanctions pénales à l’encontre de cette consommation illégale, il est important de diminuer les effets négatifs de la pénalisation pour les consommateurs (aggravation de la situation sur le plan psychosocial, ruptures de prises en charge, overdoses). Cela passe par une collaboration entre la police, les autorités judiciaires et les structures d’aide et de soins en cas d’addiction.

Veille épidémiologique, recherche et évaluation

La politique vaudoise en matière d’addiction s’appuie sur un dispositif de monitorage et d’évaluation qui fait l’objet d’un mandat confié à Unisanté. Ce dispositif comprend des analyses secondaires des grandes enquêtes populationnelles (enquête suisse sur la santé ; enquête sur la santé des élèves en Suisse), l’analyse des données issues de la déclaration obligatoire des traitements agonistes opioïdes, des données de monitorage (remise de matériel stérile) et des données d’activité. Le dispositif comprend également des monographies sur des thématiques particulières et des évaluations. Tous les rapports issus de ce dispositif sont publiés sur la plateforme d’information du système de santé vaudois : INFOSAN (lien direct sur la thématique addiction)

Depuis quelques années, le marché de stupéfiants fait également l’objet d’études grâce au projet Marstup, mené conjointement par Addiction suisse, l’Ecole des sciences criminelles et Unisanté. Ces études, totalement inédites dans le domaine des addictions, permettent de mieux appréhender le marché des stupéfiant, sa structuration et sa dynamique.

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