De multiples stratégies de fouille et de documentation

Fouille
La surface concernée a d’abord été divisée en trois zones, fouillées en successivement et dans des délais très brefs compte tenu de l'importance de la séquence stratigraphique:

  • Zone 1 : env. 2100 m2 ; 15 mois (novembre 95 - mars 96 et juin 96 - février 97)
  • Zone 2 : env. 1350 m2 ; 18 mois (mars 97 - août 98)
  • Zone 3 : env. 1250 m2 ; 12 mois (mars 99 - février 2000)

De par sa localisation en bordure des habitats, la zone 1 a pu être traitée plus rapidement que les deux autres au moyen de grands décapages de surface (18 m x 6 m, séparés par des témoins de 1,5 m à 2 m de large), dont l’objectif était de circonscrire au mieux la zone d'habitat et de topographier le champ de pieux.
Des questions techniques ont motivé l’installation d’un rideau de palplanches. Afin de pouvoir contrôler en permanence les décapages et avoir le maximum de repères stratigraphiques, la méthode de fouille dite en damier a été utilisée.

Documentation et prélèvements
Compte tenu du temps imparti et face à l'importance des surfaces à documenter, le prélèvement du mobilier archéologique n'a pas été enregistré selon les coordonnées tridimensionnelles, mais prélevé par quart de mètre carré (0,5 m x 0,5 m). Tous les artefacts découverts à la fouille ont ainsi pour référence le quart de mètre carre et la couche d'où ils proviennent, ce qui permet d'intégrer également le produit du tamisage de ces unités. A posteriori, ce choix méthodologique s’est avéré d’une précision largement suffisante dans le contexte d'une étude d’agglomération. Les mêmes contraintes de temps ont conduit à procéder à un tamisage sélectif des niveaux les plus susceptibles de fournir des informations intéressantes.

Mobilier, faune et macro-restes végétaux
L’analyse de l’extraordinaire mobilier - céramique, métallique, organique - livré par les fouilles permet d’aborder le vaste sujet de l’économie des sociétés du Néolithique et de l’âge du Bronze ancien: l’utilisation des ressources végétales, la gestion de la forêt, l’alimentation, l’approvisionnement carné, les pratiques pastorales et l’agriculture. Les analyses spatiales permettent de rechercher des zones d’activités spécifiques pour comprendre la structuration de l’espace villageois. L’abondance du mobilier a par ailleurs donné la possibilité de travailler de manière quantitative sur les outils et les déchets, afin d’aborder la question des chaînes opératoires de fabrication des objets, en plus des aspects typologiques. Signalons enfin que les datations par la dendrochronologie et la typologie céramique ont permis de revoir la chronologie du Bronze ancien régional.

Archéométrie
Pour exploiter au mieux les potentialités d'un projet de cette envergure, toute une série d'analyses spécialisées (dendrochronologie, palynologie, sédimentologie, l'archéobotanique) ont été réalisées, compte tenu des conditions de conservation exceptionnelles des restes biologiques mis au jour dans ce milieu humide (ossements, graines, fruits, bois et pollens).

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