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Sur le terrain

Les fouilles

Les sondages exploratoires sont en général établis selon un maillage de 20 x 20 m. Ils permettent de documenter entre 3 et 5% de la surface d'un terrain. Ici, des sondages déjà rebouchés à l'avant-plan et à l'arrière, des sondages en cours, à l'emplacement de futures installations de chantier autoroutières. © Archeodunum SA

Avant de commencer une excavation, on réalise des sondages qui établissent ou non l’existence d’un site archéologique et évaluent son potentiel - surface, période(s) concernée(s), état de conservation.

La fouille est l'étape centrale du processus archéologique. Elle consiste à mettre au jour les vestiges enfouis dans le sol. Couche par couche, tout ce qui apparaît, objet ou structure façonnés par l'homme, est répertorié, dessiné, photographié. De la qualité de ces données recueillies sur le terrain dépend toute l’interprétation historique. Comme la fouille est destructrice - elle enlève les sédiments et prélève les objets -  elle doit donc être impérativement accompagnée de la documentation la plus complète et la plus précise possible.

Les prospections

Pour des terrains dont on souhaite connaître le potentiel archéologique, différentes méthodes de prospection peu invasives existent : la prospection à vue ou à l’aide de différents appareils de détection, avec ou sans prélèvement d’objets, la microtopographie ou la prospection aérienne peuvent donner un aperçu de la nature et de l’extension d’un site enfoui sous terre ou sous l’eau.
La prospection est une démarche archéologique à part entière. Elle est utilisée dans certains cas en amont d’un projet d’aménagement de grande ampleur (parc éolien, projet de construction) et permet, par ses résultats, d’orienter les archéologues dans leur choix de prescrire ou non des mesures.

Montricher, éperon barré de Châtel Arruffens. La levée de terre en bordure du plateau sommital matérialise l’emplacement du rempart qui délimitait le site, daté des environs de 1400 av. J.-C.

La prospection au sol

Elle consiste à quadriller, à pied, une zone géographique donnée de manière à repérer des anomalies dans le terrain, indices potentiels de vestiges archéologiques. Cette méthode permet également de repérer du matériel archéologique de surface tel que des silex, des tessons de céramique ou des tuiles, pour ne citer que les plus fréquents.

Le cas particulier de la prospection avec détecteur de métaux

La prospection subaquatique

Comme pour la prospection terrestre et la prospection aérienne, la démarche consiste à quadriller une zone déterminée selon une problématique définie.
L’Etat de Vaud, avec ses lacs de grande étendue, renferme de nombreux sites immergés. C’est précisément le milieu humide qui a permis la conservation de ces sites, construits en matériaux périssables. Les structures se présentent sous la forme de pieux fichés dans la vase et le sable, vestiges des maisons construites en bois et en végétaux qui composaient des hameaux de tailles différentes, implantés en bordure des lacs au Néolithique et à l’âge du Bronze.

Outre les vestiges de l’habitat, le milieu aquatique permet la conservation des parties en bois de pièces de chars, d’outils, de vaisselle mais aussi d’objets en vannerie, de tissus, de graines. Il faut ajouter à ces éléments les pièces habituelles que l’on trouve également sur les sites terrestres – matériel lithique, la céramique ou les éléments de parure.
Devant l’importance de ces vestiges, une candidature pour l’inscription des sites palafittiques préhistoriques suisses au Patrimoine mondial de l’UNESCO a été déposée. Elle a été acceptée en 2013.

Alignements de pilotis de la station lacustre, commune de Chabrey. © B. Arnold
Le plan du mithraeum construit à l'ouest de la villa romaine d'Orbe apparaît très nettement dans les blés. © Archéologie cantonale, D. Weidmann

La prospection aérienne

Elle consiste à effectuer des survols selon un plan établi à l’avance, de manière à repérer de nouveaux sites ou à compléter les données sur des sites connus.
Les vols s’effectuent le plus souvent à la belle saison, lorsque la végétation dans les prairies et les champs cultivés est en phase de pousse, jusqu’à sa maturité. Les vestiges en creux ou les murs provoquent des anomalies dans le développement des végétaux qui se traduisent par des différences de couleur visibles depuis le ciel. Les structures se dessinent clairement, permettant parfois d’en repérer les tracés exacts. La lumière rasante permet également de révéler des différences dans le relief correspondant à des vestiges enterrés.

Pour en savoir plus

Analyse documentaire, LIDAR et micro-topographie

L'analyse combinée des documents anciens, notamment des cartes et cadastres, et des relevés LIDAR constitue un outil extrêmement précieux pour l'identification des sites et de leur organisation.
Une démarche de topographie fine sur le terrain permet ensuite d'affiner la compréhension des éléments mis en évidence. Cette méthode est principalement utilisée sur des sites peu sédimentés, généralement difficiles d’accès, comme les sites d’altitude ou recouverts d’une couverture végétale dense (taillis par exemple).
La prospection systématique, dont toutes les anomalies sont consignées sur un relevé à fin maillage, révèle peu à peu la morphologie d'un site par le biais des vestiges dûs à la présence humaine.
Il arrive souvent que certains éléments, jusque-là considérés comme naturels, apparaissent sous un jour nouveau une fois insérés dans l’organisation globale d’un site.
Le plan analytique ainsi produit sert au classement et à la protection légale de la zone concernée. Il constitue également une base de travail et un outil incontournables à toute démarche d’étude ou d’exploration ultérieures.

Avec un théodolithe, on relève toutes les anomalies topographiques d’un secteur. Une analyse fine permet ensuite de trier les éléments résultant de la main de l'homme des phénomènes naturels. © Archéologie cantonale
Plan cadastral Trey
Ancien plan cadastral de 1839 avec le relevé de la motte du château de Trey. © ACV
Vue LIDAR du château de Trey
Modèle numérique de terrain (LIDAR 2015), où l'on voit distinctement la motte accueillant les vestiges du château de Trey. © Géoportail vaudois

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