Napoléon Bonaparte (15 août 1769 – 5 mai 1821) et le canton de Vaud

- Catégorie : Histoire

Napoléon Bonaparte est décédé il y a exactement 200 ans. Ce jour de commémoration nous donne l’occasion de rappeler brièvement et pour l’essentiel le lien entre cet illustre personnage et notre canton. Il convient de mettre en exergue le rôle que deux événements majeurs ont joué pour l’existence même de ce dernier.

Statue équestre de Napoléon
En 1803, Bonaparte imposa une médiation à la Suisse. L'Acte de Médiation fit de notre pays un État fédératif, préserva notre indépendance et érigea Vaud en un canton à part entière. ©Bruno Delacotte - stock.adobe.com

Tout d’abord, l’Acte de Médiation de 1803, fondateur pour la création du canton de Vaud en tant qu’État souverain au sein de la Confédération. Entre 1798, année de l’indépendance vaudoise et 1803, Vaud vécut intégré à un canton du Léman, sorte d’arrondissement administratif issu du découpage de la Suisse momentanément transformée en une république que modela la vision centralisatrice de l’occupant français. Au terme de cinq ans d’un régime tirant sa seule force de la tutelle française, en proie aux coups d’État, appelé à ne pas survivre à l’occupation étrangère, porteur de tous les germes d’une guerre civile et de tous les périls pour l’indépendance vaudoise fraîchement conquise, Bonaparte, Premier Consul, imposa une médiation à la Suisse ; il voua une grande attention à l’élaboration de l’Acte de Médiation qui fit de notre pays un État fédératif, préserva notre indépendance et érigea Vaud en un canton à part entière, égal aux autres. La Constitution vaudoise de 1803, d’où naquirent le parlement et le gouvernement cantonaux, n’est autre qu’un chapitre de l’Acte de Médiation.

En second lieu, le Congrès de Vienne (1813-1814), qui scella pour plusieurs décennies le destin de l’Europe au terme des guerres napoléoniennes et confirma l’existence de notre canton, objet d’une véritable remise en cause sitôt après la défaite des Français à Leipzig en 1813. Grâce à l’action influente qu’exercèrent à divers titres plusieurs personnages (de nos compatriotes Frédéric-César de La Harpe et Henri Monod jusqu’au tsar Alexandre Ier lui-même ainsi que son conseiller Jean Capo d’Istria), les puissances victorieuses consacrèrent la constitution d’une Confédération suisse formée de 19 cantons égaux, dont le nôtre.

Les commémorations qui se succédèrent à l’occasion des bicentenaires de l’indépendance vaudoise (1798), de la naissance du canton de Vaud (1803) et de la préservation de ce dernier en 1814 lors du Congrès de Vienne ont permis d’approfondir la connaissance historique de cette période charnière pour la population vaudoise et ses autorités. L’État de Vaud a soutenu des recherches et des colloques de haute valeur scientifique et académique.

En ce jour où le deuil se rappelle au souvenir du monde depuis la lointaine île de Sainte-Hélène, un double visage revient à la mémoire des Vaudoises et des Vaudois : celui de Bonaparte en arbitre éclairé ; celui de Napoléon en empereur ramené sur terre dont la défaite put aussi entraîner la fin de l’espoir d’un canton.

 

Vincent Grandjean, chancelier d’Etat

 

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