Votre identité

Charlie, future figure du Campus de Dorigny

Le Campus de Dorigny rythme le quotidien de milliers de personnes: étudiantes et étudiants, collaboratrices et collaborateurs, visiteuses et visiteurs réguliers ou occasionnels. Si le campus est amené à évoluer selon les besoins de ses utilisatrices et utilisateurs, les projets d’architecture qui développent ce paysage estudiantin et de recherche sont choisis avec soin. "Charlie" figure le prochain bâtiment, pensé en termes de durabilité, qui ouvrira ses portes en 2028.

L’Etat a pour mission de mettre à disposition des hautes écoles les infrastructures nécessaires à leur bon fonctionnement. La croissance des effectifs étudiants à l’Université de Lausanne (UNIL), qui s’avère constante, implique que de nouveaux bâtiments doivent être construits sur le Campus de Dorigny. C’est au tour des sciences humaines de bénéficier de futurs locaux répondant au mieux à leur besoin – et plus particulièrement à la Faculté des hautes études commerciales (HEC). Le lauréat du concours d’architecture portant sur ce nouveau bâtiment a été désigné en novembre dernier. Il s’agit du bureau lausannois Background Architecture. Son fondateur et actuel Directeur associé, Jaël Vilat, a accepté de répondre à quelques questions pour nous permettre de nous familiariser avec sa démarche architecturale – et avec "Charlie".

Pourquoi avez-vous choisi cette devise pour votre projet: Charlie?  

Si ce patronyme suggère un être non genré qui apporte à la fois une notion d'accessibilité et de sympathie, il se raccorde aussi à une certaine simplicité caractéristique au projet. Il permet à l’équipe de concepteur et à celle du jury de s’adresser à un objet presque aussi facilement qu’à une personne. Ce prénom a par ailleurs une signification particulière pour moi, puisqu’il a été pendant longtemps question de nommer ma fille ainsi. 

Votre bureau est implanté à Lausanne et vous êtes issu d’une formation d’architecte à l’EPFL.Pensez-vous que le fait de construire à proximité de votre lieu de formation et de vie, en prévoyant d’utiliser des matériaux en circuits courts, peut représenter un espoir pour le "local", opposé au "global"? Est-ce plus stimulant que de gagner un concours à l’autre bout du monde, ou moins? 

C’est tout d’abord une chance incroyable que de pouvoir participer à la construction de notre environnement quotidien. Ayant été étudiant sur le campus et vivant à Lausanne, c’est aussi une grande responsabilité. Notre connaissance est avant tout liée au lieu où nous évoluons, et nous pourrons de part ce fait apporter un maximum de dynamiques et d’expertises régionales. Un projet à l’autre bout du monde présenterait d’autres intérêts en termes d'opportunités, mais peut-être moins d’authenticité. 

Vous avez mené une réflexion poussée sur les utilisatrices et utilisateurs futurs de Charlie. Comment se construit une réflexion d’architecte sur la flexibilité d’utilisation des espaces et leur usage à long terme?  

La mise en forme d’un programme donné passe par une synthèse des besoins, des contraintes et de l’usage que nous imaginons pour ces espaces. Une esquisse se matérialise, puis se confronte à notre pratique du milieu académique et aux expériences croisées de l’équipe qui conçoit. C’est une vision au temps "t" du concours, qui vise à dégrossir au mieux les exigences futures, mais qui devra ensuite se confronter aux utilisateurs, pour s’affiner et aboutir à la solution adéquate. 

Pouvez-vous nous expliquer comment vous travaillez avec les concepts de l’architecture bioclimatique?  

On invente très peu, on regarde ce qui s’est fait, et ce qui se fait encore. On essaie de s’ancrer dans une tradition et dans l’environnement dans lequel on bâtit (matières, site, programme). Les concepts proposés posent des axiomes pour la suite du développement qui devra préciser et concrétiser ces promesses. D’une manière générale, la simplicité et l’économicité sont au centre de nos réflexions à tout stade de la conception. 

Michael Fiaux  Directeur opérationnel, Domaine HES et HEP, DGES

Cet article a paru dans la LETTRE Nº9 du DFJC.

Partager la page