Votre identité

Détail objet

Auteur

Cendrine Cachemaille

Date du dépôt

25.01.2022

Département pilote

DCIRH

Département en appui

-

Identifiant

22_INT_12

Commission

-

Délais réponse du CE

02.05.2022

Dernière décision du GC

Transmise au CE, 01.02.2022

Texte déposé

Le 3 novembre, la Direction de l’Université de Lausanne publiait un communiqué intitulé « L’UNIL renforce son dispositif contre le harcèlement sexuel et le sexisme ». Dans ce cadre, elle communiquait les conclusions d’un rapport d’audit qui attestait de problèmes dans le traitement de deux dossiers de harcèlement. En parallèle, une refonte du dispositif de prise en charge et d’établissement des faits était annoncée.

Le même jour, le Conseil d’État publiait un autre communiqué intitulé « Conflits et harcèlement au travail : réforme des procédures du Groupe Impact ». Partant du constat d’une insatisfaction du fonctionnement du Groupe Impact, le Conseil d’État annonçait une réforme du dispositif. Ces interventions attestent d’une prise de conscience des limites des dispositifs existants, et de la volonté de les corriger. Cela étant dit, si elles attestent d’une volonté de respecter la parole des victimes et des témoins, elles ne remettent pas en question les conclusions des deux enquêtes.

En parallèle, le Syndicat des services publics SSP, qui défendait les plaignantes, communiquait qu’après près de deux ans de demandes, revendications, témoignages, échanges et un audit, un changement de pratique semblait enfin avoir lieu dans le traitement du harcèlement et du sexisme à l'Unil. S’il salue cette volonté, le Syndicat attend de véritables actes concrétisant ce discours afin de faire respecter et la loi et les règlements internes aux institutions. D’après lui, la remise en question de la parole des victimes et des témoins, la mauvaise information donnée aux plaignant·e·s et aux témoins quant aux implications que leur témoignage, l’absence d'accompagnement et de soutien, ou encore les mesures d’aide proposées aux victimes, ne permettent pas à ces dernières de rester confiantes et sereines face aux enjeux qui peuvent en découler. Au final, l'attitude de l’ancienne direction de l'Unil, loin de lutter contre le harcèlement, a contribué à alimenter l'effet inverse : accroître la crainte des éventuel·le·s témoins et plaignant·e·s et décourager les initiatives visant à dénoncer les attitudes sexistes et/ou harcelantes. »

Les 4 et 5 novembre, la directrice de ce groupe, dont le départ a été annoncé par communiqué le 23 décembre, intervenait dans Le Courrier et dans le journal 24 Heures.  Le contenu desdites interventions ne démontrait pas une prise de conscience de la dynamique du sexisme et du harcèlement, ce qui explique en partie les problèmes rencontrés par le Groupe Impact, ces dernières années. Malheureusement, la directrice, encore en fonction, semblait davantage préoccupée des “effets pervers” qui pourraient découler de la libération de la parole des victimes (“davantage de plaintes non fondées”) que de remettre en cause, ou d’améliorer, les outils utilisés lors de leurs enquêtes. Loin de soumettre son travail à une autoréflexion critique, la directrice du Groupe Impact affichait un profond mépris à la fois et des victimes et des règles formelles élémentaires auxquelles son instance devrait se soumettre.

Finalement, ce 23 décembre, le Conseil d’Etat, par voix de communiqué de presse, prenait acte de la volonté de la directrice de prendre une retraite anticipée, et rappelait que les missions du Groupe Impact étaient appelées à évoluer et à être clarifiées avec la révision du Règlement relatif à la gestion des conflits au travail et à la lutte contre le harcèlement (RCTH), qui entrerait en vigueur le 1er janvier 2023.

Ces différents éléments montrent que la lutte contre le sexisme et le harcèlement est à revoir, dans ses fondations-mêmes, pour que la loi et les règlements internes aux institutions soient respectés. Il faut faire évoluer les procédures, les mentalités, les attitudes pour faire coïncider réalité et discours, et pour éviter que le système ne repose que sur le seul courage et l’opiniâtreté des victimes et des témoins.

Convaincue que la lutte contre le harcèlement sexuel ou moral doit être une priorité politique, nous avons l’honneur de poser au Conseil d’État les questions suivantes :

  1. Quelle appréciation le Conseil d’État fait-il de la prise en charge par le Groupe Impact des enquêtes concernant le harcèlement sexuel et moral touchant le personnel de l’Université de Lausanne ?
  2. Quelle appréciation le Conseil d’État fait-il des propos tenus par l’ancienne directrice du Groupe Impact, et en particulier, estime-t-il que la libération de la parole est un effet pervers résultant des luttes féministes ?
  3. Le Conseil d’État considère-t-il que les dossiers dont le traitement a été problématique doivent être reconsidérés ?
  4. Quelle est la vision du Conseil d’État concernant l’évolution du Groupe Impact, de ses compétences, ainsi que de l’amélioration du dispositif de prise en charge des cas de harcèlement sexuel et moral ? 
  5. Quelles sont les autres mesures, notamment de prévention, qu’il entend prendre, afin de lutter efficacement contre le harcèlement sexuel et moral ?
  6. Quelle sera l’intégration des organisations du personnel dans les nouvelles procédures qui seront mises en place ?

 

Conclusion

Souhaite développer

Séances dont l'objet a été à l'ODJ

DateDécision
01.02.2022
25.01.2022

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Julien EggenbergerSOC
Muriel ThalmannSOC
Anne-Sophie BetschartSOC
Carine CarvalhoSOC
Jean-Claude GlardonSOC
Muriel Cuendet SchmidtSOC
Jean TschoppSOC
Alberto CherubiniSOC
Cédric EchenardSOC
Alice GenoudVER
Monique RyfSOC
Léonard Studer
Olivier GfellerSOC
Yves PaccaudSOC
Valérie InduniSOC
Denis CorbozSOC
Arnaud BouveratSOC
Pierre FonjallazVER
Circé Barbezat-FuchsV'L
Sylvie Pittet BlanchetteSOC
Graziella SchallerV'L
Salvatore GuarnaSOC
Céline MisiegoEP
Vincent KellerEP
Sébastien CalaSOC
Delphine ProbstSOC
Claire Attinger DoepperSOC

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