Détail objet

Auteur

Alexandre Rydlo

Date du dépôt

21.06.2022

Département pilote

DCIRH

Département en appui

-

Identifiant

22_QUE_26

Commission

-

Délais réponse du CE

21.07.2022

Dernière décision du GC

-

Texte déposé

Inauguré le 23.04.1964 après avoir été construit en urgence pour l’Exposition Nationale de 1964 à Lausanne, le tronçon autoroutier de l’A1 qui relie les villes de Genève et Lausanne est tout devenu aujourd’hui complètement saturé, notamment aux heures de pointe.

 

S’agissant du tronçon A1a entre l’échangeur d’Ecublens et l’entrée/sortie de Lausanne Maladière, les projections de l’Office fédéral des routes (OFROU) font état d’un trafic journalier moyen d’au moins 76'000 véhicules/jour en 2030, avec ou sans les nouvelles jonctions de Chavannes-près-Renens et d’Ecublens, voire même à environ 85'000 véhicules/jour entre la future nouvelle jonction de Chavannes-près-Renens et l’échangeur d’Ecublens.

 

Le trafic routier passerait d’ailleurs à environ 144'000 véhicules/jour en 2030 (!!!) au poste de comptage de Renens (130'000 véhicules/jour sans jonction) et à 128'000 véhicules/jour à celui de Prévérenges (123'000 véhicules/jour sans jonction).

 

C’est donc à une augmentation importante du flux de véhicules routiers sur le tronçon A1a que l’on assistera ces 10 à 15 prochaines années, une augmentation du flux de véhicules qui générera une augmentation du bruit et de la pollution dans l’Ouest lausannois, une région et un district où la pollution est déjà importante et dépasse même souvent au cours de l’année les valeurs maximales admises dans l’Ordonnance fédérale sur la protection de l’air (OPair, RS 814.318.142.1).

 

Cela étant, lorsqu’on lit le projet mis en consultation par l’OFROU pour supprimer le goulet d’étranglement de Crissier et créer les nouvelles jonctions autoroutières d’Ecublens et de Chavannes-près-Renens, on ne lit jamais la possibilité de réduire la vitesse du tronçon A1a de 100 km/h à 80 km/h pour réduire certains problèmes.

 

Or, il est de notoriété scientifique, admise tant par les Autorités que par les Associations d’automobilistes et de transporteurs routiers, que la réduction de vitesse sur un tronçon routier diminue les émissions de polluants, le bruit et le nombre d’accidents.

 

L’OFROU étudiait d’ailleurs en 2014 déjà la possibilité de réduire la vitesse de certains tronçons du réseau des Routes nationales de 120 km/h, ou 100 km/h, à 80 km/h au moyen d’une signalisation électronique pour réduire la pollution et fluidifier le trafic dans certains secteurs, constatant qu’une vitesse de 80 km/h permettait non seulement de réduire les émissions de polluants mais aussi d’obtenir une circulation beaucoup plus fluide.

 

On doit d’ailleurs préciser ici que certains secteurs importants et fortement chargés du réseau des routes nationales suisses sont passés à une vitesse fixe de 80 km/h. C’est le cas notamment de tous les tronçons autoroutiers qui traversent la ville de Berne et presque tous les tronçons autoroutiers qui entrent dans la ville de Zurich ou la ville de Basel.

 

Par ailleurs, il convient d’ajouter que l’art. 108 de l’Ordonnance sur la signalisation routière (OSR, RS 741.21) permet des dérogations aux limitations générales de vitesse. L’art. 108 al. 2 let. d et l’art. 108 al. 5 let. a indiquent respectivement que :

 

  • Les limitations générales de vitesse peuvent être abaissées lorsqu’il est possible de réduire les atteintes excessives à l’environnement (bruit, polluants) au sens de la législation sur la protection de l’environnement. Il s’agira ce faisant de respecter le principe de la proportionnalité.

 

  • Des dérogations pour des vitesses inférieures à 120 km/h, jusqu’à 60 km/h, la gradation étant fixée à 10 km/h, sont autorisées sur les autoroutes ; dans le périmètre des jonctions et des intersections, d’autres réductions selon le degré d’aménagement sont autorisées aussi, la gradation étant fixée à 10 km/h.

 

Le soussigné se dit par ailleurs qu’étudier une couverture partielle de l’Autoroute A1a sur le territoire d’Ecublens et de Chavannes-près-Renens aurait aussi été intéressant, pratique qui a de plus en plus cours en secteur urbain en Suisse allemande pour limiter la pollution et le bruit, de même qu’offrir de nouvelles surfaces vertes et/ou constructibles, notamment pour des services publics.

 

Aussi, considérant tous les éléments mentionnés ci-avant, le soussigné pose au Conseil d’Etat la question simple suivante.

 

L’Etat peut-il abaisser la vitesse de 100 à 80 km/h sur l’Autoroute A1a entre Lausanne Maladière et l’échangeur d’Ecublens ?

 

L’installation de plusieurs radars fixes dans les deux sens de circulation pour faire respecter l’abaissement de vitesse devrait par ailleurs être envisagée.

 

A noter que l’on pourrait raisonnablement se demander aussi en plus si réduire la vitesse à au maximum 100 km/h sur tout le réseau des routes nationales sur le territoire vaudois ne serait pas une idée à étudier…

 

A noter ici que le gouvernement des Pays-Bas a annoncé le 13.11.2019 abaisser la vitesse maximale sur les autoroutes de 130 km/h à 100 km/h en journée, une mesure qui s'inscrit dans son plan d’action adopté pour lutter contre les émissions de gaz polluants.

 

Merci pour votre attention.

 

Chavannes-près-Renens, 21.06.2022

 

Alexandre RYDLO, Député socialiste

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