Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 8 décembre 2020, point 3.9 de l'ordre du jour

Texte déposé

Depuis le début de la pandémie au mois de mars 2020, les futurs pères n’ont plus la possibilité d’assister aux contrôles de grossesse et ne peuvent plus être présents à la maternité lors des premiers jours de l’enfant.

 

La présence du père dès les premiers contrôles est importante à la fois pour lui permettre de concrétiser la naissance à venir ainsi que pour soutenir la future maman. De plus, la naissance d’un enfant provoquant beaucoup de changements, la présence du père durant les premiers jours est nécessaire pour qu’il puisse soutenir la mère mais également pour qu’il puisse prendre sa place et créer les premiers liens avec son enfant.

 

La situation actuelle provoque souvent un retour plus rapide à la maison de la maman et de l’enfant, avec tous les problèmes et inquiétudes que cela peut engendrer pour les nouveaux parents.

 

Au vu des remarques ci-dessus, je pose la question suivante au Conseil d’Etat :

Ne serait-il pas envisageable de trouver des solutions pour que les pères puissent assister aux contrôles gynécologiques liés à une grossesse et puissent être présent à la maternité lors des premiers jours de l’enfant ?

Transcriptions

Mme Anne-Laure Métraux-Botteron (VER) —

Depuis le début de la pandémie, au mois de mars 2020, les futurs pères n’ont plus la possibilité d’assister aux contrôles de grossesse et ne peuvent plus être présents à la maternité lors des premiers jours de l’enfant.

La présence du père dès les premiers contrôles est importante à la fois pour lui permettre de concrétiser la naissance à venir ainsi que pour soutenir la future maman. De plus, la naissance d’un enfant provoquant beaucoup de changements, la présence du père durant les premiers jours est nécessaire pour qu’il puisse soutenir la mère, mais également pour qu’il puisse prendre sa place et créer les premiers liens avec son enfant. La situation actuelle provoque souvent un retour plus rapide à la maison de la maman et de l’enfant, avec tous les problèmes et inquiétudes que cela peut engendrer pour les nouveaux parents.

Au vu des remarques ci-dessus, je pose la question suivante au Conseil d’Etat : ne serait-il pas envisageable de trouver des solutions pour que les pères puissent assister aux contrôles gynécologiques liés à une grossesse et puissent être présents à la maternité lors des premiers jours de l’enfant ?

Mme Rebecca Ruiz (C-DSAS) — Conseiller-ère d'État

Il est indéniable que la présence du père est essentielle dès les premiers contrôles, à la fois pour lui permettre de concrétiser la naissance à venir, mais aussi pour soutenir la future maman. Il est également confirmé que la présence du père durant les premiers jours de l’enfant est nécessaire pour qu’il puisse prendre sa place et créer les premiers liens avec le bébé. Cependant, il est impératif de tenir compte des données scientifiques liées au COVID. Une étude récente, qui reprend l’ensemble des données publiées à ce jour, démontre qu’une femme infectée atteinte du COVID en fin de grossesse ou en post-partum immédiat a un risque augmenté de 72 fois d’être admise aux soins intensifs par rapport à une femme enceinte non infectée. Son risque de décès est lui augmenté de 18 fois. D’autres études publiées ces deux derniers mois sur de grands collectifs de patientes confirment ces chiffres.

Le CHUV a connu le cas de quatre mamans enceintes infectées par deux papas dans le service prénatal. Deux événements différents survenus à deux occasions, dans deux chambres différentes, sources de l’infection paternelle prouvée. Cela a contribué à ce que le CHUV renforce les mesures de protection pour les futures mamans dans les salles d’attente et les étages de la maternité. Les règles et recommandations listées et adoptées par le CHUV — que je vais vous citer maintenant — ont été constituées par des spécialistes de référence dans le domaine. Elles sont également appliquées dans d’autres hôpitaux. La patiente vient seule à ses rendez-vous si l’évolution de la grossesse est totalement physiologique. Le futur père est invité à suivre la consultation, via le smartphone de la patiente, si elle ou il le souhaite. Le partenaire est invité à rejoindre la consultation en cas de pathologie maternelle ou fœtale. Une clé USB avec vidéo et images 3D est offerte lors des échographies réalisées à la maternité, ceci permet aux couples de revoir l’examen ensemble autant qu’ils le souhaitent. Lors de l’accouchement ou de la césarienne, le partenaire est présent dès l’admission de la patiente à la maternité. Il reste ensuite pour réaliser les premiers soins à l’enfant, et ce jusqu’au transfert de la maman dans l’unité post-partum, dans des chambres à deux lits. En cas d’admission néonatalogie, le partenaire ainsi que la fratrie ont un droit de visite illimité. En ce qui concerne les hôpitaux de la Fédération des hôpitaux vaudois (FHV), il nous a été possible de constater que ces derniers appliquent tous les règles de protection habituelles préconisées par les équipes hygiène, prévention et contrôle de l’infection (HPCi), sans toutefois restreindre les visites des futurs papas ou des papas. Cette différence peut s’expliquer par le fait que le CHUV est le lieu de prise en charge principal des grossesses à risque ou compliquées. Il m’est possible de conclure en vous indiquant que les mesures évoquées seront levées aussitôt que la situation épidémiologique le permettra.

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