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Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 30 mars 2021, point 2.5 de l'ordre du jour

Texte déposé

Si les impacts sanitaires, économiques et sociaux de la pandémie sont régulièrement cités par les médias, les retombées sur la santé mentale des personnes affectées par des conséquences directes – l’isolement, le deuil, les conflits interpersonnels, la violence intra-familiale- sont souvent reprises de manière anecdotique, voire parfois mise en scène pour tenter d’infléchir les décisions politiques et obtenir des allégements des contraintes ou obtenir des compensations financières. On ne voit ainsi pas souvent la souffrance réelle des personnes et les conséquences sur leur santé, avec pour certaines des troubles graves pouvant conduire quelques fois à des solutions extrêmes.

On a beaucoup parlé de l’isolement des personnes âgées, de leur isolement en EMS ou à leur domicile, sans visites, sans liens avec leurs proches, certains devant affronter leur fin de vie sans le soutien de leur famille. L’évocation de ces situations ne peut que susciter émotion et compassion.

Mais qu’en est-il des jeunes ? Dès le début des mesures prises pour endiguer les risques de contamination, une attention particulière a été portée sur eux pour tenter d’en diminuer les impacts. Particulièrement en maintenant les activités scolaires. Des adaptations ont aussi été proposées pour leur permettre de pratiquer leur sport, pour qu’ils puissent avoir accès aux compétitions, qu’ils puissent au moins se dépenser en pratiquant une activité physique. . Sur les aspects relationnels,  pour réduire l’impact dévastateur de l’isolement que ce covid a entrainé, les mesures proposées pour cette tranche d’âge méritent d’être plus amplement déployées.

Il ne s’agit pas ici de contester le bien-fondé de ces mesures qui restent encore aujourd’hui le moyen de contenir les transmissions du virus et d’éviter des mesures encore plus draconiennes.

Cela étant, la situation n’est pas vécue de manière identique pour tous. Si la plupart des jeunes traversent cette période sans grandes conséquences pour leur équilibre relationnel et leur santé mentale, beaucoup sont en souffrance et doivent faire l’objet d’une attention particulière en raison des restrictions liées à la pandémie. Ne plus voir ses amis et ses personnes de références, ne plus pouvoir aller librement les uns chez les autres, se retrouver isolés chez soi, seul dans sa chambre, parfois dans un climat familial conflictuel n’est pas le meilleur environnement, pour personne bien évidemment, et encore moins pour les adolescents,

Alors que lors de la première vague, des appels avaient été lancés au réseau de professionnels de la santé mentale pour offrir de la disponibilité pour rencontrer les personnes en détresse psychologique, cette offre n’a pas été reconduite depuis l’explosion de la deuxième vague l’automne dernier. Aujourd’hui, beaucoup d’ institutions de soins et les professionnels en cabinet sont surchargés et leur disponibilité pour accueillir de nouveaux patients n’est pas assurée. Certains ont des listes d’attente.

Autre difficulté : les consultations des psychologues et des infirmiers spécialisés en santé mentale dépendent d’une délégation médicale pour être remboursées par la LAMAL. Sans cela, faute d’une assurance complémentaire, le patient doit encore aujourd'hui payer lui-même son traitement, même si cela semble devoir changer d'ici mi-2022.

Des campagnes de sensibilisation à l’intention des adolescents pour les inciter à être attentifs à leur santé mentale existent, mais à quoi bon si personne n’est ensuite disponible quand ils manifestent leur besoin ? Et quand un jeune va mal, il faudrait pouvoir lui trouver rapidement un professionnel disponible pour  évaluer la situation et entamer, si besoin, un suivi régulier  l’accompagnant  à surmonter cette période.

Face aux difficultés que rencontrent les jeunes, leurs parents ou les professionnels pour trouver un rendez-vous médical ou psychologique, nous souhaitons connaître la position du CE et le cas échéant, ce qu’il a déjà entrepris ou prévoit de développer dans un délai rapide, pour répondre aux besoins urgents des jeunes en souffrance psychologique.

Dès lors, j’ai l’honneur de demander au CE de nous faire part de son analyse de ces situations  et de la manière qu’il entend y répondre :

1)     Le CE est-il informé  de la situation des jeunes  quant à une augmentation de leurs difficultés psychologiques et troubles psychiques ?

2)    Comment  les services confrontés à cette population agissent-t-ils  pour faire face  à cette surcharge et pour répondre aux demandes des jeunes eux-mêmes ou de leur entourage scolaire, professionnel ou familial ( enseignants, maitre  d’apprentissages, familles, amis, etc..)

3)    Quelles  sont les mesures déployées  pour répondre aux  situations de détresse psychique et ainsi ajuster l’offre  des prestations  identifiées certainement plus complexes dans cette période de pandémie, car souvent multifactorielles  ?

4)     Face à la saturation du réseau de soins spécialisé, public (le service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent du CHUV) et privé (psychiatres et psychologues en pratique privée), des alternatives sont-elles proposées  (engagements de professionnels, groupes paroles, écoute active , ouverture de permanence , …) ?

 

Conclusion

Souhaite développer

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Cendrine CachemailleSOC
Circé Barbezat-FuchsV'L
Jean-Marc Nicolet
Pierre FonjallazVER
Jean-Claude GlardonSOC
Yann GlayreUDC
Jean TschoppSOC
Valérie InduniSOC
Sébastien CalaSOC
Blaise VionnetV'L
Sylvie Pittet BlanchetteSOC
Olivier GfellerSOC
Eliane DesarzensSOC
Felix StürnerVER
Anne-Sophie BetschartSOC
Hadrien BuclinEP
David RaedlerVER
Muriel ThalmannSOC
Jérôme ChristenLIBRE
Carine CarvalhoSOC
Julien EggenbergerSOC
Léonard Studer
Vincent JaquesSOC
Cloé PointetV'L
Muriel Cuendet SchmidtSOC
Delphine ProbstSOC
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