Votre identité

Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 19 janvier 2021, point 3.18 de l'ordre du jour

Texte déposé

Le 13 décembre dernier, il a été décidé de supprimer cette halte pour optimiser l’horaire du LEB et par sa relativement faible utilisation (env. 250 usagers par jour, selon nos sources). Cette halte est sur le territoire de la commune de Jouxtens-Mézery en zone 12. D’autre part, la gare de Romanel, qui est la suivante en direction de Bercher se trouve en zone 16. Il semble que plusieurs usagers de la commune de Romanel en profitaient pour marcher en direction de la halte du Lussex afin de faire de substantielles économies (740.- par année pour deux zones vs 1'080.- par année pour trois zones). D’autre part, le futur SAN devrait se situer à env. 800 m. de la haltedu Lussex qui sera le plus proche point d’ancrage aux transports publics (pour le personnel par exemple). De plus, la mesure d’aménagement C4 du SDNL (barreau sud de Romanel) prévoit un aménagement de mobilité douce dans les environs de l’arrêt. Enfin, il aurait été possible d’avoir choisi la solution de desservir en alternance les gare de Jouxtens-Mézery et du Lussex  comme évoqué dans l’article du 24h du vendredi 19 juin 2020, ce qui aurait été peut-être un meilleur compromis, notamment pour des usagers habitant près de cette halte.

 

Ces faits amènent donc la question suivante au conseil d’Etat (actionnaire majoritaire des TL):

Est-ce que la suppression de la halte du Lussex amène réellement une plus-value pour les horaires du LEB et pour les utilisateurs et est-ce supportable en regard des désagréments occasionnés par les faits mentionné ci-dessus ?

Transcriptions

M. Maurice Mischler —

Pourquoi avoir supprimé la halte du Lussex ?

Pour faire diligence à la demande de la présidente du Grand Conseil, je vais résumer la question que j’ai posée. Le 13 décembre dernier, il a été décidé de supprimer la halte du Lussex qui est sur la ligne du Lausanne-Echallens-Bercher (LEB). Si la réponse officielle est tout à fait compréhensible — il y a une voie unique qui fait que le LEB met 16 minutes pour circuler sur cette voie unique — et que l’on peut tout à fait comprendre qu’il est difficile de respecter la cadence à 15 minutes, il y a néanmoins un certain nombre de problèmes qui sous-tendent à cette suppression. Le fait que cet arrêt était en zone 12, alors que la gare suivante est en zone 16, représente un coût supplémentaire pour les usagers qui seront obligés de prendre le train à la gare de Romanel plutôt qu’à cet arrêt. Il y a aussi la problématique du fait que le Service des automobiles et de la navigation (SAN) va certainement s’installer à côté de cet endroit. Il y a donc une certaine incompréhension de la part des usagers concernant la suppression de la halte du Lussex. Par ailleurs, le Schéma directeur du Nord lausannois (SDNL), dans sa mesure C4, demande de faire une zone de mobilité douce à cet endroit. Tout cela pour dire que ce qui paraissait être un problème mineur est devenu une problématique importante, et ce, d’autant plus qu’il y a une pétition qui circule. Ma question est la suivante : pourquoi avoir réellement supprimé la halte du Lussex ? Est-ce que les problèmes actuels ne sont pas supérieurs à la résolution du problème initial ?

Mme Nuria Gorrite (C-DCIRH) — Conseiller-ère d'État

La décision de l’entreprise de transport LEB, et non pas du Conseil d’Etat vaudois, de suspendre la desserte de la halte du Lussex fait suite à différents audits d’exploitation et de stabilité de l’horaire, audits qui ont été conduits par l’entreprise. Comme vous le savez, de nombreuses pétitions circulent à propos du LEB, surtout en ce qui concerne les retards liés à l’utilisation de cette importante infrastructure de transport. En effet, le LEB a constaté que le temps de parcours des trains sur la section à simple voie, entre Union-Prilly et Romanel, était très critique — même sans aucune perturbation et dans les meilleures conditions de circulation — pour assurer une robustesse de l’ensemble de l’horaire de la ligne. En effet, à chaque perturbation d’exploitation, le retard d’un train se reporte sur plusieurs autres trains par effet boule de neige en raison de la simple voie. Cela demande plusieurs heures pour être résorbé. Finalement, la mesure de suspension d’un arrêt, qui devait de toute façon intervenir sur le tronçon à voie unique entre la gare de Romanel et Union-Prilly où les trains se croisent constituait une condition indispensable à l’instauration de la cadence au quart d’heure entre Lausanne et Echallens. Pour atteindre cet objectif, le LEB a donc décidé de suspendre provisoirement la desserte de la halte du Lussex, plutôt que d’alterner les arrêts à Jouxtens-Mèzery et au Lussex, afin de garantir la stabilité de l’horaire pour toute la ligne.

Par ailleurs, j’ai demandé à la compagnie d’étudier les conditions de remise en service de la halte de Lussex à moyen terme. Des infrastructures supplémentaires sont nécessaires entre Le Lussex et Cheseaux et leur financement est actuellement en discussion avec l’Office fédéral des transports (OFT), l’autorité compétente pour délivrer les subventions nécessaires à la réalisation de nouvelles infrastructures. La volonté du canton est de pouvoir remettre en service, à terme, la halte du Lussex qui était, il faut le dire, utilisée environ par 250 voyageurs en trafic journalier moyen en 2019.

Quant au problème des zones, je vous rappelle qu’il ne dépend pas de l’exploitant, mais bien de la communauté tarifaire Mobilis. Là aussi, j’ai demandé au LEB de prévoir une mesure d’accompagnement à la fermeture temporaire de la halte du Lussex. Dans ce but, le LEB a mis en place une action à l’intention de ses abonnés sous la forme d’un bon de 200 francs octroyé aux utilisateurs du Lussex.

Après quelques semaines d’exploitation, les trains circulent à l’heure, avec moins de trois minutes de retard dans plus de 95 % des cas, contre moins de 80 % avant la fermeture de la halte du Lussex. Les échos des conducteurs — il faut aussi entendre ce qu’ils ont à dire — sont très positifs et l’exploitation de la ligne est plus sereine pour tous les collaborateurs du LEB. J’ai donc chargé ce dernier et la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR) de suivre attentivement l’évolution de l’exploitation afin de confirmer que cette mesure de suppression de la desserte du Lussex était la moins mauvaise solution, à court terme, pour garantir une robustesse d’horaire et une ponctualité élevée pour les presque 9000 voyageurs quotidiens qui empruntent cette ligne du LEB.

M. Maurice Mischler —

Je remercie la présidente du Conseil d’Etat pour sa réponse très satisfaisante. Evidemment, la problématique globale du LEB n’est pas terminée, mais vous pouvez compter sur un certain nombre de députés pour vous aider à sortir de cet écueil.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

Département des finances et des relations extérieures

Retour à l'ordre du jour

Partager la page