Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 8 décembre 2020, point 3.7 de l'ordre du jour

Texte déposé

 

Les acteurs culturels sont profondément impactés et affectés par les restrictions d’activités liées à la pandémie du coronavirus. Aujourd’hui, après des mois de fermeture, même s’ils reconnaissent l’utilité des mesures qui s’appliquent à leurs branches, ils questionnent la cohérence de ces mesures en regard d’autres, plus souples, accordées à d’autres secteurs.

 

Ils attendent dès lors une réouverture rapide et concertée des lieux culturels. Ils attendent des appuis financiers à la hauteur de l’urgence dans laquelle les multiples branches de la culture se retrouvent.

 

Parce que la culture est une branche très importante en terme économique mais contribue aussi au développement de la société, de ses valeurs éthiques, sociales et sa cohésion, le Conseil d’Etat peut-il informer le Grand Conseil sur comment il considère et entend considérer les milieux de la culture aujourd’hui en pleine crise mais aussi demain au moment du redémarrage des activités culturelles?

 

La soussignée remercie déjà le Conseil d'Etat pour sa complète réponse. 

Transcriptions

Mme Séverine Evéquoz (VER) —

Entre le dépôt de ma question et aujourd’hui, une conférence de presse a eu lieu le 3 décembre et je souhaite remercier Mme Cesla Amarelle pour l’ensemble des mesures annoncées. Même s’il s’agit d’une répétition, je souhaite toutefois poser ma question :

Parce que la culture est une branche très importante en terme économique, mais contribue aussi au développement de la société, de ses valeurs éthiques, sociales et sa cohésion, le Conseil d’Etat peut-il informer le Grand Conseil sur comment il considère et entend considérer les milieux de la culture aujourd’hui en pleine crise, mais aussi demain au moment du redémarrage des activités culturelles ?

Mme Cesla Amarelle —

Le Conseil d’Etat a pris toute la mesure de la crise qui a frappé, comme bien d’autres secteurs, celui de la culture. Ainsi, les Ordonnances fédérales COVID-19 culture, soit celle d’urgence du 20 mars 2020 puis celle du 25 septembre 2020, se sont traduites, au niveau cantonal, par la création puis la réalimentation d’un fonds d’aide d’urgence et d’indemnisation des pertes financières pour l’annulation ou le report de manifestations ou de projets culturels alimentés à parts égales par la Confédération et le canton. Comme vous le savez déjà, constitué de 39 millions, ce fonds vient d’être renforcé à hauteur de 26 millions afin d’indemniser et de soutenir les entreprises culturelles jusqu’à fin 2021.

Les mesures couvertes par ce fonds viennent s’ajouter à celles prises en matière de RHT et d’allocations pour perte de gain (APG). Elles concernent la période de crise avec des indemnisations des pertes réelles engendrées par la situation jusqu’à fin 2021. Ces mesures viennent également soutenir le redémarrage des activités culturelles. En effet, l’ordonnance COVID-19 culture du 25 septembre dernier prévoit que le fonds puisse accorder des financements à des projets dits de transformation, à savoir des projets destinés à développer, malgré les circonstances, des moyens de pérenniser l’activité et le haut degré de professionnalisme des entreprises culturelles du canton et de permettre ainsi à celles-ci de retisser des liens avec le public.

En outre, le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture met désormais en œuvre de nouvelles aides pour soutenir directement la création des acteurs et actrices culturels à titre individuel. Plusieurs centaines de bourses de recherche et de développement leur seront accordées. La procédure sélectionnée est simple et rapide. Les inscriptions seront ouvertes dès la mi-décembre 2020 sur le site du SERAC. Les décisions d’octroi et les versements auront lieu dès le mois de février 2021, pour un total de 3 millions de francs. La politique d’achat des musées cantonaux sera également renforcée pour acquérir des œuvres d’artistes plasticiens en exercice. Le Conseil d’Etat a, en outre, mis en place une mesure de soutien inédite pour toute la chaîne du livre romand en permettant aux enseignants des gymnases et des écoles professionnelles d’offrir 10’000 livres à leurs élèves puis de les travailler avec eux en classe. C’est une opération qui fonctionne très bien.

Comme vous pouvez le constater, madame la députée, depuis des mois, le Conseil d’Etat soutient le secteur culturel par des moyens inédits et conséquents. Cependant — et vous en conviendrez — la considération que vous évoquez ne se mesure pas seulement à la quantité de moyens développés. Le Conseil d’Etat a ainsi concrétisé cette considération en maintenant le contact avec les milieux culturels lors de rencontres régulières avec leur faîtière, mais aussi sur le terrain avec des artistes aux profils variés. Le Conseil d’Etat a agi au niveau intercantonal et fédéral pour défendre les intérêts du secteur culturel, notamment concernant l’application des RHT aux CDD.

Enfin, cette considération revêt aussi une dimension symbolique qui se traduit par une réaffirmation publique du rôle précieux de la culture dans notre société. J’ai eu l’occasion de le dire vendredi dernier, mais je le redis ici devant vous : notre culture vaudoise est belle, créative, multisectorielle, accessible. Elle représente une richesse infinie et, dans cette période où l’on doit s’isoler pour protéger les plus vulnérables, la culture consacre et sublime manifestement notre lien aux autres. Comme vous le savez, c’est essentiel et, en ce sens, je suis intimement persuadée qu’elle fait partie des réponses nécessaires face à cette crise. Je peux vous assurer que la culture pourra continuer à compter sur le soutien total du Conseil d’Etat pour qu’elle puisse jouer ce rôle si précieux.

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