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Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 26 janvier 2021, point 9 de l'ordre du jour

Document

Texte adopté par CE

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Nicolas Croci Torti (PLR) —

En préambule, j’annonce mes intérêts comme président de l’Association Plate-Forme jeunesse qui chapeaute le SEMO (Semestre de motivation) du Chablais, réparti sur deux sites, à Aigle et à Bex. Je tiens ensuite à remercier le Conseil d’Etat pour les réponses apportées à mes questions et ne peux que me réjouir du soutien affirmé et confirmé aux mesures d’insertion pour nos jeunes Vaudois que sont les SEMO, quelle que soit leur forme.

En préambule, il est évoqué qu’environ 650 jeunes passent chaque année par les SEMO, alors qu’il est référé à plus de 1000 participants, dans le graphique de la troisième réponse, ce dernier chiffre correspondant mieux à la réalité. Ensuite, le Conseil d’Etat cite des cours de remise à niveau financés par le Service de l’Emploi (SDE). Cela est erroné, puisque le cahier des charges des SEMO ne prévoit pas de cours de remise à niveau, mais uniquement des cours de maintien. Le SDE a d’ailleurs lui-même décidé de ne plus financer les cours de renfort scolaire.

Dans sa première réponse, le Conseil d’Etat met en perspective le taux de placement stable des quatre dernières années. Pour comparer ces chiffres, il faut rappeler que depuis 2017 et l’introduction des « SEMO-coachings », les meilleurs profils, soit les participants qui présentent d’excellentes chances pour un placement rapide, ne font plus partie des statistiques des taux de placement des SEMO standard. Dès lors, bien que ce dernier reste stable, il est à relever que si l’on y avait intégré les meilleurs profils, ces résultats auraient aussi été améliorés. Ainsi, ce constat souligne d’autant plus la qualité du travail effectué par les SEMO dits standard et surtout la nécessité d’une activation à 100 % des jeunes qui rencontrent le plus de difficultés. La seconde réponse indique un taux d’activation des participants des SEMO-coaching de 50 %. Il semble clairement que ce chiffre ne reflète pas la réalité du terrain et que le taux varie, en moyenne, entre 20 et 30 %.

Enfin, la troisième réponse évoque une baisse de 3 % du budget alloué aux mesures du marché du travail (MMT), depuis 2017, en raison de la baisse régulière du taux de chômage dans le canton de Vaud, ces dernières années. Il est aussi indiqué que l’enveloppe allouée au SEMO suit cette tendance. Cependant, si l’on se réfère au tableau de la page 5, le montant alloué par participant a baissé de plus de 6,5 %, soit une diminution deux fois supérieure à celle du budget global des MMT. A ce titre, il est faux de porter son regard sur le coût jour/participant, car ce chiffre dépend de la durée de la mesure par participant. Le coût moyen par participant, par contre, illustre le coût réel. Ainsi, le Conseil d’Etat ne peut pas affirmer qu’une augmentation de 2 francs par jour et par participant a eu lieu, malgré une diminution des budgets, alors que l’on constate bien une diminution du coût par participant de plus de 680 francs entre 2017 et 2020. Les SEMO doivent donc clairement faire avec moins. Nous pouvons par conséquent nous poser la question de ce choix, puisque ‑ faut-il le rappeler ? ‑ la mission des SEMO consiste avant tout à prévenir le chômage des jeunes.

En conclusion, si tous les chiffres peuvent bien sûr être interprétés de manière différente, j’invite le Conseil d’Etat à demeurer attentif aux moyens alloués à ces mesures de prévention pour des jeunes qui ne sont pas encore sur le marché du travail. Grâce aux efforts déployés par les encadrants et à l’innovation des responsables des six SEMO vaudois activant des jeunes à 100 %, les taux de placement sont et resteront au-delà des moyennes des SEMO suisses. Economiser sur le dos de la prévention du chômage représenterait sans doute un très mauvais calcul surtout à l’approche d’une crise économique majeure dont les premières victimes risquent bien d’être les jeunes à la recherche d’une formation.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Vassilis Venizelos —

En tant que membre du comité directeur du SEMONord, je me permets d’appuyer la lecture de mon collègue, tout en saluant le soutien du canton aux différentes structures qui permettent de déployer des mesures de transition efficaces. Au SEMONord, 230 jeunes, chaque année, bénéficient de ces mesures. Le soutien du canton a perduré pendant la crise sanitaire, et des mesures adaptées ont été mises en place pour permettre aux différentes structures de poursuivre leur action. Je tiens à saluer le Conseil d’Etat pour ses différents soutiens.

L’observation de mon collègue Croci Torti concernant l’activation à 100 % par rapport au « SEMO coaching » est parfaitement pertinente, tant le choix d’un concept pédagogique approprié, qui cible le public idoine, est important ; la mesure « SEMO coaching » répond en effet à un besoin. Toutefois, on constate que ces mesures à temps partiel sont efficaces pour certains publics et catégories de jeunes, mais que le 100 % constitue souvent la mesure la plus efficace pour permettre une intégration efficace sur le marché du travail. Il est par conséquent important que ces deux mesures soient maintenues, que le Conseil d’Etat ne soit pas tenté de privilégier l’une au détriment de l’autre.

M. Philippe Leuba — Conseiller-ère d'État

Monsieur Venizelos, lorsque le Conseil d’Etat est tenté, jamais il ne cède, vous pouvez être rassuré !

Comme M. Croci Torti l’a indiqué dans sa conclusion, les chiffres peuvent donner lieu à différentes interprétations. En revanche, la volonté du Conseil d’Etat de mettre en place et de soutenir l’ensemble des types de formation, qui permettent à nos jeunes de trouver une place dans le monde du travail, ne souffre d’aucune discussion, car cela est indispensable, l’était avant la pandémie et le sera a fortiori après. De concert avec le département de Mme Amarelle, nous avons soutenu très vigoureusement l’apprentissage, et le Grand Conseil a lui-même soutenu un crédit de 7 millions dans ce domaine.

Les démarches SEMO sont complémentaires, parce que le Conseil d’Etat est convaincu que l’insertion des jeunes ne s’accomplit pas par le biais d’un seul créneau, politique ou outil, mais qu’il s’agit d’être en mesure de répondre aux différentes situations et besoins de notre jeunesse. Une seule chose demeure certaine : nous devons faire en sorte que nos jeunes soient insérés sans le monde du travail, parce que cela est indispensable à l’épanouissement de l’individu tout en constituant un investissement pour l’avenir.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est close.

Ce point de l’ordre du jour est traité.

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