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Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 19 janvier 2021, point 3.13 de l'ordre du jour

Texte déposé

Dans la liste des activités acceptées sur la plateforme WelQome, une distinction est faite entre les épiceries, qui doivent offrir des produits du terroir vaudois, et autres commerces (par exemple restaurants, bars, boulangeries, tea rooms, boucheries et traiteurs, poissonniers, maraîchers et fromagers) pour lesquels une offre locale minimale est admise. Sur les pages d’aide de la plateforme, il est mentionné:

 

« WelQome souhaite mettre les expériences gastronomiques en avant. C’est donc de cette façon que ton offre doit être proposée. Voilà quelques exceptions que nous pouvons accepter :

 - Les bars qui ont une offre de restauration : Sors-nous une belle planchette avec de jolis produits de la région et c’est parti !

 - Les épiceries qui ont une offre mettant en avant principalement des produits du terroir vaudois».

 

Nous pouvons ainsi trouver parmi les offres pour des plateaux de saumon ou de thon, ou autres produits venant de loin, mais une épicerie offrant des produits de proximité, mais venant autant d’autres régions ou cantons, seraient exclues de la plateforme.  Une situation qui parait aller à rencontre de légalité de traitement et à l’objectif de soutenir les produits de proximité. 

 

J'ai l'honneur de poser la question suivante: 
 

Pourquoi des restaurants et d'autres commerces bénéficient d’une aide pour des produits venant de loin et pas des épiceries privilégiant les terroirs du pays ?

Transcriptions

Mme Carine Carvalho (SOC) —

WelQome le sashimi, mais pas la fondue fribourgeoise

Dans la liste des activités acceptées sur la plateforme WelQome, une distinction est faite entre les épiceries, qui doivent offrir des produits du terroir vaudois, et autres commerces — par exemple restaurants, bars, boulangeries — pour lesquels une offre locale minimale est admise.

Nous pouvons ainsi trouver, parmi les offres, des plateaux de saumon ou de thon, ou autres produits venant de loin. Toutefois, une épicerie offrant des produits de proximité, mais venant d’autres régions ou cantons serait exclue de la plateforme. Une situation qui parait aller à l’encontre de l’égalité de traitement et de l’objectif de soutenir les produits de proximité.

J’ai l’honneur de poser la question suivante : pourquoi des restaurants et d’autres commerces bénéficient d’une aide pour des produits venant de loin et pas des épiceries privilégiant les terroirs du pays ?

M. Philippe Leuba — Conseiller-ère d'État

Le sashimi et la fondue fribourgeoise, lorsque ces mets sont délivrés dans un restaurant ou dans un bar, sont les deux éligibles, mais si les deux mets sont vendus en épicerie, ni l’un ni l’autre n’est éligible. Nous avons fait cette différence, parce que, ce qui est déterminant, c’est la création de valeur dans le canton de Vaud. Evidemment, lorsqu’un met est préparé, la part de création de valeur dans le plat préparé — autrement dit l’œuvre du cuisinier ou du restaurateur — l’emporte sur la valeur du bien originel. C’est ce qui est déterminant, parce que nous avons pour vocation de soutenir la création de valeur dans le canton de Vaud et pas la création de valeur à l’autre bout du monde. Même lorsque vous achetez du saumon norvégien ou écossais et que vous l’apprêtez, le travail fait en cuisine est plus important que la valeur du bien acheté en Norvège ou en Ecosse. C’est ce qui est déterminant, sous peine de rendre éligibles les voyages aux Bermudes pour lesquels 90 % de la valeur de la prestation hôtelière et de tourisme finissent dans la poche de gens qui ne sont pas Vaudois, ce qui ne favorise pas le commerce de proximité. Je comprends que vous trouviez que certaines situations sont « limites », mais ce qui est déterminant, c’est l’endroit où est composé l’élément fondamental du produit ou du service délivré : ici ou à l’étranger. Au travers de WelQome, nous ne soutenons que ce qui est créé ici et pas à l’étranger.

Mme Carine Carvalho (SOC) —

L’opération WelQome arrive à sa fin. Le Conseil d’Etat a laissé ouverte la possibilité de prévoir une troisième opération. Est-ce que ces questions seront réglées ? On peut acheter des boîtes de sardines venant de très loin chez certains poissonniers lausannois. Je ne connais pas la valeur ajoutée d’une boîte de sardines, mais je pense que ces questions valent la peine d’être traitées pour une future opération.

M. Philippe Leuba — Conseiller-ère d'État

Si, dans une épicerie portugaise ou autre, vous vendez une boîte de sardines confectionnée au Portugal, celle-ci n’est pas éligible aux bons WelQome. En revanche, un restaurateur qui préparerait un met à base de sardines, et dont la préparation est déterminante dans le prix de vente du service, serait éligible. Encore une fois, ce qui est déterminant, c’est que la création de valeur se fasse ici. Dans le cas contraire, tous les produits et toutes les prestations du monde entier seraient éligibles, avec le seul effort du contribuable vaudois. Ce serait aussi une forme redoutable d’inégalité et d’inefficacité de la mesure.

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