Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 26 janvier 2021, point 38 de l'ordre du jour

Texte déposé

A) Développement

 

Madame la Présidente,

Mesdames et Messieurs les Conseillers d’Etat,

Chères et chers Collègues,

 

L’histoire du maintien des Ateliers CFF dans la capitale du Nord vaudois se répète. En 2002 les autorités yverdonnoises avaient fait corps avec les autorités cantonales et les parlementaires vaudois à Berne pour combattre leur délocalisation à Bellinzone et Olten, heureusement avec succès.

La Municipalité d’Yverdon-les-Bains, dont votre serviteur était le syndic, avait pris de nombreux contacts notamment avec certains membres du conseil d’administration des CFF, et avec le Conseil d’Etat qui lui avait apporté tout son soutien. Ces nombreuses démarches avaient finalement porté leurs fruits et les Ateliers avaient conservé leurs emplois dans le chef-lieu Nord vaudois. Depuis lors, ils ont fait l’objet de nouveaux développements de leurs installations.

Suite à de récentes révélations dans les médias, dont les détails n’ont pas été confirmés par la direction générale des CFF, il est à nouveau question de déplacer le deuxième plus grand centre d’entretien du pays et le troisième employeur de la ville. A ce jour quelques 650 employés, majoritairement installés dans la région, travaillent dans la maintenance du matériel roulant tracté de la division Voyageurs des CFF, des locomotives RE 460 et des ICN.

Selon nos informations, ces derniers mois des études importantes ont été effectuées pour la réalisation d’une nouvelle étape de développement à Yverdon-les-Bains. Mais la nouvelle direction des CFF, en place depuis le printemps dernier, semble avoir des visions différentes pour un horizon à 2030.

Il est important d’initier un fort mouvement cantonal et régional, pour le maintien des Ateliers CFF à Yverdon-les-Bains ou dans le Nord vaudois.

 

 

B) Résolution à discuter et à voter par le Grand Conseil

 

Par la présente résolution, le Grand Conseil invite le Conseil d’Etat à tout mettre en œuvre auprès de la nouvelle direction générale des CFF, avec l’aide des élues et élus vaudois à Berne, pour conserver les emplois hautement qualifiés des Ateliers CFF, à Yverdon-les-Bains ou dans le Nord vaudois.

 

 

Rémy Jaquier, député et ancien syndic

Jean-Daniel Carrard, député et syndic

 

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Jean-Marc Nicolet
Jean-Daniel CarrardPLR
Aliette Rey-MarionUDC
Daniel DeveleyPLR
Olivier PetermannPLR
Stéphane BaletSOC
Werner RiesenUDC
Nicolas BolayUDC
Josephine Byrne GarelliPLR
Daniel MeienbergerPLR
François CardinauxPLR
Jean-François ThuillardUDC
Jean-Rémy ChevalleyPLR
Claude MatterPLR
Maurice NeyroudPLR
Jean-Claude GlardonSOC
Jean-François CachinPLR
Guy GaudardPLR
Cendrine CachemailleSOC
Anne-Lise RimePLR
Carole SchelkerPLR
Marion WahlenPLR
Jean-Louis RadiceV'L
Vincent KellerEP
Sergei AschwandenPLR
Christine ChevalleyPLR
Chantal Weidmann YennyPLR
Jean-Marc GentonPLR
Patrick SimoninPLR
Denis RubattelUDC
Philippe GermainPLR
Cédric WeissertUDC
Gérard MojonPLR
Jean-Bernard ChevalleyUDC
Valérie InduniSOC
Sabine Glauser KrugVER
Blaise VionnetV'L
Pierre-André PernoudUDC
Catherine LabouchèrePLR
Yvan LuccariniEP
Florence GrossPLR
Laurence CretegnyPLR
Julien CuérelUDC
Bernard NicodPLR
Nicolas SuterPLR
Daniel RuchPLR
Jean-Marc SordetUDC
Delphine ProbstSOC
José DurusselUDC
Pierre-François MottierPLR
Jean-Luc BezençonPLR
Maurice GayPLR
Carole DuboisPLR
Jean TschoppSOC
Serge MellyLIBRE
Alain BovayPLR
Circé Barbezat-FuchsV'L
Séverine EvéquozVER
Pierrette Roulet-GrinPLR
Maurice Mischler
Sylvain FreymondUDC
Céline MisiegoEP
Alexandre BerthoudPLR
Felix StürnerVER
Marc VuilleumierEP
Claire RichardV'L
Pierre ZwahlenVER
Julien EggenbergerSOC

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La résolution étant accompagnée de 68 signatures, la présidente ne demande pas l’appui de 20 députés.

M. Rémy Jaquier (PLR) —

L’Histoire du maintien des Ateliers CFF dans la capitale du Nord vaudois se répète. En 2002, les autorités yverdonnoises avaient fait corps avec les autorités cantonales et les parlementaires vaudois à Berne pour combattre leur délocalisation à Bellinzone et Olten — heureusement avec succès.

La municipalité d’Yverdon-les-Bains, dont votre serviteur était le syndic, avait pris de nombreux contacts, notamment avec certains membres du conseil d’administration des CFF et le Conseil d’Etat, qui lui avait apporté tout son soutien. Ces nombreuses démarches avaient finalement porté leurs fruits et les ateliers avaient conservé leurs emplois dans le chef-lieu Nord vaudois. Depuis lors, ils ont fait l’objet de nombreux et nouveaux développements de leurs installations.

Suite à de récentes révélations dans les médias, dont les détails n’ont pas été confirmés par la direction générale des CFF, il est à nouveau question de déplacer le deuxième plus grand centre d’entretien du pays et le troisième employeur de la ville. A ce jour, quelque 650 employés, majoritairement installés dans la région, travaillent dans la maintenance du matériel roulant tracté de la division « voyageurs » des CFF, des locomotives RE 460 et des rames ICN, bien connues au pied du Jura.

Selon nos informations, ces derniers mois, des études importantes ont été effectuées pour la réalisation d’une nouvelle étape de développement à Yverdon-les-Bains, mais la nouvelle direction des CFF, en place depuis le printemps dernier, semble avoir des visions différentes pour un horizon à 2030. Il est important d’initier un fort mouvement cantonal et régional, pour le maintien des Ateliers CFF à Yverdon-les-Bains ou dans le Nord vaudois. Dès lors, je présente la résolution suivante :

« Par la présente résolution, le Grand Conseil invite le Conseil d’Etat à tout mettre en œuvre auprès de la nouvelle direction générale des CFF, avec l’aide des élues et élus vaudois à Berne, pour conserver les emplois hautement qualifiés des Ateliers CFF à Yverdon-les-Bains ou dans le Nord vaudois. »

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Stéphane Balet (SOC) —

Il va s’en dire que je soutiens de manière inconditionnelle cette résolution. Il est extrêmement important pour nous de maintenir ces Ateliers CFF si possible en ville, mais en tout cas dans la région du Nord vaudois. Ce serait dramatique pour notre histoire industrielle qui a déjà payé un lourd tribut aux délocalisations. Nous nous battrons avec la plus grande énergie pour donner tout le soutien possible à toutes les actions qui permettraient le maintien de ces ateliers dans la région. Je vous invite à soutenir cette résolution.

M. Philippe Jobin (UDC) —

Le but de ma prise de parole est, dans un premier temps, d’encourager le Conseil d’Etat à conserver ces emplois sur sol vaudois. Le canton et la commune d’Yverdon, d’après les informations en ma possession, insistent pour conserver ces centaines d’emplois dans le Nord vaudois — 650 postes environ. Il m’apparaît essentiel de garder ces emplois sur Vaud et d’avoir comme objectif son maintien dans le Nord vaudois. Il y a un savoir-faire qui est important sur ce site.

J’ai lu aussi que le syndic d’Yverdon actuel restait optimiste. Nous aussi. Il me paraît donc important de trouver un partenariat en synergie dans la région. Pour cette raison, le groupe UDC soutiendra cette résolution. J’encourage le Conseil d’Etat à exercer toute la pression nécessaire, tant au niveau des CFF qu’au Conseil national, pour que l’on puisse conserver ces emplois sur sol vaudois.

M. Vassilis Venizelos —

Les Ateliers CFF à Yverdon, c’est une histoire longue de 165 ans ! Il y a plus de 650 emplois sur le site, un savoir-faire très important. C’est l’un des plus grands centres d’entretien du matériel roulant de Suisse. Il faut donc absolument tout mettre en œuvre pour que cette activité reste sur le sol vaudois, et sur le territoire du Nord vaudois, pour le dynamisme économique de la région. Pour la petite histoire, symboliquement, je rappelle que, fin 2018, le Conseil d’Etat avait signé un programme de développement de l’offre ferroviaire sur le territoire vaudois dans ces Ateliers CFF à Yverdon. Il serait donc regrettable que ce symbole soit brisé par une délocalisation de ces ateliers ailleurs que dans le Nord vaudois.

M. Jean-Daniel Carrard (PLR) —

En préambule, je remercie M. Balet pour son interpellation. Toutes les bonnes volontés sont bonnes à prendre dans cette opération et j’aimerais préciser où nous en sommes. J’aimerais aussi relever l’énorme implication du Conseil d’Etat dans ce dossier, et de Mme la présidente du Conseil d’Etat. Nous discutons depuis les mois d’octobre-novembre, dans cette opération. Nous avons fait un certain nombre de séances avec Mme la présidente du Conseil d’Etat. Nous avons aussi eu l’occasion de parler avec M. Ducrot, début décembre. Nous avons des pistes pour savoir comment nous pourrions garder ces emplois dans le Nord vaudois, sachant que ce sera peut-être difficile de les garder in extenso sur le territoire de la ville d’Yverdon. Ce qui compte, c’est de garder ce savoir-faire ancestral dans le Nord vaudois. Des familles entières de cheminots se sont succédé, ont appris et développé des techniques et du savoir-faire. Nous devons les soutenir.

J’aimerais aussi dire que le Conseil d’Etat est largement derrière. Pour avoir discuté avec plusieurs conseillers d’Etat, puisque leurs départements sont concernés par ce dossier, j’ai senti un énorme appui du Conseil d’Etat dans ce secteur. C’est encourageant ! Les discussions sont ouvertes entre le Conseil d’Etat, les CFF et la ville d’Yverdon. On a plusieurs pistes régionales en cours. Normalement, d’ici au printemps, on devrait pouvoir éclaircir les horizons. Mais il est important que cette symbolique de soutien de la part du Grand Conseil puisse avoir lieu, pour encourager nos conseillers d’Etat in corpore à soutenir le Nord vaudois dans la défense de ces intérêts et de ces emplois.

Votre vote sera très important. Je sais que beaucoup de personnes se mobilisent, au niveau national notamment. Notre position, votre position, qui pourrait être un soutien aux discussions difficiles que nous avons avec les CFF, pourrait nous rendre service et nous épauler dans ce travail. Il est primordial de le défendre, quel que soit le coin du pays ; je le défendrais avec la même énergie si la région d’Aigle, de Nyon ou autres étaient touchées. Nous devons nous mobiliser pour défendre nos gens, ces familles qui travaillent. Il est important de faire en sorte que ces emplois puissent rester où ils sont, à

M. Yvan Pahud (UDC) —

Ce sont des élus d’Yverdon qui veulent aujourd’hui défendre les Ateliers CFF d’Yverdon, mais cela ne se limite pas à la ville d’Yverdon. C’est bien toute la région Nord vaudoise qui est concernée. Toutes les actions bienvenues de tous les élus de cette région, mais aussi de tout le canton, pour appuyer ce maintien d’emplois et de formation. En effet, il ne faut pas oublier qu’il y a de nombreux apprentis qui sont formés sur le site d’Yverdon. Toutes ces actions viennent s’ajouter à l’action du conseiller national Jean-Pierre Grin à Berne, car c’est bien à Berne que les décisions sont prises. Je vous invite donc à appuyer cette demande.

M. Vincent Keller (EP) —

Le Groupe Ensemble à Gauche et POP va soutenir cette résolution. Il est indispensable de garder ces emplois sur ce site. Il est indispensable que ce Grand Conseil mette toute sa force pour maintenir ces emplois ici. C’est un savoir-faire unique en Suisse – le deuxième pays du chemin de fer après le Japon. Les Ateliers CFF d’Yverdon sont l’un des trois plus grands centres en Suisse qui gèrent la maintenance de la plupart des trains qui circulent sur nos rails, dans ce pays. Ce sont plus de 600 emplois dans la région du Nord vaudois. Comme l’a dit M. Carrard, même si c’est une région qui n’est pas la mienne, je me battrai bec et ongles pour défendre ces emplois. Quand on défend le Nord vaudois, on défend aussi le canton de Vaud. M. Pahud l’a dit : il s’agit aussi de formation sur ce site. La formation des Ateliers CFF d’Yverdon est connue loin à la ronde, pour sa qualité et son excellence. Il ne faut pas perdre cela. J’irai même plus loin : les Ateliers CFF sont dans l’ADN de la ville d’Yverdon. Je suis de Renens, dans l’Ouest lausannois, et cette histoire me parle, car c’est aussi une ville qui a été construite sur le chemin de fer. La ville de Renens a été construite grâce à la construction de la première ligne de chemin de fer entre Yverdon et Morges ; la ligne CFF s’arrêtait à Renens. Cela a permis le développement de la ville de Renens et, par extension, de l’Ouest lausannois. Il faut donc soutenir cette résolution. Le groupe Ensemble à Gauche et POP le fera sans réserve. 

Mme Nuria Gorrite (C-DCIRH) — Conseiller-ère d'État

J’ai bien entendu vos prises de parole respectives en faveur du maintien de l’emploi et du savoir-faire dans cet ADN ferroviaire si cher au Nord vaudois et au canton de Vaud et vous en remercie. Je peux affirmer que le Conseil d’Etat vaudois travaille de manière intense, en collaboration avec la nouvelle direction des CFF, puisque c’est bien avec l’arrivée du nouveau directeur des CFF qu’une révision de la stratégie a été imaginée. Cependant, n’imaginons pas que la volonté est de délocaliser l’emploi. Il faut d’emblée que le Conseil d’Etat torde le cou à cette idée. Il ne s’agit pas d’une volonté des CFF de délocaliser à tout prix pour que l’emploi parte en Suisse allemande ou ailleurs. Bien au contraire, il s’agit d’une volonté des CFF de rapatrier de la substance d’entretien et de maintenance dans le canton de Vaud, pour agrandir et industrialiser la maintenance et l’entretien de la flotte, qui s’agrandit, des CFF. Elle s’agrandit notamment en direction de notre canton et de la Suisse romande, qui a enfin un développement ferroviaire à la hauteur de ce qu’ont été les développements ferroviaires dans d’autres régions de notre pays. Il est donc logique qu’une entreprise qui doit se rationnaliser cherche à industrialiser pour augmenter son volume de travail. Or, les ateliers d’Yverdon sont sis aujourd’hui sur une parcelle qui est contrainte, notamment en raison des bâtiments qui sont classés à l’inventaire en note 2 et pour lesquels un rapport a été élaboré et transmis à l’Office fédéral de la culture qui interdit leur démolition. Vous en conviendrez, les contraintes liées à ce site ont poussé les CFF à imaginer des alternatives. C’est pour cela que les services de l’Etat, de divers départements, cherchent des alternatives, en collaboration avec la ville d’Yverdon, d’implantation d’un centre pour maintenir, dans le canton de Vaud, de manière prioritaire dans le Nord vaudois, les emplois actuels, mais aussi les développements d’emploi qui sont attendus par la modification et le rapatriement d’une partie de la flotte des CFF en Suisse romande.

Aujourd’hui, nous sommes donc dans l’évaluation de sites alternatifs qui pourraient accueillir l’emploi, soit de manière splitée, soit de manière industrialisée sur un grand site. Nous avons eu de nombreuses séances de travail. Nous sommes sur quelques pistes. Nous avons eu l’occasion d’entendre le directeur des CFF affirmer qu’il n’y a aujourd’hui aucune volonté de délocaliser l’emploi, qu’il souhaite maintenir les emplois dans le canton de Vaud, prioritairement dans le Nord vaudois. Dès lors, une résolution de ce Parlement en direction des efforts que nous faisons montrerait une convergence d’intérêts et une vision générale pour conserver et développer l’emploi industriel ferroviaire, qui fait partie de l’ADN de notre canton et de la région d’Yverdon.

Ce sont beaucoup d’hommes et de femmes qui sont concernés par ces mouvements. La possibilité de réaliser ces objectifs des CFF devrait être attestée dans le courant du printemps et un choix devrait donc être fait. M. Ducrot nous a indiqué vouloir partager ce choix avec les élus locaux. Nous avons accepté l’invitation des CFF de travailler main dans la main. Tous les efforts des élus locaux du Gouvernement vaudois et des services techniques concernés sont dirigés vers la recherche d’une solution qui nous permette de pouvoir compter à très long terme, sur notre territoire, sur la présence de l’ensemble des compétences, des écoles de formation, des perspectives d’avenir, de conservation et de transmission des savoir-faire qui sont si indispensables et auxquels nous sommes attachés. Tel est l’état du dossier. Nous aurons plaisir à venir devant vous pour vous annoncer — je l’espère — que nous avons trouvé des solutions à présenter aux CFF, pour qu’ils puissent sereinement envisager un développement de ce secteur d’activités à la hauteur des enjeux qui sont attendus, dans notre canton, en Suisse romande, avec les développements ferroviaires d’ores et déjà annoncés. Vous avez vu les nouvelles du jour : les CFF sont dans des réflexions stratégiques importantes de réorientation d’un certain nombre de politiques. Soyez assurés que, concernant ce dossier, nous sommes très engagés et avons eu l’occasion de réitérer notre attachement à la conservation de ces emplois, pour les hommes, les femmes et le tissu industriel de notre canton.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est close.

La résolution est adoptée avec 1 abstention.

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