Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 8 juin 2021, point 15 de l'ordre du jour

Texte déposé

Plusieurs études montrent que le temps de trajet entre le domicile et le travail augmente de nos jours. Il est pourtant important que la population prenne, si possible, les transports publics pour faire ses trajets. Pour cela, beaucoup de mesures sont mises en place. Les transports publics sont par exemple largement subventionnés de manière à pouvoir être une alternative concurrentielle à la voiture. Par contre, dans de trop nombreux lieux, la desserte fine manque encore cruellement. Le vélo, électrique ou non, reste un moyen intéressant pour pallier ce manque. Il est de notre devoir d’encourager cette multimodalité.

 

Mais qui veut prendre son vélo dans un transport public, devra s’acquitter d’un billet demi-tarifs pour le trajet ou d’un abonnement spécial pour ce dernier, à moins qu’il démonte partiellement son vélo et le mette dans une fourre. Ces démarches rendent l’utilisation d’un vélo comme moyens de transport pour la desserte fine très peu pratique.

Alors que lorsque vous partez en vacances, vous pouvez prendre votre valise avec vous, quelle que soit la taille de cette dernière. Vous pourrez même prendre vos skis ou snowboards sans problèmes. Tout cela gratuitement.

 

De plus, un vélo peut être refusé par manque de place, dans certains transports publics, tel que le m2 à Lausanne. On se retrouve donc avec une personne ayant payé pour elle et son vélo, mais ne pouvant prendre son moyen de transport.

 

Plusieurs entreprises de transport ont été contactées et aucune n’a pu nous fournir des statistiques claires sur la fréquentation ou sur le montant que le transport de vélo représentait. Il n’est donc pas possible de mesurer le manque à gagner qu’engendrerait la gratuité des vélos dans les transports publics pour les entreprises concernées. Au mieux, les CFF nous ont expliqué que cela coûtait plus que ça ne rapportait. Autant diminuer la bureaucratie.

 

De nombreuses solutions existent pour transporter des vélos facilement en transport public. Pour les trams, des rames spéciales existent. Pour les bus, des porte-vélos à placer à l’avant des bus sont faciles à installer. L’avantage étant que le conducteur voit le cycliste manipuler son vélo devant lui.

 

Le présent postulat invite donc le Conseil d’Etat à étudier la possibilité de rendre accessible en tout temps et sans frais de transport les vélos dans les véhicules de transport public, ceci afin de promouvoir la multimodalité.

 

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Nicolas Croci TortiPLR
Grégory DevaudPLR
Julien CuérelUDC
Josephine Byrne GarelliPLR
Aurélien ClercPLR
Daniel MeienbergerPLR
Daniel DeveleyPLR
Sergei AschwandenPLR
Marc-Olivier BuffatPLR
Guy GaudardPLR
Cloé PointetV'L
Sébastien CalaSOC
Hadrien BuclinEP
Pierre-André RomanensPLR
Carole SchelkerPLR
Nicolas SuterPLR
Florence Bettschart-NarbelPLR
Carole DuboisPLR
Blaise VionnetV'L
Jérôme ChristenLIBRE
Claude-Alain GebhardV'L

Document

Rapport de la commission (20_POS_17) - Jean-Francois Thuillard

Transcriptions

M. Jean-François Thuillard (UDC) — Rapporteur-trice

La postulante a déposé son postulat dans un contexte où la mobilité multimodale est sur toutes les lèvres. Elle demande un rapport sur la situation actuelle et sur les possibilités futures de prendre son vélo dans les transports publics, sans coût additionnel pour l’usager. Le Conseil d’Etat n’est pas opposé à établir un rapport pour documenter ces questions. Toutefois, cette compétence n’est pas cantonale et les leviers d’actions cantonaux en la matière sont ténus. Il s’agit de la décision des entreprises, qui choisissent leur matériel roulant. Même si l’Etat est représenté dans les conseils d’administration, avec une capacité d’influencer et d’imposer des critères lors du renouvellement des flottes, il n’est pas à la tête des entreprises. Concernant les tarifs, les décisions tarifaires ne sont pas le fait des pouvoirs publics dans le canton de Vaud. La communauté tarifaire Mobilis est aux mains exclusives des transporteurs publics. Certaines entreprises de transport font des choix de compagnie, qui ont une politique plus favorable au transport de vélos, notamment pour des motifs de loisirs.

Concernant une harmonisation tarifaire, il est indiqué que le canton peut la suggérer et l’influencer, non en décider. Concernant les CFF, les questions en lien avec l’uniformisation sont réglées au niveau suisse et il n’est pas possible de décider des règles de fonctionnement des CFF sur territoire vaudois.

Le chargement des vélos est une problématique importante pour tous les types de transports publics, en particulier au vu de la cadence des lignes. Le matériel roulant est choisi en fonction de critères, avec une densité de siège donnée, limitant la capacité d’emport de bagages et de vélos. Les questions en lien avec le coût devraient être traitées à un autre niveau que celui du canton. Le transport de vélos en tout temps et partout n’est pas réalisable, aux heures de pointe dans le métro de Lausanne, par exemple.

Adapter le matériel roulant est une question qui se pose au niveau suisse, voire européen. Ce postulat rate sa cible et la postulante devrait actionner la députation aux Chambres fédérales pour interpeller l’Union des transports publics (UTP). Le transport de vélos a un coût. Les demandes de ce postulat sont techniquement difficiles à mettre en place.

La postulante précise que son postulat demande un rapport pour étudier les possibilités de rendre accessible l’emport de vélos, en tout temps, et sans frais. Il s’agit aussi d’une question d’équité, entre les bagages, les poussettes, les places handicapées, etc.

Finalement, la commission recommande au Grand Conseil de ne pas prendre en considération ce postulat par 10 voix et 5 abstentions.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est ouverte.        

Mme Laurence Cretegny (PLR) —

Par ces quelques mots, je vous annonce que je retire mon postulat qui s’intitulait « Une multimodalité accessible ». Celui-ci invitait le Conseil d’Etat à étudier la possibilité de rendre accessibles, en tout temps et sans frais de transport, les vélos dans les véhicules de transport public, afin de promouvoir la multimodalité. J’ai bien dit : étudier si cela était faisable.

Le projet de décret accordant au Conseil d'Etat un crédit d’investissement de 50 millions de francs destiné à un financement extraordinaire pour le développement des prestations de transport public régionales routières a fait l’unanimité. Cependant, il en a été tout autre de l’accueil par la commission et le Conseil d’Etat de mon postulat — refusé par 10 voix et 5 abstentions — demandant « une étude » examinant les diverses possibilités de prendre son vélo dans un transport public sans frais supplémentaires, alors que certaines compagnies le permettent déjà.

Je lis que « Mobilité rime avec prospérité et qualité de vie. Faciliter les déplacements des biens et des personnes tout en diminuant fortement l’impact sur l’environnement implique un fort développement des infrastructures ferroviaires au sein de la Métropole lémanique » ou encore « Les chemins de fer régionaux jouent un rôle important dans la chaîne de mobilité, donnant accès aux réseaux de transport publics principaux et favorisant ainsi le report modal. Les transports publics jouent, également, un rôle essentiel dans l’accès à des sites touristiques du canton ». Je me dis que se déplacer avec son vélo à travers tout notre canton et bénéficier de ce report modal fait sens.

J’ai pris note que j’étais, peut-être, en avance d’un temps. Qui sait : une petite graine a été semée en évoquant cette possibilité et, dans quelques années, peut-être verrons-nous fleurir des places pour les vélos dans les transports publics de diverses façons ?

Je remercie tant le Conseil d’Etat que les membres de la commission d’avoir pris le temps de m’écouter leur faire part de ma réflexion sur l’avenir de la multimodalité.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est close.

Ce postulat est retiré.

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