Motion Alexandre Berthoud et consorts - Pour un programme cantonal de passages à faune

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Texte déposé

Chaque année, près de 1'000 collisions impliquant des animaux sauvages et des véhicules surviennent sur les routes vaudoises, soit près de trois par jour. 

Les conséquences sont multiples : dommages matériels souvent importants et couteux, blessures voire décès pour les usagers, et mortalité significative dans la faune.

Au-delà de la sécurité routière, la densité des infrastructures routières et ferroviaires fragmente les habitats naturels et limite les déplacements de nombreuses espèces. Ce fractionnement entraîne une concentration de la faune dans certaines zones, augmentant la pression sur les cultures et compliquant la régulation cynégétique. Certaines exploitations agricoles se trouvent ainsi confrontées à des dégâts plus fréquents et plus coûteux. Par ailleurs, l’isolement des populations animales appauvrit leur patrimoine génétique, avec des conséquences sur leur santé et leur résilience.

La grande faune n’est pas la seule concernée : chaque année, plusieurs milliers de petits mammifères et de batraciens périssent également le long des routes.

Des solutions efficaces existent : passages supérieurs et inférieurs, aménagements de ponts ou de tunnels, dispositifs spécifiques pour la petite faune. Là où elles ont été mises en place, ces infrastructures ont prouvé leur efficacité, réduisant significativement les collisions, rétablissant les continuités écologiques et permettant une répartition plus équilibrée de la faune sur le territoire.

Dans le canton de Vaud, quelques passages à faune ont déjà été réalisés, et certaines routes sont équipées de balises anti-gibier. Ces démarches vont dans la bonne direction, mais elles demeurent ponctuelles et ne répondent qu’à des problématiques locales. Force est de constater que les barrières routières affectent l’ensemble du territoire cantonal et nécessitent une approche coordonnée et planifiée.

Le développement d’un programme cantonal dédié aux passages à faune permettrait d’agir là où l’impact est le plus fort :

• sur les lieux où les collisions sont les plus fréquentes,
• le long des corridors de déplacement de la faune d’importance suprarégionale,
• en intégrant systématiquement ces aménagements dans les projets d’entretien ou de modernisation d’infrastructures, afin de limiter les coûts.

Ainsi, afin de renforcer la sécurité routière, de réduire les dégâts agricoles, de faciliter la régulation cynégétique et de préserver la biodiversité, les motionnaires demandent au Conseil d’État :

• d’élaborer, dans les meilleurs délais, un projet de décret instituant un programme cantonal de développement de passages à faune prioritaires, pour la grande et la petite faune, couvrant l’ensemble du territoire vaudois et s’appuyant sur une cartographie des zones les plus sensibles ;
• de coordonner la mise en œuvre de ce programme avec les planifications routières et les projets d’infrastructures cantonales, ainsi qu’avec les travaux d’entretien et de rénovation existants.
• de privilégier, dans la conception dudit programme, les emplacements présentant le meilleur rapport coûts-bénéfices pour les éléments cités plus haut. 

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures