Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 29 mars 2022, point 15 de l'ordre du jour

Document

Texte adopté par CE - INT Genoud 21_INT_114

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Alice Genoud (VER) —

Je remercie le Conseil d’Etat pour ses réponses. Pour rappel, cette interpellation a été déposée après la publication d’un livre blanc de la part des riveraines et riverains de l’aéroport de la Blécherette qui relataient la souffrance – j’insiste sur ce mot – des habitantes et habitants proches de l’aéroport, notamment due aux questions de bruit qui sont extrêmement prégnantes et à la pollution atmosphérique. Les interpellations ont été déposées aux trois niveaux – fédéral, cantonal et communal à la ville de Lausanne. Nous attendons encore les réponses de la ville de Lausanne sur les questions liées à l’urbanisme que posent cet aéroport, mais il est vrai que les réponses du Conseil fédéral, qui ont été largement reprises dans la réponse à mon interpellation, montrent qu’il y a encore peu de prise en compte de ce que vivent les habitantes et habitants ; on se réfugie derrière les normes, sans forcément réfléchir à la péjoration du quotidien des habitantes et habitants à cause de cet aéroport, qui ne sert qu’une minorité de Lausannoises et Lausannois, voire de Vaudoises et de Vaudois.

Ces interpellations sont aussi venues dans un contexte de remise en question des normes en termes de bruit. La Commission fédérale pour la lutte contre le bruit, qui réunit des experts de cette question, s’est penchée sur ces normes et a conclu qu’elles ne sont aujourd’hui pas suffisantes pour pouvoir garantir une qualité de vie pour les personnes touchées, à cause du bruit aérien, mais aussi du bruit routier. Il y a toute une réflexion qui doit être menée au niveau fédéral, mais il est aussi important que le canton continue de se mobiliser pour pousser afin que ces normes reflètent la réalité de beaucoup de personnes.

Je ne vais pas revenir sur les problèmes que cause ce bruit en termes de santé ; ils sont connus. On ne peut pas juste mettre cela sous le tapis. Il est clair que l’urbanisation va continuer autour de l’aéroport de la Blécherette, ce qui va accentuer ce problème de nuisances. On est en train de construire l'écoquartier des Plaines-du-Loup ; il n’est pas encore fini, mais il va s’étendre jusqu’à côté de cet aéroport. Il faudra prendre cela en compte. Je ne vais pas déposer de résolution et j’espère que le canton continuera à suivre, même si c’est moins sa prérogative qu’au niveau communal et fédéral. Il est important que tous les acteurs « poussent » à ce que cet aéroport soit le plus respectueux possible des riveraines et des riverains et ne soit pas une nuisance pour la ville de Lausanne. 

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion est ouverte. 

M. Hadrien Buclin (EP) —

Je souhaite intervenir dans le sens de l’interpellatrice, peut-être de manière un peu plus frontale, puisque selon moi, vu l’urgence climatique, l’aviation de loisirs et les vols d’affaires au moyen de jets privés – qui sont les deux principales activités de l’aéroport de la Blécherette – n’ont plus lieu d’être et doivent être abolis purement et simplement. La seule activité qui devrait être maintenue à la Blécherette concerne les vols d’hélicoptères de sauvetage, c’est la seule activité sociale réelle. Les autres consistent uniquement à assouvir des intérêts privés purement égoïstes et nuisibles à l’environnement. Pour cette raison, on devrait aller vers un autre modèle. L’aviation de loisirs pourrait parfaitement être remplacée par d’autres loisirs moins polluants, par exemple le bateau à voile ou autres. Quant aux jets et aux vols d’affaires, les femmes et hommes qui y recourent pourraient parfaitement emprunter des vols de ligne, comme tout le monde. Les alternatives existent, et rien ne justifie le maintien de telles activités à la Blécherette, compte tenu des émissions de CO2 très fortes qu’elles génèrent.

L’interpellatrice a aussi rappelé qu’il s’agit d’une zone qui va être fortement urbanisée ces prochaines années, notamment avec l’ouverture de nombreux logements aux Plaines-du-Loup. Un aéroport en zone urbaine est un modèle du passé. Cela justifierait d’arrêter ces activités. Dans ces conditions, je regrette une certaine passivité du Conseil d’Etat dans le dossier. Le Conseil d’Etat devrait s’engager dans une discussion avec la municipalité de Lausanne, afin d’aller vers une fermeture de cet aéroport, en aménageant peut-être un espace pour les vols de sauvetage et la REGA. Il y aurait des choses bien plus intéressantes à faire sur ce vaste terrain. Peut-être qu’une partie pourrait être renaturée et transformée en espace favorable à la biodiversité. Le canton a de nombreux projets de développement de la biodiversité ; cette zone pourrait être intéressante. Une autre partie pourrait être reconvertie pour des logements, vu la proximité du futur métro M3. Ce sont des éléments que le groupe Ensemble à Gauche a demandé d’étudier au Conseil communal de Lausanne à travers un postulat. A minima, des mesures devraient être prises à court terme pour dissuader l’aviation de loisirs et d’affaires. Pourquoi ne pas examiner l’opportunité d’une taxe cantonale sur ces activités, qui les rendrait moins attractives. Je pense que des mesures sont envisageables à court terme. Ce qui fait défaut dans la réponse à cette interpellation, c’est un manque de volonté politique, ce que je regrette compte tenu de l’urgence proclamée par ce Grand Conseil.

M. Philippe Vuillemin (PLR) —

L’aérodrome de la Blécherette : le retour ! Je remercie ma collègue de m’offrir encore cette possibilité, plusieurs dizaines d’années plus tard, de me prononcer sur ce projet qui faisait déjà largement parler de lui lorsque j’étais au Conseil communal de Lausanne il y a si longtemps. Je note d’abord la problématique des logements du quartier Métamorphose, qui s’approche de plus en plus de la piste de la Blécherette ; je comprends cela très bien. Je vais prendre un exemple, pour montrer ce qui m’a toujours dérangé : quand vous partez de Lausanne-Blécherette vers Lausanne-Crissier, vous voyez des villas sur un mamelon. Quand j’étais jeune, il n’y avait pas de villas. Ensuite, il y a des personnes qui ont pu acquérir du terrain, à un prix tout à fait agréable, puisque situé dans un nœud autoroutier, et y construire des villas. Puis, au bout d’un certain nombre d’années, ces habitants ont demandé des parois antibruit, comme s’ils n’avaient pas remarqué, lors de la construction de leur maison, que ce n’était pas l’endroit le plus silencieux. Les êtres humains sont ce qu’ils sont…

Il y a toujours eu des gens totalement opposés à l’aérodrome de la Blécherette, mais il y en avait tout autant qui étaient pour. Je ne vois pas pourquoi ceux qui sont contre perdent leur temps à demander des études. Je vous propose autre chose : vous lancez un référendum contre un prochain crédit pour l’aérodrome de la Blécherette – communal ou cantonal – et, comme à l’époque, on laisse le peuple se prononcer. S’il n’a plus envie de cet aérodrome, il saura le dire et l’affaire sera réglée. Ou alors, il en a toujours envie ; il faudra alors trouver des aménagements et cet aérodrome persistera. Mais il faut être clair avec cela : soit on le veut, soit pas ! Mais on ne le veut pas à moitié ; c’est inutile ! Je remercie enfin mes préopinants d’avoir considéré tout l’intérêt qu’il y a d’avoir une base d’hélicoptères de sauvetage.

M. Jean-Luc Chollet (UDC) —

Je remercie M. Vuillemin d’avoir dit un certain nombre de faits auxquels j’adhère pleinement. Il faudrait faire un petit retour en arrière pour avoir une vision plus nette de la situation. Tout d’abord, il faut savoir que cet aérodrome est là depuis un peu plus d’un siècle. A l’époque, il n’y avait que des vaches. C’est la ville qui s’est approchée, ce n’est pas la Blécherette qui a été créée ex nihilo au milieu de quartiers d’habitation ; dans ce cas, on pourrait réexaminer la situation d’une autre manière. Je rappelle également, pour les Lausannois, que le plan partiel d’affectation (PPA) Blécherette a été accepté en votation populaire, dans les années 90. Ce qui a été accepté à l’époque est donc encore valable aujourd’hui. Dans ce PPA Blécherette, il y a 19 hectares en zone agricole et pas 1 m2 de cette zone agricole n’a été perdu en 30 ans. Je rappelle également que le pack Blécherette, qui sera bientôt porté sur les fonts baptismaux, après une gestation de plus de 30 ans, et qui concerne également les communes avoisinantes, fait la part belle à l’agriculture. Il serait tout de même piquant que ceux qui se prononcent contre le maintien de cet aérodrome veuillent remplacer l’agriculture par du béton et du logement ; vous m’expliquerez comment ! De même, vous m’expliquerez comment vous pouvez en vouloir à l’aviation d’affaires, qui amène de la substance fiscale, des emplois, une vie économique à la ville de Lausanne, comment vous pouvez dire que l’aviation d’affaires n’a pas sa place ici, alors que rien ne vous empêche – quand je dis « vous », je vise très large et ne vise personne – d’aller faire vos emplettes à Barcelone ou à Rotterdam avec Easyjet, pour des prix qui feraient passer les chemins de fer pour des voleurs. Bref, vous ne parlez pas de toutes ces questions… Monsieur Buclin, je ne peux pas vous en faire le grief puisque vous êtes dans la substantifique moelle de votre vocation politique et que vous en faites une lutte des classes : je vole en avion, donc je vole le peuple ; quand je vole en avion, non seulement je pollue, mais j’appartiens aussi à une classe sociale qu’il faudrait voir disparaître ce pays… Bien sûr, on ne va pas mettre la biodiversité sur la piste bétonnée, mais soyez sûrs et certains qu’avec les nombreux hectares du PPA et du pack Blécherette la biodiversité sera largement préservée et maintenue. Pour le reste, cet aérodrome ne coûte pas cher à la collectivité publique. C’est une société privée qui paie des arrhes à la ville de Lausanne, au terme de la détermination du droit de superficie, à titre onéreux. Evidemment, vous trouvez toujours qu’ils ne paient pas ce qu’ils devraient, car je vous rappelle qu’ils paient sur la base d’un terrain nu et que toutes les installations qui y sont ne sont pas le fait de la collectivité publique, mais le fait d’une société privée ; ils ne vont donc pas passer deux fois à la caisse… Nous nous écartons du sujet… Pour le reste, je crois que chacun est dans son rôle. Comme l’a dit M. Vuillemin, cela fait plus de 80 ans qu’il y a des gens pour et des gens contre. C’est bien ainsi et cela restera comme cela.   

M. Marc-Olivier Buffat (PLR) —

On entend vraiment toutes sortes de caricatures autour de cet aéroport de la Blécherette. Je rappelle que, récemment, le Conseil d’Etat a produit une étude qui démontre l’apport financier considérable des associations sportives internationales. Si on veut les faire fuir et augmenter les impôts dans ce canton, il faut en effet supprimer l’aéroport de la Blécherette, qui conserve une utilité. De plus, lorsque l’aéroport de Genève, qui suscite d’ailleurs les mêmes controverses en raison du bruit et de la pollution, a été en quasi-arrêt complet à cause du Covid, on a tout de suite vu les dégâts que cela causait à l’économie en termes d’approvisionnement, de commerce, d’allées et venues, de tenues de congrès et de relations d’affaires. Enfin, il ne faut pas crier au loup – même si c’est à la Plaine-du-Loup – et ensuite supprimer l’aérodrome de la Blécherette et se plaindre en faisant des manifestations lorsque des sociétés quittent le canton de Vaud puisqu’elles n’y trouvent pas les infrastructures nécessaires. Il faut être cohérent. J’aime bien citer l’exemple de Novartis, sur laquelle la gauche – et en particulier Ensemble à Gauche – aime bien taper, en disant « ils font de la chimie, c’est horrible ; ils font des médicaments qu’on retrouve dans l’eau, c’est dégoûtant !», mais lorsqu’ils ont fait mine de partir de Prangins, on a organisé des manifestations à tour de bras et il a fallu l’apport décisif du Conseil d’Etat, en particulier de M. Philippe Leuba, pour que ce site reste dans le canton de Vaud. On peut toujours adopter la posture qu’on veut, surtout en période électorale, mais il faut en assumer les conséquences. Ces conséquences, on les connaît pour l’activité économique, pour l’emploi et pour les revenus dans ce canton.

M. Arnaud Bouverat (SOC) —

J’aimerais réagir à l’intervention de M. Buffat. Il a un certain talent pour réécrire l’histoire ; si l’avenir de cette multinationale avait dépendu d’un aéroport, l’équation que nous avons vécue sur place, avec des groupes de travail de travailleurs pour essayer de donner un avenir à ce site, de reformuler des propositions pour un avenir industriel qui a, en effet, été un grand succès puisque repris par une autre multinationale encore aujourd’hui autonomisée avec une autre entité de production de médicaments en libre accès… la réalité est totalement différente de celle évoquée par M. Buffat. Par ailleurs, au regard de Novartis sur la carte internationale, c’est bien l’aéroport international de Genève qui a été décisif, et non celui de la Blécherette. Ce serait bien que M. Buffat parle de ce qu’il connaît, plutôt que d’improviser des exemples qui n’ont aucun sens.

M. Hadrien Buclin (EP) —

Je souhaite réagir à quelques propos de MM. Chollet et Buffat qui me font un peu sourire lorsqu’ils parlent de substance fiscale à propos de cet aéroport, alors qu’on a justement un vaste terrain, propriété communale, qui est littéralement bradé en faveur de cet aéroport, puisque la redevance annuelle pour ce vaste terrain est de 58'000 francs. C’est un montant absolument dérisoire. Ne serait-ce qu’une petite partie du terrain qui était reconvertie pour du logement avec un droit de superficie, le revenu qu’en tirerait la collectivité publique serait beaucoup plus élevé. Par ailleurs, j’aimerais vous confirmer, monsieur Chollet, que je suis effectivement favorable à ce que la population adopte un mode de vie plus écologique. Or, le fait est que les personnes les plus aisées ont un mode de vie beaucoup plus polluant que les personnes modestes ; c’est un fait difficilement contestable. Cela se traduit par des activités comme les jets et les vols d’affaires, qui sont extrêmement polluants ; ce ne sont pas les personnes modestes qui y recourent. Idem pour l’aviation de loisirs : il faut tout de même avoir des moyens importants pour se payer des cours d’avion et des vols de loisirs dans de petits avions ; là encore, ce ne sont pas les personnes à faibles revenus qui développent ce type d’activités. Il est donc normal de mettre en cause le mode de vie très polluant des personnes les plus aisées de la région. Je maintiens donc ces éléments.

Il n’y a qu’un seul point sur lequel je vous rejoins : le fait que les autorités devraient bel et bien organiser une votation sur la fermeture de cet aéroport ; je suis convaincu que l’issue du vote serait bien différente de celui des années 90, puisqu’en 30 ans, il y a eu une crise climatique dont l’ampleur était insoupçonnée et inconnue de la population à cette époque. Nous sommes maintenant dans un contexte bien différent. Une nouvelle votation sur ce sujet se justifierait pleinement.

Mme Alice Genoud (VER) —

Cette interpellation montre que le débat n’est pas terminé. Dire que l’on a pris une décision il y a 20 ans et qu’on ne doit ni la remettre en question ni la réfléchir à nouveau à l’aune de ce qui est en train de se passer, tant au niveau de la ville de Lausanne avec l’urbanisation qu’au niveau mondial avec la prise en compte des questions climatiques, me laisse un peu pantoise. La question de l’aéroport qui a été évoquée doit être relativisée. Une étude va être faite par la ville de Lausanne sur les bénéfices potentiels économiques, mais aussi sur ses coûts. On parle ici de coûts difficiles à chiffrer, mais réels : les coûts environnementaux, les coûts du bruit, les coûts de la pollution. Je ne voulais pas revenir là-dessus, mais il faut le marteler : le bruit, en termes de coûts, est quelque chose de très fort ; on parle de santé, voire d’années perdues. Il ne faut pas minimiser cela, même si j’ai l’impression que c’est parfois le cas.

M. Buclin est revenu sur la question du PPA. Le prix relativement ridicule qui est payé par l’aéroport à la ville de Lausanne est quelque chose qu’il faut réfléchir ; il faut pouvoir avoir des leviers d’actions. Cet aéroport n’était pas prévu à la base pour être dans un lieu urbanisé, mais il l’est… On ne peut pas mettre cela sous le tapis en disant qu’il n’avait pas été conçu pour. Il faut prendre en compte la souffrance des riverains. Ne pas vouloir en parler ou ne pas vouloir agir me semble aujourd’hui une posture d’un autre temps. On doit pouvoir réfléchir à ce qui va venir. Ce n’est pas une posture électorale, mais une posture pour la qualité de vie pour les riverains et pour les personnes qui vont venir, ces prochaines années, vivre dans cet environnement qui n’est, aujourd’hui, pas optimal pour la santé des personnes.

M. Jean-Luc Chollet (UDC) —

J’aimerais faire quelques calculs avec M. Buclin. Vous dites que 60'000 francs de redevance annuelle, c’est presque une misère ; il y a une vingtaine d’hectares, ce qui donne 3'000 francs par hectare, pour un terrain qui était majoritairement et dans sa quasi-totalité agricole, mais dans tous les cas un terrain nu. Par conséquent, toute la valeur ajoutée qui a été construite dessus n’a pas été financée par la ville ou le canton, mais par une société privée. Si je devais estimer la valeur agricole du Plateau de la Blécherette, un bon terrain labourable situé à 700 mètres d’altitude, je serais entre 700 et 800 francs par hectare. Nous sommes donc 4 fois plus haut que la valeur agricole de ce terrain nu. Nous avions eu la même question, en son temps, quand il avait fallu recalculer le droit de superficie du Golf de Lausanne : il ne faut pas mélanger la valeur du bienfonds avec la valeur de ce qui est dessus et qui n’est pas payé par le même portemonnaie. Or, nous sommes là déjà à 4 fois la valeur agricole du bienfonds. Cela semble logique. Pour le reste, nous ne sommes plus dans des critères logiques et rationnels ; nous sommes dans du marchandage de tapis et, dans ce cas, je débranche tout de suite.

M. Marc-Olivier Buffat (PLR) —

Je n’ai rien contre le fait que l’on qualifie de ridicules les propos de tel ou tel député ; j’en ai vu d’autres et en verrai encore d’autres, mais on se rend particulièrement ridicule quand on n’écoute pas ce que dit son collègue et que l’on confond les propos d’untel avec untel. Il faut parfois garder un peu de mesures, écouter ce qui est dit, et ne pas reprocher nommément à un collègue des propos qu’il n’a jamais tenus et que le Bulletin du Grand Conseil confirmera.

M. Philippe Vuillemin (PLR) —

A l’époque, il s’agissait de savoir si on allait faire une piste en dur, ou non, à la Blécherette. Le peuple s’était prononcé pour la piste en dur. A l’époque, beaucoup de gens, même très modestes, étaient très attachés à cet aéroport, car à l’époque on aimait aller voir les avions le dimanche, afin de voir s’ils faisaient des acrobaties. C’est aussi simple et modeste que cela. Bien des Lausannois y étaient attachés, mais tous ceux qui habitaient dans le coin – on les comprend d’ailleurs – n’y tenaient pas forcément. Madame Genoud, c’est vrai, nous sommes maintenant 20 ou 30 ans plus tard et rien n’est jamais gravé dans le marbre ; c’est ce que vous apprendrez également à votre tour. Dès lors, si les Verts lausannois et les engagés à gauche lausannois, qui disposent de trois municipaux, ne veulent plus de la Blécherette, qu’ils fassent ce qu’il faut pour qu’il y ait un débat populaire. En revanche, il ne faut qu’ils slaloment, de sorte que l’on ne sache pas vraiment ce qu’ils veulent.

Mme Béatrice Métraux — Conseiller-ère d’Etat

Je vous ai tous bien écoutés. Mon département était interpellé sur la question du bruit et des nuisances. C’est la raison pour laquelle nous avons interpellé à notre tour l’Office fédéral de l’aviation civile. En ce qui concerne un aéroport civil, nous sommes dans un domaine uniquement fédéral. Il y a donc une compétence fédérale pour l’aviation civile, une compétence municipale pour toutes les questions d’aménagement du territoire ; le canton se situe entre ces deux autorités. J’ai bien entendu tous les reproches et les demandes de M. Buclin ; on va en prendre note et voir ce que nous pourrons faire, mais je souhaite vous indiquer que la ville de Lausanne a lancé plusieurs études, notamment sur les impacts sanitaires et économiques de l’aéroport. Le Conseil d’Etat va suivre avec immense intérêt les résultats de ces études. Dans ce domaine, qui est à la fois de compétence municipale et fédérale, il est difficile de répondre à toutes vos remarques, à toutes vos demandes et à toutes vos interpellations. La seule chose que je peux vous dire est que la question du bruit est une question préoccupante. Vous débattez aujourd’hui du bruit des aéroports, mais il y aussi les bruits sur les routes ; on nous a demandé plusieurs fois de poser des radars, de prendre des mesures, de davantage contrôler. On voit donc bien que le bruit est une question qui préoccupe la population. Il est juste que les autorités, qu’elles soient fédérales, cantonales ou municipales, y répondent. Ce mal-être grandissant vis-à-vis du bruit est un mal-être sociétal qui doit être pris en considération par les autorités politiques.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion est close.

Ce point de l’ordre du jour est traité.

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