Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 24 août 2021, point 11 de l'ordre du jour

Documents

Texte adopté par CE - publié

RC - 20_RAP_39 Evéquoz

Transcriptions

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M. Jean-François Thuillard (UDC) — Rapporteur-trice

Pour commencer, je rappelle que le postulat n’avait été renvoyé que partiellement au Conseil d’Etat, après l’abandon du point 3 qui portait sur le renfort du secteur primaire en lien avec l’évolution de l’économie et de ses nouvelles opportunités numériques. Le Conseil d’Etat dresse un état des lieux des mesures, outils et démarches liées à l’agriculture urbaine, voire périurbaine. La difficulté est de définir clairement ce qui est entendu par « agriculture en milieu urbain ». Mme la postulante s’est déclarée satisfaite du rapport du Conseil d’Etat : les références sont bonnes et présentent un état des lieux instructif. Le gouvernement semble considérer la thématique dans ses diverses caractéristiques. Le rôle du canton est d’accompagner les démarches en matière d’agriculture urbaine, car de nombreux outils comme la plateforme Star’Terre sont déjà en place.

Lors de la discussion générale, un élément est apparu important. Une partie de la commission souhaitait étoffer l’approvisionnement de certains marchés locaux, car faire ses courses au même endroit est pratique. L’autre partie de la commission, principalement des professionnels de la terre, ne souhaite pas cette vision, car le producteur se doit de ne pas tromper le consommateur et de mettre uniquement sa propre production en vente. Finalement, je note que Mme la postulante a accepté l’invitation d’un des commissaires – notre collègue Jobin – de passer une journée sur son exploitation. Selon mes sources, cela n’a pas encore été fait. Il aurait pourtant été très bien de le faire cet été, car les journées agricoles pluvieuses et boueuses ont été compliquées et les docteurs en agriculture auraient pu se rendre compte de ce que vivait un exploitant agricole. La commission recommande au Grand Conseil d’accepter le rapport du Conseil d’Etat à l’unanimité.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion est ouverte.

Mme Séverine Evéquoz (VER) —

Effectivement, je suis très satisfaite de la réponse du Conseil d’Etat qui va dans le bon sens ! L’idée du postulat était de faire une passerelle entre la ville et la campagne, au niveau de l’agriculture. Aujourd’hui, toujours plus de gens sont intéressés à cultiver la terre, aussi sur de petites parcelles, en ville. Des opportunités existent d’encourager ces démarches et de les suivre, avec des conseils et du professionnalisme qui pourraient venir du monde agricole qui a toute l’expérience nécessaire pour cela. L’idée est de créer des ponts et de pouvoir les implémenter dans les espaces urbains qui échappent évidemment à la politique agricole usuelle. L’idée est de développer de nouvelles structures et de nouveaux modes de production locale, en ville. Il ne s’agit pas de substituer l’approvisionnement de notre agriculture traditionnelle, mais plutôt d’inciter les citadins à s’approprier la pratique du jardinage, de la culture des légumes, des fruits, etc. Evidemment, de plus en plus d’initiatives sont souhaitées dans ce cadre. Si je prends le cas cité dans le rapport du Conseil d’Etat de la plateforme Star’Terre, elle va encourager des projets – non amateurs – qui rassembleront différentes compétences qui pourront être soutenues par cette plateforme. Je me rends compte que, dans le canton de Vaud, il existe déjà énormément de choses sur ce sujet et, évidemment, j’encourage le soutien de ces initiatives dans le temps. Je remercie donc le Conseil d’Etat pour sa réponse et me réjouis de pouvoir visiter les installations de M. Jobin.

M. Eric Sonnay (PLR) —

Ce rapport offre une vision globale de notre agriculture. Le texte relève que les agricultrices et agriculteurs ainsi que les instances professionnelles ont déjà fait un travail important. L’agriculture urbaine, et son potentiel nourricier tel que présenté, demeure extrêmement marginale, à l’échelle de la production suisse. Nourrir un pays avec de l’agriculture urbaine est impossible ! Le groupe PLR vous remercie d’accepter le rapport tel que présenté.

M. Jean-Luc Chollet (UDC) —

Permettez-moi d’exprimer quelques remarques qui me viennent à l’esprit, à l’ouïe des deux excellentes interventions qui ont précédé la mienne. Je n’aimerais pas que les termes « agriculture urbaine » induisent non seulement ce Parlement, mais encore la population, en erreur. Il y a une agriculture qui se fait extramuros, sur les terres agricoles, et il y a une mini-agriculture qui essaie de se développer entre les immeubles et sur leurs toits. Ces deux types ne s’excluent pas ni ne s’opposent ! La première a pour mission de ravitailler, la seconde d’informer et d’instruire. Je n’aimerais pas qu’on les oppose et qu’ainsi, on jette le soupçon sur l’agriculture extramuros en disant qu’elle pollue et que l’on réduise l’agriculture humaine au problème réel, mais limité, de la dioxine.

J’aimerais faire une autre remarque sur les conflits potentiels. Là, nous nous trouvons dans du concret, en tout cas pour ce que fut ma carrière politique à Lausanne : entre les tenants de la densification qui disent que l’on va construire la ville en ville et que l’on va protéger les terres agricoles – et non seulement les SDA, mais l’ensemble des terres agricoles – et les tenants de l’agriculture urbaine, le risque de conflit est réel, car nous avons quelques parcelles peu nombreuses – deux ou trois – à Lausanne, mais qui sont de l’ordre de plusieurs milliers de m2 chacune, et qui sont actuellement bloquées dans leur procédure. Ces parcelles sont idéalement situées, à proximité immédiate des voies de communication, des métros et des centres commerciaux, et certains nostalgiques, dont je respecte la position bien que je ne la partage pas, souhaitent y faire de l’agriculture urbaine. Il faudra trancher et savoir si l’on veut véritablement densifier la ville, puisque l’on accepte encore des augmentations de population relativement importantes, ou si l’on veut avoir une forme d’agriculture urbaine. Il faudra alors qu’on nous dise où l’on pourra mettre les immeubles, les logements et les appartements qui nous manquent et qui nous manqueront de plus en plus urgemment, dans l’agglomération lausannoise tout au moins. Après ces deux remarques, à l’exception de ces deux mois qui ne seront nullement rédhibitoires, à titre personnel et avec mon groupe, je crois, nous accepterons les conclusions qui nous sont proposées.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion est close.

Le rapport du Conseil d’Etat est approuvé à l’unanimité.

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