Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 15 février 2022, point 26 de l'ordre du jour

Document

Texte adopté par CE - R-CE INT Vuillemin 21_INT_19 - publié

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Philippe Vuillemin (PLR) —

Je sais depuis longtemps que ce n’est pas le Conseil d’Etat qui, sur un coin de table, entre midi et 14 heures, rédige les réponses aux interpellations. Il en endosse la responsabilité et je ne lui en veux absolument pas. Toutefois, pour être tout à fait clair, certains éléments de la réponse ne me conviennent que très moyennement. Si j’ai déposé cette interpellation, c’est parce qu’un certain nombre de médecins généralistes, des sages-femmes ainsi que des patientes soulignent qu’il est difficile psychologiquement d’être déplacée d’un endroit à un autre pour accoucher dans un autre contexte, avec d’autres personnes, en particulier d’autres sages-femmes. A titre digressif, je tiens à souligner que ces dernières font un travail remarquable de prise en charge de ces patientes et que cette situation provoque un stress.

Il y a près de 40 ans, pendant une année, j’ai travaillé au Service de gynécologie et d’obstétrique du CHUV. Dans ce cadre, j’ai pu constater que l’on ne prenait pas trop en compte ces aspects et qu’il n’y avait pas de plaintes non plus. Toutefois, les choses ont évolué et la vision de la grossesse des jeunes et moins jeunes femmes se pare d’autres envies et de craintes ; ces dernières savent mieux utiliser ce qu’on leur propose, mais elles restent attachées aux personnes qui les ont conseillées, entourées et suivies. Je ne suis pas iconoclaste, lorsque je pose des questions du type « Comment prépare-t-on psychologiquement ces transferts ? Y a-t-il eu des plaintes ? ». De cette question d’une banalité absolue, on me répond que « la proportion, de l’avis de la maternité du CHUV, n’est pas suffisante, le lien effectué par le député Philippe Vuillemin entre transferts, prétendues perturbations psychologiques et cours de préparation à l’accouchement est donc discutable ». Il est évident qu’en politique tout est discutable, mais il ne me semblait pas que cette question laissait poindre une quelconque hostilité. Je ne comprends dès lors pas que cela soit « discutable ».

Après avoir lu l’article paru dans le 24heures du 27 janvier interviewant le chef de service, j’ai compris qu’il s’agissait d’un règlement de compte sur lequel je pourrais toujours revenir pour vous l’expliquer, cas échéant. Cela concerne en effet l’époque où votre serviteur ainsi que la Commission thématique de la santé publique s’étaient demandé pour quelles raisons le service avait été débaptisé au profit de l’appellation « Service femme-mère-enfant », sans inclure les pères. Ces derniers avaient très mal vécu cette affaire et je comprends dès lors qu’on m’en veuille un peu.

Je souhaite également commenter et exprimer ma satisfaction concernant la partie sur les césariennes. Je salue ainsi le fait que le CHUV mette toute en œuvre pour favoriser les accouchements par voie basse, car cela reste le plus naturel. J’ai vécu pour ma part une période durant laquelle les césariennes se faisaient un peu trop facilement. Il faut donc être reconnaissant que l’on revienne en arrière. J’ai apprécié que le Conseil d’Etat indique me rejoindre lorsqu’il déclare que le monde obstétrical doit être à l’écoute de la parturiente. Cela veut dire que si l’accouchement est possible par voie basse, alors tant mieux et on donne un coup de main à la parturiente, mais dans le cas contraire on ne se crispe pas et on effectue une césarienne.

Enfin, j’avais posé la question n° 4 dont j’ignorais si elle passerait la relecture des doctes du Bureau. En effet, cette question pouvait sortir quelque peu du sujet en demandant « Prépare-t-on systématiquement les accouchements par voie basse, avec la méthode "Epi-NO" (ballonnet) qui semble diminuer les risques du post-partum en matière de déchirure et favoriser l'accouchement par voie basse ? ». Le Conseil d’Etat me répond « qu’il n’y a aucun essai randomisé », ce qui est parfaitement exact. Toutefois, la réponse semble également dire que cela ne fonctionne pas et qu’il faut circuler, car il n’y a rien à voir. Or, cette méthode est largement utilisée en Allemagne et il est évident que les citoyennes de ce canton se renseignent beaucoup plus qu’avant et contactent les sages-femmes pour leur demander ce qu’elles en pensent. Ces dernières ont souvent tendance à dire que, même s’il n’est pas reconnu, ce système peut rendre service. Encore une fois, je demande seulement que l’on considère les gens pour ce qu’ils sont, chacun l’un après l’autre, et que l’on n’utilise pas trop les recommandations évidentes qui n’ont de cesse de peupler l’exercice de la médecine, car cela est finalement assez dommageable. Je remercie néanmoins le Conseil d’Etat d’avoir pris la peine, à travers le Service femme-mère-enfant – le père entre parenthèses – de m’avoir répondu.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion n’est pas utilisée.

Ce point de l’ordre du jour est traité.

 

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