Point séance

Séance du Grand Conseil du mercredi 16 juin 2021, point 23 de l'ordre du jour

Texte déposé

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Documents

Objet

Rapport de la commission - 20_POS_192 - Nicolas Suter

Transcriptions

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M. Nicolas Suter (PLR) — Rapporteur-trice

Si, avant la séance de commission, plusieurs commissaires – dont votre serviteur – avaient encore la conviction que trois ans sur les bancs du gymnase, c’est bien assez, la cheffe du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture a rapidement douché nos illusions. Très clairement, nous ne sommes plus en discussion pour savoir si les derniers cantons ayant un gymnase en trois ans, à savoir Jura, Neuchâtel, Berne et Vaud, pourront maintenir leur cursus, mais bien pour savoir comment faire en sorte d’aménager la transition vers le gymnase en quatre ans. L’unification pour toute la Suisse de la durée du cursus n’est pas négociable. Le canton de Vaud a réussi à temporiser avec l’artifice de la 11e année, dite prégymnasiale, mais dans les discussions actuelles sur les modifications de l’Ordonnance fédérale sur la reconnaissance de maturité gymnasiale, le canton de Vaud ne pourra pas faire l’économie d’une réflexion sur le gymnase en quatre ans, et ce, quel que soit le modèle choisi.

Partant de ce constat, le postulat de notre collègue Mischler a semblé intéressant à la commission qui a traité cet objet. Il est en effet judicieux que le Grand Conseil soit renseigné sur les conséquences pédagogiques et sociales, les avantages et inconvénients d’un gymnase en quatre ans et quels sont les modèles envisageables, les conséquences budgétaires et en ressources humaines pour ces différentes options et les conséquences en matière d’investissements, notamment en termes de besoins de salles et de bâtiments. A l’unanimité, la commission recommande au Grand Conseil de prendre en considération le postulat et de le renvoyer au Conseil d’Etat.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Maurice Mischler —

Je remercie Mme la conseillère d’Etat ainsi que les membres de la commission et le chef de service pour la qualité des débats et des précisions apportées. Je n’ai donc pas grand-chose à ajouter. M. Suter a très bien résumé la situation. Nous devons donc mettre toutes les chances de notre côté pour que la qualité de la formation de nos jeunes soit la meilleure possible, notamment en regard des autres cantons. Nous sommes un des derniers cantons romands avec un gymnase en trois ans. Qu’on y soit favorable ou non, une réflexion de fond doit être menée, car la formation des jeunes est notre durabilité humaine pour le très long terme. Le postulat que je propose pose des questions pour qu’il soit possible d’anticiper l’avenir de l’enseignement postobligatoire dans notre canton. C’est un gros défi, à la fois organisationnel, financier et sociétal, mais cela vaut la peine de s’y pencher. Alors, au boulot !

M. Jean-Luc Chollet (UDC) —

Excusez-moi de jouer un peu le rabat-joie en posant des questions qui ne sont peut-être pas à poser. En 1946, le général de Gaulle disait « L’intendance suivra ! » Alors, où en est l’intendance ? Je constate qu’on attend toujours, avec quelques années de retard, un gymnase à Aigle ou un gymnase à Echallens. Mais il faut savoir que de passer de trois à quatre ans ne se fait pas en un claquement de doigts. Au niveau de l’intendance, du nombre de classes à disposition, du nombre d’enseignants, cela se manifestera non seulement en augmentation du budget, mais également dans le fait que, à chaque fois que l’on veut construire un nouveau gymnase, il y a son lot d’empêchements, de pétitions, non seulement de la part des habitants qui trouvent que la présence d’une jeunesse amène des désagréments difficilement supportables, mais également des communes qui pensent que, dans la pesée d’intérêts, avoir un quartier d’habitation qui amène des contribuables de plus est préférable à un gymnase. Il ne suffit pas de dire « nous voulons avoir, d’ici dix ans, un gymnase en quatre ans », il faudra être conséquent, voter et faire ce qu’il faut, en ayant le courage qu’il faut.

Mme Cesla Amarelle — Conseiller-ère d'État

Je tiens à vous faire part de l’agenda, qui est important à ce stade de la discussion. La décision de révision de l’Ordonnance fédérale et du règlement intercantonal pourrait aboutir en 2023 seulement. A la suite de ces décisions, les cantons qui connaissent déjà le gymnase en quatre ans auraient cinq ans, jusqu’en 2028, pour s’adapter au niveau de leur plan d’études et autres. Les autres cantons – les trois cantons et demi concernés par la durée de quatre ans, soit Vaud, Neuchâtel, Jura et Berne francophone – ont déjà demandé une période de transition supplémentaire de 10 à 12 ans, soit à l’horizon 2033-2035. Nous parlons donc de ces perspectives, en termes d’agenda.

Concernant la construction des gymnases, on ne va pas se lancer sur ce sujet, car on a 75 objets en retard, mais j’aimerais vous dire que la rentrée 2021-2022 est la première rentrée où l’on a vu autant de classes s’ouvrir – il y a Etoy, l’extension du gymnase intercantonal de la Broye, l’extension de Burier, de Bussigny. La question de la pénurie des locaux est sujette à beaucoup de discussions et de travail, mais pour cette rentrée 2021-2022, on a de quoi avoir une petite source de respiration, jusqu’en 2025, qui sera une année tendue au niveau des effectifs et des locaux.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est close.

Le Grand Conseil prend le postulat en considération à l’unanimité.

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