Point séance

Séance du Grand Conseil du mercredi 30 juin 2021, point 23 de l'ordre du jour

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Texte adopté par CE - publié

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M. Yvan Pahud (UDC) —

Je remercie le Conseil d’État et ses services pour la réponse à cette interpellation. Celle-ci fait suite à la fermeture du centre de tri de Sainte-Croix. Il s’agit d’une centralisation de plus et un service de moins pour les régions périphériques et de montagne. Je suis néanmoins conscient que la marge de manœuvre du Conseil d’État sur les activités de La Poste est très limitée. En effet, dans le préambule de ses réponses, il indique très clairement que, selon la dernière révision de La Poste en novembre 2018, la direction se doit désormais de rencontrer au moins une fois par année une délégation du Conseil d’État pour échanger sur la stratégie de l’entreprise dans le canton. Le Conseil d’État confirme que ces rencontres ont bien eu lieu ; toutefois, il s’interroge quant à l’efficacité de ces dernières. En effet, du moins pour l’heure, il s’agit plus d’une présentation de la stratégie qu’une réelle discussion. On voit bien la position de La Poste vis-à-vis de notre canton et de ses services.

Concernant les réponses 2, 3 et 4, je regrette que le Conseil d’État ait repris le communiqué de La Poste à la suite de cette fermeture, particulièrement s’agissant du nouveau site de Vuiteboeuf et indiquant que « le parc de véhicules est électrifié ». Or, en réalité, pour desservir la région de Sainte-Croix, il y a une voiture électrique sur les neuf véhicules. Je n’appelle pas cela un parc de voitures électrifié. En outre, une phrase indique : « cette nouvelle organisation permet à La Poste d’économiser une course journalière avec un transport en poids lourd vers Sainte-Croix, le bilan écologique paraît donc plus favorable avec cette centralisation ». Là aussi, on a repris le texte de La Poste sur cette fermeture. Je rappelle toutefois que la suppression de ce véhicule poids lourd a induit 36 trajets en voiture. Néanmoins, je remercie le Conseil d’État qui défend à chaque occasion le maintien du service universel et une desserte de qualité pour notre canton, que les autorités cantonales continueront de recourir aux outils fédéraux et pertinents à leur disposition afin d’œuvrer au maintien du service postal public et universel sur le territoire vaudois, dans toute la mesure possible. Je l’invite à continuer dans cette voie.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Philippe Leuba — Conseiller-ère d'État

Le Conseil d’État fait siennes les préoccupations exprimées par M. Pahud et ne manque pas une seule occasion de faire part de ces dernières aux différents organes de La Poste, qu’il s’agisse des organes proprement dits de La Poste ou de la commission de surveillance. J’en veux pour preuve que cette dernière a siégé sous la présidence de Mme l’ancienne conseillère aux États, Marianne Savary, au Pays d’Enhaut, il y a quelques mois. Je me suis rendu personnellement devant cette commission pour faire part des préoccupations qui sont les nôtres. Je suis donc monté au Pays d’Enhaut — certains députés me feront remarquer qu’il ne s’agit pas de la traversée de l’Atlantique — et c’est bien la démonstration de l’engagement du Conseil d’État, au-delà de ma modeste personne, pour que les différents organes qui régissent l’activité de La Poste soient sensibles aux préoccupations légitimes des régions dites décentralisées et du fait que l’on ne peut pas faire n’importe quoi avec un service universel.

Lors de cette audition, j’ai expliqué les enjeux vaudois et ceux d’autres cantons qui connaissent des régions dites périphériques, pour essayer de sensibiliser la commission de surveillance de La Poste. Nul doute que le nouveau président de La Poste sera sensible à ces questions et qu’une partie de cet hémicycle parviendra à trouver son numéro de téléphone pour lui faire part des préoccupations qui sont les nôtres. Je souhaitais ainsi vous confirmer qu’il s’agit d’un combat quasi quotidien qui s’articule, d’une part, dans la défense de l’accessibilité au service universel qui doit être garanti pour l’ensemble de notre population et, d’autre part, dans la prise en compte de l’évolution des comportements des clients de La Poste. Comme vous le savez et le voyez, de plus en plus de paiements se font ailleurs qu’aux guichets de Poste et toujours de messages sont envoyés sans recourir à l’enveloppe timbrée. Ce n’est pas une volonté du Conseil d’État, mais un simple constat de la vie quotidienne de nos administrés. Nous comprenons également qu’il n’est pas possible de figer une institution telle que La Poste, sans prendre en compte la réalité du terrain dans lequel elle doit se mouvoir et déployer ses activités. Cela ne justifie pas l’instauration d’un service universel à deux vitesses entre les centres et les régions dites périphériques. C’est bien l’ensemble de la population qui doit bénéficier de ce service universel, dans une adaptation aux besoins réels actuels.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est close.

Ce point de l’ordre du jour est traité.

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