Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 14 septembre 2021, point 3.4 de l'ordre du jour

Texte déposé

Le port du masque par les enseignantes et enseignants des écoles primaires, en réduisant les possibilités de lecture faciale et labiale, tend à aggraver les difficultés de langage, d’apprentissage de la lecture et de compréhension, en particulier chez les élèves allophones. Ce constat inquiétant est tiré aussi bien par des études scientifiques que par des enseignant.e.s vaudois et fait craindre un renforcement des inégalités scolaires[1]. Il rend dans tous les cas très probable une augmentation des besoins en matière d’appuis scolaires et de logopédies. En 2021, le Conseil d’Etat a déjà mis en œuvre des moyens complémentaires dans l’enseignement en lien avec le Covid, ce qui est à saluer. Mais ces moyens sont surtout centrés sur la problématique de la santé mentale des jeunes. Le Conseil d’Etat n’estime-t-il pas que des moyens complémentaires devraient aussi être alloués pour faire face à l’augmentation des besoins en matière d’appuis scolaires et de logopédie ?

 

[1] Pour une étude scientifique, voir : Agnès Piquard-Kipffer et al., « Impact of lip-reading on speech perception in French-speaking children at-risk for reading failure assessed from age 5 to 7 », Topics in Cognitive Psychology, 12 mai 2021 ; voir aussi les témoignages d’enseignantes de l'école primaire vaudoise dans : 24 Heures, 31 août 2021.

Transcriptions

M. Hadrien Buclin (EP) —

Question orale Hadrien Buclin - Port du masque dans l’enseignement primaire : quels moyens pour combler les retards d’apprentissage ? (21_HQU_85)

Le port du masque par les enseignantes et enseignants des écoles primaires, en réduisant les possibilités de lecture faciale et labiale, tend à aggraver les difficultés de langage, d’apprentissage de la lecture et de compréhension, en particulier chez les élèves allophones. Ce constat inquiétant est tiré aussi bien par des études scientifiques que par des enseignant-e-s vaudois et fait craindre un renforcement des inégalités scolaires. Il rend dans tous les cas très probable une augmentation des besoins en matière d’appuis scolaires et de logopédie. Cette année, le Conseil d’Etat a déjà mis en œuvre des moyens complémentaires dans l’enseignement suite au COVID, ce qui est à saluer. Mais ces moyens sont surtout centrés sur la problématique de la santé mentale des jeunes. Le Conseil d’Etat n’estime-t-il pas que des moyens complémentaires devraient aussi être alloués pour faire face à l’augmentation des besoins en matière d’appuis scolaires et de logopédie ?

Mme Cesla Amarelle — Conseiller-ère d’Etat

Cette problématique occupe passablement les enseignants, surtout du cycle I. Dès qu’ils ont été disponibles, dès août 2020, des masques transparents ont été mis à disposition tant des enseignants que des logopédistes, afin de montrer la bouche et permettre la lecture labiale aux élèves en difficulté. Aujourd’hui, chaque enseignant a encore le choix du masque, selon les besoins des élèves. En outre, dès le début de la pandémie, le Conseil d’Etat a pris des mesures en attribuant des ressources aux établissements pour augmenter les appuis scolaires et développer le co-enseignement. Entre août 2020 et juin 2021, les élèves de l’école obligatoire ont ainsi pu bénéficier de plus de 30'000 périodes supplémentaires d’appui. Le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture a également renforcé les réseaux de soutien dans les écoles, les services de psychologie, psychomotricité et logopédie ont pu déployer une aide ciblée grâce à la libération de près de 5'000 heures supplémentaires. Ces mesures se sont poursuivies en août 2021 et sont complétées par un accompagnement pédagogique ciblé pour réduire l’absentéisme et le décrochage scolaire. Le Conseil d’Etat a développé des mesures de soutien, qui portent aussi bien sur le champ de la santé mentale que sur le champ pédagogique. Il entend bien continuer cet effort, car il est convaincu que ce soutien, sous toutes ses facettes, est aujourd’hui une priorité.

M. Hadrien Buclin (EP) —

Je n’ai pas de question complémentaire. Je me réjouis d’entendre cette réponse et le soutien supplémentaire qui a été accordé. J’espère qu’il sera suffisant, sachant que la situation est assez tendue, notamment dans le domaine de la logopédie, où avant la pandémie déjà, existait une tendance à avoir des listes d’attente et une certaine surcharge. J’espère donc que le soutien sera suffisant.

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