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Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 1er décembre 2020, point 29 de l'ordre du jour

Texte déposé

Les effets négatifs des néonicotinoïdes (dont les imidacloprides utilisés pour le pesticide « Gaucho ») sur la biodiversité et la nature en général sont connus et reconnus depuis plusieurs années. D’abord sur les abeilles, en attaquant leur système nerveux central et en altérant – même à des doses d’exposition extrêmement faibles – leur sens de l’orientation, leur faculté d’apprentissage et leur capacité de reproduction[1]. Ensuite, également et surtout sur l’entier de l’environnement et tous les êtres vivants le composant. Ceci en raison du fait que seul 10 % en moyenne du produit qui enrobe les semences est généralement absorbé par la plante traitée – laissant le 90% restant dans les sols, les contaminant durant de nombreuses années. Et venant étendre la pollution aux zones en bordure des champs ainsi qu’aux cours d’eau et nappes phréatiques[2].

 

C’est en raison de cet impact très grave des néonicotinoïdes qu’ils ont été interdits avec effet dès le 1er janvier 2019 en Suisse et dans l’UE, suite à des études détaillées menées dans le contexte d’un moratoire partiel durant 8 ans qui a permis d’en documenter les effets. Des effets qui existent, sont clairs et particulièrement dangereux.

 

Impérative, l’interdiction décidée au niveau fédéral a bien eu un effet sur la récolte de betteraves en 2019 et 2020, affectée par les attaques d’un puceron transmettant le virus de la jaunisse virale. Et entraînant des pertes financières aux agriculteurs et agricultrices. Alors que des alternatives existent et sont développées notamment dans notre propre canton à Changins, le problème des pertes subies pour les années de transition doit impérativement être considéré et traité au niveau politique.

 

Estimant y trouver la solution, plusieurs interventions au niveau fédéral ont demandé une ré-homologation temporaire de l’un des néonicotinoïde utilisé pour la culture betteravière : le Gaucho. Une ré-homologation que le Grand conseil a soutenu par une détermination votée le 22 septembre 2020[3]. Pourtant, privilégier une telle solution sans voir ses effets particulièrement délétères sur l’environnement et la biodiversité, c’est privilégier une solution court-termiste, dangereuse et ayant des effets sur le long terme. C’est privilégier une solution consistant à fermer les yeux pour ne voir la maison bruler. Des points qui ont d’ailleurs été retenus par l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) qui a refusé une homologation pour « cas de situation d’urgence » le 12 novembre dernier. En même temps cependant, l’OFAG a autorisé le recours à deux autres pesticides déjà utilisés en Suisse dans les cultures de pommes de terre : le Movento SC et le Gazelle SG. Des produits également dangereux pour l’environnement et la biodiversité, dont le recours ne doit en aucun cas être promu ou encouragé.

 

Dans ce cadre, et afin d’offrir une réelle solution aux agriculteurs et agricultrices touché.es tout en évitant de faire perdurer des conséquences particulièrement néfastes sur l’environnement et la biodiversité, il est central de leur offrir un soutien financier temporaire permettant d’assurer la transition vers les solutions alternatives qui existent. Et d’éviter ainsi un recours aux pesticides nouvellement autorisés.

 

Dans ce cadre, les député.e.s soussigné.e.s demandent au Conseil d’Etat de prévoir une aide d’urgence temporaire pour les agriculteurs et agricultrices betteravier.ères touché.es par une perte d’exploitation, destinée à les soutenir dans la transition vers des solutions alternatives à l’utilisation de néonicotinoïdes et de pesticides.

 

***

 

[1]https://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2016/05/10/tout-comprendre-aux-pesticides-neonicotinoides_4916480_1652692.html.

[2]https://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2016/05/10/tout-comprendre-aux-pesticides-neonicotinoides_4916480_1652692.html; https://www.letemps.ch/opinions/rehomologation-dun-neonicotinoide-un-debat-scientifique-necessaire.

[3]20_DET_2 - Détermination Philippe Cornamusaz - sur la réponse du Conseil d'Etat à son interpellation : La campagne betteravière 2020 est-elle la dernière ? - La betterave à sucre – un pillier de notre souveraineté alimentaire.

Conclusion

Prise en considération immédiate et renvoi au CE

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Alice GenoudVER
Graziella SchallerV'L
Jean TschoppSOC
Felix StürnerVER
Pierre FonjallazVER
Sébastien CalaSOC
Sabine Glauser KrugVER
Séverine EvéquozVER
Didier LohriVER
Cédric EchenardSOC
Laurent MiévilleV'L
Claude-Alain GebhardV'L
Julien EggenbergerSOC
Blaise VionnetV'L
Claire RichardV'L
Léonard Studer
Hadrien BuclinEP
Jérôme ChristenLIBRE
Taraneh AminianEP
Valérie InduniSOC
Rebecca JolyVER
Alexandre DémétriadèsSOC
Sylvie PodioVER
Anne Baehler Bech
Cendrine CachemailleSOC
Guy GaudardPLR
Nathalie JaccardVER
Andreas WüthrichV'L
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