Point séance

Séance du Grand Conseil du mercredi 30 juin 2021, point 18 de l'ordre du jour

Texte déposé

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Objet

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M. Philippe Vuillemin (PLR) — Rapporteur-trice

Rappelons que le postulant, partant du principe qu’il fallait réfléchir à notre bilan carbone, en collaboration avec son collègue Mischler, invitait le Conseil d’Etat :

  1. à présenter un état des lieux des moyens de transport choisis par les classes dans le cadre des voyages d’études au gymnase, dans les HES-SO ou encore dans le secondaire ;
  2. à étudier les opportunités de ne plus subventionner les voyages d’études en avion, voire de les supprimer.

Le Conseil d’Etat a répondu d’une façon extrêmement exhaustive que cette problématique d’utilisation de l’avion dans les voyages d’études ou de fin d’année était bien réelle. Nous n’allons pas révéler les secrets de la commission, mais il faut reconnaître que Mme la conseillère d’Etat a été particulièrement illustrative et que l’on n’imaginait pas à quel point l’avion était utilisé pour se rendre dans des destinations de moins en moins lointaines. Ce que beaucoup d’entre nous ne savaient pas, c’est qu’avant 2015 – mais peut-être me trompé-je sur la date – on n’hésitait pas à aller jusqu’en Inde, évidemment c’était probablement pour s’intéresser à la culture du thé, un sujet éminemment important comme chacun le sait.

Finalement, la commission a été totalement convaincue de la pertinence de ce postulat. Pour dire les choses franchement, il y en a même qui se sont étonnés qu’on ne voyage pas plutôt en Suisse et qui trouvaient qu’il n’était pas forcément nécessaire d’aller toujours visiter l’entier de la planète, que le voyage en Suisse présentait de nombreux avantages, grâce au maillage des nombreux trains qui sillonnent notre pays. C’est un exemple parmi d’autres. Finalement, nous avons eu une intéressante discussion générale au terme de laquelle la commission vous recommande d’accepter ce postulat.

Je note que, depuis que nous avons siégé et pour montrer l’extraordinaire impact du Grand Conseil vaudois au niveau international, de nombreux Etats proposent des trains de nuit. Je me plais à souligner que mes collègues Keller et Mischler, secondés par leurs collègues de commission, ont réussi un coup que le Conseil fédéral n’a pas réussi à faire ; c’est-à-dire que nous avons fait plus pour l’Union européenne que n’importe qui d’autre. Félicitations !

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est ouverte.                    

M. Vincent Keller (EP) —

Le postulat que nous traitons aujourd’hui date donc de 2019 ; nous l’avions déposé – sans jeu de mots – avec M. le député Maurice Mischler. Nous partions du constat qu’au vu de l’urgence climatique – acceptée par ce Parlement durant la même année 2019 – et des demandes des jeunes eux-mêmes – lors des manifestations de la Grève du climat, notamment des pétitions sur le climat – l’interdiction des voyages en avion se justifiait. Un constat qui a d’ailleurs été partagé par la commission, puisque, comme l’a rappelé M. le député Vuillemin, celle-ci a accepté l’entrée en matière à l’unanimité. Deux ans après, la pandémie de COVID est passée par là. L’année 2020 a été une année helvétique pour les élèves du postobligatoire, puisque les voyages d’études se sont déroulés en Suisse exclusivement. Et c’est une excellente chose que de découvrir nos contrées. Le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture informe en outre que, dès la rentrée d’août 2021, les voyages d’études en avion ne seront plus autorisés, sauf exception pour des objectifs pédagogiques particuliers.

Dès lors, on pourrait se dire que ce postulat n’a plus de sens, puisque le Conseil d’Etat a décidé de suivre les postulants avant la décision du Grand Conseil. J’aime à penser, tout comme M. Vuillemin, que ce Parlement sert parfois à quelque chose. Je rappelle par ailleurs qu’il y avait deux demandes : si la seconde a été remplie, ce n’est pas le cas de la première. Nous demandions un état des lieux des moyens de transport choisis par les classes dans le cadre du secondaire II, mais aussi dans le cadre du secondaire I qui dépend essentiellement des communes. Un tel état des lieux devrait permettre d’aider à la prise de conscience, pour des responsables encore ignorants ou feignants de l’être, que le mode de transport aérien est l’un des grands accélérateurs de la crise climatique que nous avons entamée depuis quelques années.

M. Jean-Louis Radice (V'L) —

Le groupe des LIBRES suivra la recommandation formulée en conclusion du rapport de la commission chargée de l’examen du postulat qui nous est proposé et il vous invite à faire de même. S’il ne s’agit pas de tout interdire dans le cadre de l’organisation de courses d’études, il va sans dire que le recours aux trains de nuit, pour autant qu’ils existent, a l’avantage de vous permettre de rejoindre une destination en vous épargnant le coût de deux nuits d’hébergement sur la durée du séjour prévu. Une telle économie devrait favoriser le choix d’un mode de transport, certes souvent plus cher que le recours à l’avion, mais indéniablement plus favorable à l’environnement, dans l’immédiat en tout cas. En outre, les gares sont généralement mieux situées que les aéroports plus éloignés des centres-villes que l’on souhaite visiter. L’addition de ces éléments pourrait, voire devrait, être considérée par les responsables qui autorisent les voyages d’études à l’étranger, tant au niveau des gymnases que des établissements du secondaire I. En conclusion, le renvoi de ce postulat renforcerait une réflexion générale se rapportant à la fois à la pertinence des destinations qu’il convient d’autoriser – ou favoriser – et aux modes de transport qu’il convient d’utiliser pour s’y rendre.

M. David Raedler (VER) —

Un mot pour remercier le postulant pour son texte qui porte sur un sujet central, un sujet qui a déjà fait l’objet de discussions à l’époque, mais qui prend ici tout son sens, à la fois dans la mesure du développement des trains de nuit et de l’importance absolument centrale d’habituer tout un chacun à prendre et privilégier les trains de nuit pour ses trajets personnels, lorsqu’on est à l’école. Je pense que toutes et tous auront des souvenirs émus de trajets effectués en train de nuit durant leur scolarité pour descendre en Italie ou en Espagne. Ce sont des moments vivants, agréables et qui ont permis de développer cet amour des trains de nuit. Aujourd’hui, cet amour des trains de nuit est pris en compte par les CFF, ce qui est une excellente chose, dans la mesure où ces derniers ont annoncé, en septembre 2020, que 25 destinations seraient développées avec des trains de nuit depuis la Suisse – essentiellement depuis Zurich, parce que nous sommes en Suisse – pour relier Barcelone, Amsterdam et des villes allemandes et autrichiennes. C’est un mode de transport qui, même plus largement que pour l’école, doit être privilégié par toutes et tous. C’est une manière de voyager qui est agréable, qui est calme et absolument centrale pour préserver l’environnement lorsqu’il remplace un voyage en avion.

Dans ce contexte, le groupe des Verts et des Vertes vous invite, comme l’unanimité de la commission, à accepter ce postulat et à le renvoyer au Conseil d’Etat. Plus largement, il vous invite à prendre des trains de nuit à chaque fois que vous partez dans d’autres contrées. A ce sujet, je déclare mes intérêts : je suis président de l’Association transports et environnement (ATE Vaud) et je vous signale qu’il existe un magnifique site qui s’appelle europeentrain.ch qui vous donne toutes les informations permettant de trouver des destinations en train et en train de nuit. Je vous invite à le consulter.

Mme Cesla Amarelle — Conseiller-ère d'État

Il me semblait que les deux demandes formulées dans ce postulat sont désormais caduques. Ceci dit, il appartient évidemment au Grand Conseil de savoir s’il souhaite tout de même renvoyer ce postulat au Conseil d’Etat.

J’interviens sur la question du secondaire I, puisque c’est la question qui a été évoquée par M. Keller pour justifier la légitimité d’un rapport en la matière : nous avons déjà dit que, sur la question du secondaire I, c’est en lien avec la répartition avec les communes et qu’une intervention du Conseil d’Etat en la matière resterait, dans le cadre de cette problématique, légèrement limitée. Si vous acceptez avec enthousiasme ce rapport, vous aurez des éléments relativement limités, puisque ces demandes sont caduques. En ce qui concerne le secondaire I, puisque c’est la seule exception, je me permets d’attirer votre attention sur le fait que tout a été donné, en termes d’information dont nous disposions, lors des travaux de la commission et que les éléments qui sont demandés sur le secondaire I feront l’objet d’un rapport relativement succinct de la part du Conseil d’Etat.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est close.

Le Grand Conseil prend le postulat en considération avec 8 oppositions et 2 abstentions.

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