Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 13 septembre 2022, point 9.5 de l'ordre du jour

Texte déposé

En Suisse romande, plusieurs cantons ont déjà introduit avec succès l’éducation numérique pour tous les élèves à partir de la 7e/8e année Harmos et jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire. Il s’agit des cantons du Jura, de Neuchâtel, et de Berne (partie francophone).

 

Le canton de Vaud a décidé de suivre sa propre voie, en commençant par les classes primaires. Pourtant, une méthode clé-en-mains existe déjà. Elle s’appelle Connected et de plus en plus de cantons romands ont adopté cette méthode qui a été reconnue par la CIIP et qui répond à tous les objectifs du nouveau Plan d’études numérique.

 

Le Conseil d’Etat peut-il renseigner le Grand Conseil sur les raisons qui le pousse à développer son propre projet de matériel pédagogique pour l’éducation numérique des classes Harmos 7-8, avec les hautes écoles vaudoises, notamment l’EPFl, alors qu’un méthode clé-en-mains Connected existe déjà et que d’autres cantons ont mutualisé ce matériel avec succès.

Transcriptions

Mme Josephine Byrne Garelli (PLR) —

Question orale Josephine Byrne Garelli – Education numérique : pourquoi le canton de Vaud fait-il cavalier seul ? (22_HQU_89)

En Suisse romande, plusieurs cantons ont déjà introduit avec succès l’éducation numérique pour tous les élèves à partir de la 7e et 8e année HarmoS et jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire. Il s’agit des cantons du Jura, de Neuchâtel, et de Berne – partie francophone.

Le canton de Vaud a décidé de suivre sa propre voie, en commençant par les classes primaires. Pour les élèves plus âgés, il n’y a toujours pas de méthode répondant aux objectifs du Plan d’étude romand tels que définis par la Conférence intercantonale de l’instruction publique (CIIP). Le Canton de Vaud souhaite développer son propre projet avec les hautes écoles vaudoises, notamment l’EPFL.

Pourtant, une méthode clé en main existe déjà. Elle s’appelle Connectedet elle a été développée par le Lehrmittelverlag, à Zurich. Elle est adaptée et traduite depuis 2009 par le centre MITIC inter-jurassien, en collaboration avec les éditions LEP de Lausanne.

De plus en plus de cantons romands ont adopté cette méthode qui a été reconnue par la CIIP et qui répond à tous les objectifs du nouveau Plan d’études romand en éducation numérique.

Le Conseil d’Etat peut-il renseigner le Grand Conseil sur les raisons qui le poussent à développer son propre projet de matériel pédagogique pour l’éducation numérique des classes HarmoS 7-8, avec les hautes écoles vaudoises, notamment l’EPFL, alors qu’une méthode clé en main existe déjà et que d’autres cantons ont mutualisé ce matériel avec succès.

M. Frédéric Borloz (CE22-27) — Conseiller-ère d’Etat

Deux questions sont posées par Mme la députée Byrne-Garelli : pourquoi le canton de Vaud poursuit-il sa propre voie dans l’éducation numérique et pourquoi n’utilise-t-il pas le manuel Connected. Les deux réponses sont liées. En 2017, suite à la motion Labouchère visant à développer une culture numérique à l’école obligatoire, le Grand Conseil a donné une forte impulsion au gouvernement, lui demandant de développer rapidement l’éducation numérique dans l’école vaudoise. Le Conseil d’Etat en faisait alors une priorité de son Programme de législature. Nous pouvons dire que le Canton de Vaud a été pionnier en la matière, avec le lancement de l’éducation numérique au primaire dans dix établissements de la scolarité obligatoire en 2018 déjà.

Fin 2019, le Grand Conseil validait une première tranche de 30 millions pour le déploiement de l’éducation numérique dans l’école vaudoise, bien avant la plupart des cantons suisses. Le canton de Vaud peut donc être considéré comme pionnier, mais cela ne veut pas dire qu’il fait cavalier seul dans le domaine du numérique. Au contraire, le Département de l’enseignement et de la formation professionnelle (DEF), par sa Direction générale de l’enseignement obligatoire et de la pédagogie spécialisée (DGEO), collabore étroitement avec les autres cantons dans le cadre de la Conférence intercantonale de l'instruction publique (CIIP).

Par ailleurs, dès le début, les résultats des travaux autour du nouveau Plan d’études romand en éducation numérique ont été pris en compte à l’échelle vaudoise, afin de rendre le déploiement de l’éducation numérique conforme à ce dernier. Les études pilotes menées dans le canton de Vaud ont débuté au cycle 1 – 1 à 4P – puis ont continué en 5e et 6e année pour déboucher sur la création d’un moyen d’enseignement vaudois en lien avec la formation dispensée au corps enseignant dans les établissements pilotes. La progression des apprentissages, tout au long de la scolarité obligatoire, nécessitait une construction linéaire des contenus de ce nouveau domaine disciplinaire appelé éducation numérique qui recouvre trois axes : la science informatique, les médias et les usages. Les activités prévues avec les petites classes de l’école obligatoire sont d’ailleurs dites « débranchées » car ne nécessitant aucun équipement numérique.

En ce qui concerne Connected, il s’agit d’un manuel rédigé en allemand basé sur les objectifs du Lehrplan 21. Il a été adopté par les cantons alémaniques, y compris par Berne, qui a décidé de le faire traduire en français pour ses élèves francophones. La CIIP n’a pas validé ce moyen d’enseignement édité en 2019. D’ailleurs, cet ouvrage est considéré comme incomplet puisque qu’il ne couvre pas les besoins des classes 1-6P, alors même que le Plan d’études romand en éducation numérique prévoit des apprentissages tout au long de la scolarité, du 1er au 3e cycle, ce que le canton de Vaud a fait.

A la lumière de ce qui précède, on ne peut donc pas dire qu’une méthode « clé en main » existe, ni qu’elle est reconnue par la CIIP. Il est tout autant inexact de dire qu’elle couvre tous les objectifs du Plan d’études romand en éducation numérique. D’ailleurs, la CIIP, à défaut de fournir un moyen d’enseignement romand, a illustré les objectifs de ce plan d’études par des exemples tirés soit de Décodage, soit de Connected. Le projet vaudois procède dans une perspective de progression des apprentissages de la 1ère à la 11e année et il convient de relever que plusieurs cantons romands sont intéressés à pouvoir utiliser le moyen d’enseignement vaudois Décodage.

Mme Josephine Byrne Garelli (PLR) —

Je n’ai pas de question complémentaire et remercie le Conseil d’Etat.

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