Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 24 janvier 2023, point 21 de l'ordre du jour

Texte déposé

En juin 2021, un étudiant de l’Université de Lausanne a présenté un travail de mémoire intitulé : « La place de l’EPS et des activités physiques en école professionnelle » dans lequel il s’intéresse à la pratique sportive de jeunes en formation au CPNV d’Yverdon-les-Bains.

 

Ce travail se base sur une récolte de données auprès de 587apprenties et apprentis et permet de mettre en lumière les habitudes en termes d’activités physiques et sportives d’un panel non-négligeable de jeunes en formation.

 

Il ressort qu’une proportion importante des personnes sondées affirment avoir diminué ou arrêté la pratique d’activités sportives, notamment au sein des clubs sportifs. Les données permettent en effet de relever que 68% des apprenties et apprentis ne sont pas affiliés à un club sportif, dont 48% affirment avoir arrêté depuis leur entrée en formation[1]

 

D’un point de vue de la santé publique, cette statistique est particulièrement préoccupante. En effet, de nombreuses études le démontre, la pratique d’activité physique et sportives régulière permet de rester en meilleure santé et de lutter contre diverses pathologies.

 

Il semble toutefois qu’une proportion importante, 32% des personnes sondées, souhaiterait pouvoir bénéficier d’une offre d’activité physique et sportive le jour de leur cours et sur leur site de formation ou à proximité[2]. Cette information est particulièrement intéressante car un modèle existe déjà à l’école secondaire. Il s’agit en effet de cours de sport facultatif qui permettent d’offrir aux élèves des activités physiques et sportives encadrées hors des heures scolaires.

 

Mettre en place une telle offre dans les écoles professionnelles permettrait aux jeunes en formation de pouvoir accéder à des activités physiques et sportives de manière facilitée. Ils seraient par ailleurs incités à continuer une pratique sportive, ce qui ne peut être que bénéfique pour leur santé.

 

La mise en place d’une telle offre demanderait cependant un engagement en personnel, tout du moins de moniteurs et monitrices Jeunesse+Sport. Un travail de coordination avec les associations et clubs sportifs à proximité des écoles professionnelles devra par ailleurs être entamé afin d’étoffer l’offre sportive. De ce fait, et afin de vérifier si une telle offre d’activités physiques et sportives répond à une demande, il serait intéressant de lancer des projets pilotes dans certains établissements.

 

C’est pourquoi, les soussignés et soussignées ont l’honneur de demander au Conseil d’Etat de :

  • Mettre en place, à titre de projet pilote, une offre de sport facultatif dans trois établissements de l’enseignement professionnel accueillant des élèves en formation duale ou à temps plein[3].  

 

[1] RAY Valentin, « La place de l’EPS et des activités physiques en école professionnelle », Université de Lausanne, mémoire de master, p.62. 

[2]Ibid., pp. 77-78. 

 

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
David RaedlerVER
Carine CarvalhoSOC
Yves PaccaudSOC
Alberto CherubiniSOC
Yannick MauryVER
Céline BauxUDC
Didier LohriVER
Cendrine CachemailleSOC
Stéphane BaletSOC
Anne-Sophie BetschartSOC
Isabelle FreymondSOC
Cédric EchenardSOC
Delphine ProbstSOC
Sergei AschwandenPLR
Felix StürnerVER
Muriel Cuendet SchmidtSOC
Céline MisiegoEP
Julien EggenbergerSOC
Valérie InduniSOC
Jean-Daniel CarrardPLR
Patrick SimoninPLR
Alice GenoudVER
Sylvie Pittet BlanchetteSOC
Vincent KellerEP
Salvatore GuarnaSOC
Blaise VionnetV'L
Léonard Studer
Vincent JaquesSOC
Pierre ZwahlenVER
Alexandre DémétriadèsSOC
Maurice Mischler
Julien CuérelUDC
Alexandre RydloSOC
Jérôme ChristenLIBRE
Claire Attinger DoepperSOC
Stéphane MontangeroSOC
Jean TschoppSOC
Graziella SchallerV'L
Philippe GermainPLR
Olivier Epars
Sylvie PodioVER
Cloé PointetV'L
Denis CorbozSOC
Monique RyfSOC
Jean-Claude GlardonSOC
Muriel ThalmannSOC
Elodie LopezEP
Jean-Louis RadiceV'L

Documents

RC - 22_POS_14

22_POS_14-Texte déposé

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Patrick Simonin (PLR) — Rapporteur-trice

La commission s’est réunie le vendredi 2 septembre 2022 en présence de M. le conseiller d’Etat Borloz, chef du Département de l’enseignement et de la formation professionnelle, du directeur général de la Direction générale de l’enseignement postobligatoire (DGEP) et d’un représentant du Service de l’éducation physique et du sport (SEPS). Nous remercions le secrétaire de la commission pour les notes de séance.

Dans le cadre de son activité professionnelle à l’Université de Lausanne (UNIL), le postulant a pris connaissance d’un travail de mémoire qui traitait de l’activité physique des apprenties et apprentis au Centre professionnel du Nord vaudois. Dans ce centre, sur 600 personnes interrogées, un tiers a arrêté la pratique sportive lors de l’entrée en apprentissage, essentiellement en raison du changement de rythme de vie qui est difficile à intégrer après l’école. D’un point de vue de santé publique, cette statistique est préoccupante, car la pratique régulière d’une activité sportive permet de rester en bonne santé. En outre, un tiers des personnes interrogées aurait souhaité la mise en place d’une offre sportive le jour de leurs cours.

Fort de ce constat, le postulant a déposé ce texte, car il lui semble intéressant de mettre en place, de manière progressive, une telle offre qui viendrait compléter le sport facultatif. Le conseiller d’Etat partage également les inquiétudes du postulant quant au manque d’activité physique de certains jeunes – quoique certaines formations soient déjà très physiques, selon le métier choisi – et les apprentis concernés ne sont pas motivés à faire du sport de manière imposée. Cet écueil étant posé, le Conseil d’Etat se dit ouvert à la discussion, mais relève le manque de 20 salles de sport au niveau cantonal dans les établissements de formation professionnelle, avec un tiers des heures de sport qui n’est pas assuré. Comme les exigences de pratique du sport ne sont pas respectées pour de multiples raisons, notamment le manque de salles disponibles, le directeur général de la DGEP estime que toutes les heures de sport organisées en plus sont bonnes à prendre. La volonté du postulant est donc alignée sur les préoccupations de son service.

De manière générale, il semble être plus facile d’organiser le sport facultatif avec des apprentis en école professionnelle – cinq jours de cours hebdomadaires disponibles – qu’en formation duale, avec un ou deux jours de cours. Ce paramètre, ainsi que la proximité d’une infrastructure à louer, les horaires, etc. devront être pris en compte dans l’éventuelle mise en œuvre de cette expérience afin que l’offre et la demande se rencontrent. Deux exemples sont cités : l’Ecole technique de la Vallée de Joux et l’Ecole professionnelle de Montreux.

Les commissaires soutiennent l’idée de ce postulat, tout en regrettant le retard du canton de Vaud en matière d’infrastructures sportives. L’opportunité de demander une analyse avec des zones tests permettrait d’étudier la situation avec le concours des communes, sans imposer une vision cantonale unique. Une question est toutefois posée sur la portée exacte du texte : formation duale et formation à plein temps. Le postulant répond que son idée cherche à intégrer la problématique dans son ensemble, tout en sachant que la pratique du sport dans une école à plein temps est plus facile. Son texte ne concerne toutefois pas la problématique des infrastructures. Le département est prêt à lancer une réflexion dynamique, mais pragmatique. Toutefois, pour augmenter le nombre d’heures, d’autres espaces que des salles de gym pourraient être aménagés spécifiquement, car il n’est pas interdit d’innover. Il faut ainsi réussir à créer des incitations et à améliorer la communication entre les partenaires concernés. Une commissaire indique que la motivation des directions peut aller au-delà de l’écueil financier et de citer l’exemple de l’Ecole technique - Ecole des métiers de Lausanne (ETML) qui a mis sur pied des tournois durant les journées sportives ainsi qu’un libre accès à une salle de fitness.

En conclusion, la commission recommande au Grand Conseil de prendre en considération ce postulat à l’unanimité des 9 membres présents et de le renvoyer au Conseil d’Etat.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Sébastien Cala (SOC) —

Tout d’abord, je déclare mes intérêts : je suis chercheur en sciences du sport à l’UNIL. Je tiens ensuite à remercier M. Simonin pour son rapport très complet. Comme l’a relevé le président de la commission, mon texte fait suite aux résultats d’une étude menée au Centre professionnel du Nord vaudois. Il en ressort divers éléments, dont certains ont été rappelés : on apprend notamment qu’un tiers des apprentis ont arrêté la pratique sportive à leur entrée en apprentissage. Et ce, essentiellement en raison du rythme de vie qui change. Ces conséquences doivent questionner. D’un point de vue de santé publique, cette statistique est préoccupante. De nombreuses études le démontrent, la pratique d’une activité physique et sportive régulière permet de rester en meilleure santé et de lutter contre diverses pathologies. Il ressort également de cette étude qu’un tiers des personnes interrogées souhaiterait la mise en place d’une offre sportive le jour de leurs cours, si possible dans l’établissement ou à proximité. C’est la raison pour laquelle j’ai déposé ce postulat. Il existe déjà le sport facultatif au secondaire I et dans certains gymnases. C’est un outil bien rodé, qui fonctionne bien, quand on assure une bonne coordination avec les clubs sportifs locaux et les maîtres d’éducation physique et sportive. C’est aussi un outil qui est peu onéreux pour les finances publiques. Il me paraît dès lors intéressant de mettre en place une telle offre dans certains établissements et de faire un bilan après une ou deux années d’activité.

J’ajouterai par ailleurs que, si cela ne remplacera jamais les heures d’EPS qui ne sont pas offertes aux apprenties et apprentis dans la plupart des centres de formation professionnelle, cela peut tout de même inciter les jeunes à pratiquer des activités physiques et sportives régulières, ce qui ne peut être que bénéfique pour leur santé physique et psychique.

Avant de terminer, je tiens à remercier le Conseil d’Etat pour son ouverture lors des discussions au sein de la commission. Je regrette toutefois que l’on nous ait déjà annoncé que la mise en œuvre de ce postulat ne pourrait être effective qu’en 2024, par manque de budget. Au vu des faibles enjeux financiers d’un tel projet, nous pouvions espérer une mise en œuvre en septembre, pour la rentrée des classes. Je vous encourage donc à suivre les conclusions de la commission et à renvoyer ce texte au Conseil d’Etat.

M. Jean-Daniel Carrard (PLR) —

Je déclare mes intérêts : j’étais aussi membre de la commission qui a traité de cet objet. Je vous informe par ailleurs que le PLR trouve ce postulat intéressant. Le canton de Vaud est historiquement à la traîne au niveau des heures de sport à fournir dans le cadre de l’enseignement, notamment dans les cycles de l’école obligatoire. Ici, nous parlons des apprenties et des apprentis, mais la problématique est la même, peut-être même pire. On sait qu’il manque toujours et encore des lieux et des salles de sport. Un tiers des heures dues n’est pas assuré. Pourtant, nous le savons, le sport permet de rester en bonne santé. Il est bon pour le corps et l’esprit, mais c’est aussi un facteur d’intégration de premier plan. A notre avis, il est donc important d’étudier les pistes qui permettent de résoudre – ou de tenter de résoudre – ce problème. Bien sûr, dans le cadre d’un apprentissage, c’est peut-être un peu plus difficile d’intégrer une poursuite sportive après une journée de travail. Néanmoins, il nous semble intéressant d’essayer de trouver des solutions avec des partenaires privés, puisqu’il manque des locaux. Monsieur le conseiller d’Etat, il nous semble aussi intéressant d’étudier les budgets… pour 2024 plus tard, mais peut-être que des solutions pourraient être trouvées via des queues de budgets disponibles. Je pense que toute solution est bonne à prendre. C’est pour cette raison que notre groupe va soutenir ce postulat, comme proposé par la commission.

M. Frédéric Borloz (CE22-27) — Conseiller-ère d’Etat

Toute solution est bonne à prendre, c’est aussi l’état d’esprit que nous avons. Nous sommes bien conscients que la problématique ne se réglera pas en deux coups de cuillère à pot, mais que cela prendra un peu de temps. A cette tribune, j’ai souvent affirmé la volonté du département, et la mienne en particulier, d’essayer de trouver des solutions. Il est vrai que j’aurais aimé pouvoir répondre avec des délais plus courts, mais je ne suis pas le champion du monde des promesses que je ne peux pas tenir, si je sais déjà que ce n’est pas possible au moment où je les fais. Je vous demande un peu de patience. Nous allons travailler, dès le début de cette année, sur quelques pistes. Si nous trouvons des solutions cette année, nous les mettrons bien entendu en pratique, même si ce ne sera pas forcément simple.

Par ailleurs, je ne représente pas le seul département concerné, puisque j’applique finalement les lois à l’intérieur des écoles, mais il faut souvent investir préalablement et il y a des plans d’investissement qu’il faut respecter et qui sont préalablement soumis au Grand Conseil. Il y a donc aussi des contraintes légales qui régissent ces investissements. Quoi qu’il en soit, je confirme ma volonté d’aller de l’avant en la matière et vous pouvez sans retenue accepter ce postulat. Si je me suis déjà engagé à essayer de répondre rapidement aux postulats, peut-être que celui-là prendra un peu plus de temps, précisément parce qu’il y a beaucoup de démarches en cours, et il sera intéressant d’y répondre lorsque je pourrai faire un bilan complet sur ces démarches.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

La discussion est close.

Le Grand Conseil prend le postulat en considération à l’unanimité.

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