Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 12 septembre 2023, point 13 de l'ordre du jour

Documents

Rapport de la commission - RAP_680234 - Vincent Bonvin

Texte adopté par CE - Rap-CE MOT Gander 17_MOT_004 - publié

Transcriptions

M. Vincent Bonvin (VER) — Rapporteur-trice

La présente commission s’est réunie plusieurs années après les Jeux Olympiques de la jeunesse de 2020 (JOJ 2020), à savoir le 15 décembre 2022. Elle a été confrontée à une situation inédite, le gouvernement ayant décidé de donner suite à la motion par l’intermédiaire d’un rapport, en lieu et place d’un exposé des motifs et projet de loi ou de décret, contrevenant ainsi à l’article 120 de la Loi sur le Grand Conseil (LGC). Par conséquent, les commissaires avaient deux options. La première consistait à acter l’impossibilité de statuer, faute d’un exposé des motifs et projet de loi ou de décret, et la deuxième consistait à déroger exceptionnellement à la LGC, permettant de considérer le rapport comme une réponse complète à la motion. Après concertation, les commissaires ont finalement choisi la seconde option et ont formalisé cette décision lors du vote final. Le Conseil d’Etat en charge du Département de l’enseignement et de la formation professionnelle reconnaît l’aspect paradoxal de la procédure ayant suivi l’acceptation de la motion Gander. Pour rappel, cette motion avait été prise en considération dans l’élan des JOJ 2020, mais la présente commission a siégé après la tenue de l’événement.

La motion demandait au moins 6060 journées de sports hivernaux, en plus des camps de ski habituellement organisés. Aujourd’hui, le présent rapport fait état d’un bilan positif des JOJ. Par exemple, environ 15’000 journées de ski ont été organisées dans la région Lavaux-Alpes vaudoises. Le seuil des 6060 journées demandées dans la motion a donc été largement dépassé. Néanmoins, si le but de la motion a été largement atteint, les événements liés à la crise sanitaire et à la réduction du financement des activités extrascolaires par les parents ont fait réagir. En effet, au-delà des questions sportives et éducatives, la question économique a été soulevée, puisqu’un pan de notre économie dans les régions de montagne dépend directement et indirectement de ces activités extrascolaires. La volonté affichée par le département de poursuivre sur cette voie a rassuré et convaincu les commissaires.

Dans le but de réaffirmer la volonté commune de poursuivre les buts de feu le motionnaire au-delà des JOJ 2020, la commission a décidé de déposer un vœu.

« La commission soutient le canton dans ses démarches d’encouragement et de valorisation de la pratique du sport auprès des élèves. Elle appelle le Canton à ne pas relâcher les efforts déjà existants et l’invite à faire preuve de créativité et d’innovation face à cette problématique. Enfin, elle demande au canton de soutenir continuellement les enseignantes et enseignantes au niveau de l’encadrement des camps de ski. »

En conclusion, malgré l’absence d’un projet de loi ou de décret et à titre exceptionnel, c’est à l’unanimité que la commission recommande au Grand Conseil d’accepter le rapport du Conseil d’Etat.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Sébastien Cala (SOC) —

Ainsi que le rapporteur l’a dit, l’objectif de notre ancien collègue Hugues Gander était que les classes participent au JOJ. Elles l’ont fait, notamment au travers de leur activité sur les sites de compétition et sur les sites d’initiation. Pour y avoir également participé bénévolement, j’ai trouvé que ces sites d’initiation étaient un grand succès, avec un grand engouement de la part des bénévoles, des classes, des enseignants : de très bons moments à partager. Maintenant se pose la question de l’héritage. Quand on met sur pied des manifestations de ce type, un bagage est créé, avec une expérience, des savoirs et des compétences. Et je pense qu’aujourd’hui, on devrait en faire un peu plus pour valoriser ces compétences et cet héritage, notamment au niveau des classes. On pourrait organiser des journées cantonales sportives ou des semaines sportives, où mettre en activité les jeunes et les enfants, en lien avec les clubs. Cela ne se ferait pas uniquement pour les sports d’hiver, mais plus globalement pour tous les sports que l’on peut pratiquer dans ce canton.

A mon avis, une telle demande trouverait un bon écho auprès des clubs. En tout cas, l’association Sport Vaud – dont je suis le vice-président, pour éclairer mes intérêts – milite en faveur d’activités de ce type. J’estime que le vœu de la commission va dans le bon sens et permettra de mettre en place des choses comme celle-là. Des dépôts ont été faits ici même au Grand Conseil, notamment par mon collègue Aschwanden pour une Journée cantonale du sport, ainsi également que l’initiative « Pour une politique sportive vaudoise ambitieuse ». Des outils existent pour répondre à ce type d’attente. J’espère que nous pourrons mettre en place ce type d’activités durant les prochains mois et les prochaines années. En effet, ce qui s’est fait avec les classes durant les JOJ s’est avéré vraiment positif et j’espère qu’on pourra le renouveler.

M. Sergei Aschwanden (PLR) —

Je me joins aux propos de mon collègue Cala. Effectivement, les JOJ ont été une réussite, tant au niveau populaire que de l’engouement de nos écoles, au niveau obligatoire, mais aussi postobligatoire et aussi de certaines HES. Le travail a été effectué de manière remarquable ! Toutefois, il reste un point d’interrogation quant à l’héritage. Ce sujet avait été longuement abordé lors de la préparation des JOJ, mais on se rend compte qu’une fois les jeux terminés, la thématique sportive a été également mise de côté.

J’entends que M. le conseiller d’Etat dit avoir une oreille attentive tournée vers le sport, mais quand je vois certains sujets tels le Gymnase de Crissier dont nous aurons l’occasion de parler la semaine prochaine, qui ne tiennent compte ni de la loi cantonale ni de la loi fédérale, il me semble qu’il reste encore beaucoup de travail à faire. Vive le sport !

Mme Cendrine Cachemaille (SOC) —

Nous reconnaissons toutes et tous l’importance de la pratique du sport pour notre jeunesse. Au-delà des aspects liés à la santé, il favorise aussi la cohésion et l’esprit d’équipe dans une classe. Hugues Gander désirait utiliser l’engouement pour les JOJ 2020 pour permettre de relancer l’intérêt de nos jeunes pour les sports d’hiver, en soutenant les différentes initiatives qui pourraient venir des directions des écoles ou des professeurs, sans que les aspects financiers viennent freiner les projets. Cette volonté semble avoir trouvé un bon écho auprès du Conseil d’Etat et nous ne pouvons que l’encourager à continuer sur cette voie, sans relâcher les efforts déjà fournis.

Si nous reprenons les arguments déjà développés, le groupe socialiste vous recommande d’accepter le rapport du Conseil d’Etat et de soutenir le vœu émis par la commission.

Mme Rebecca Joly (VER) —

Je voulais ajouter un point sur la question de l’engouement, dont nous avons déjà beaucoup discuté. Effectivement, les écoles et les communes qui financent les sorties seront toujours motivées à participer à des événements organisés de manière plus large et plus grande. L’engouement causé par de telles journées est remarquable et doit continuer à être encouragé. Néanmoins, dans le contexte des JOJ, je me dois de jeter un petit pavé dans la mare, car quelque chose nous préoccupe aussi – je déclare mes intérêts : en tant que municipale responsable des écoles – à savoir des journées très centrées sur le ski ainsi que les camps de ski qui sont une tradition dans notre canton. Ces derniers vont probablement, à court ou à moyen terme, se heurter au manque de neige. Dans le cadre des réflexions sur l’accès au sport, nous devons réfléchir aussi à l’après-ski et à développer des sports en montagne qui ne soient pas dépendants de la neige. Comme nous l’avons vu dans le cadre des JOJ, la question de l’approvisionnement en neige a, quand même, été un gros problème ! Aujourd’hui, je pense que nous devons aussi intégrer ces questions quand nous présentons des activités sportives, notamment aux élèves. En effet, emmener des enfants de dix ans faire du ski alors que peut-être, dans vingt ans, ils ne pourront plus en faire n’a peut-être plus tant de sens.

M. Frédéric Borloz (C-DEF) — Conseiller-ère d’Etat

Je partage tout à fait les opinions exprimées par les fans de sport sur ce qui s’est passé pendant les JOJ 2020, qui était assez extraordinaire, c’est vrai. Personnellement, j’ai été spectateur à plusieurs endroits et j’ai vu beaucoup de jeunes venir pour ces jeux. Aujourd’hui, vous vous questionnez sur l’après, sur ce qui a été utilisé et ce qu’on a gardé de tout ça. Cela me questionne aussi, parce que j’ai le sentiment qu’on a peut-être perdu ce capital, constitué sur une année ou peut-être même sur deux ans, puisqu’il y a une année de préparation ; cela s’est un peu perdu et donc cela me questionne aussi.

Rattraper le temps passé n’est pas possible, mais on peut penser à l’avenir, que ce soit... Personne n’était exclusif sur les sports et ce n’était pas du ski à tout prix. Il y aura encore de la neige un certain nombre d’années, et donc je crois qu’on peut quand même y compter, mais voilà... J’étais encore à la Municipalité d’Aigle quand nous avons organisé des journées de vélo, avec la collaboration du Centre mondial du cyclisme, etc. Ce n’est pas du tout exclusif et les personnes qui se sont exprimées ne pensaient pas vraiment qu’au ski. En l’occurrence, comme il s’agissait des sports d’hiver, cela tombait bien. Mais tout cela me questionne et je dois bien dire que la thématique sportive devra être empoignée, justement en vue d’essayer de capitaliser sur quelque chose. D’où l’importance que des manifestations fortes soient organisées, avec un fort rayonnement, parce qu’il est très motivant pour les jeunes d’y participer. Voilà une petite réflexion, à chaud ou à froid, sur la thématique, mais je crois que pour le reste, tout est mentionné dans le rapport.

M. Sergei Aschwanden (PLR) —

Excusez-moi de reprendre la parole après M. le conseiller d’Etat Borloz. Je me dois de revenir sur les propos de Mme Joly, qui en plus est municipale de la Commune de Prilly. J’espère qu’elle sait qu’il existe un hébergement de vacances dans les Alpes vaudoises, dans la commune de Gryon, où des camps estivaux sont proposés aux enfants de la commune et des écoles. Il existe donc une sensibilisation aux activités estivales. Pour votre information, madame Joly, vous devez savoir que dans la plupart des stations des Alpes vaudoises, à ce jour, en termes de nuitées, on trouve une parité entre l’été et l’hiver. Au niveau des Alpes vaudoises, nous sommes donc très conscients de l’importance de faire découvrir les activités sportives estivales. Je vous invite à venir jeter un coup d’œil.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

La discussion est close.

Le rapport du Conseil d’Etat est approuvé à l’unanimité.

 

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