Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 2 février 2021, point 16 de l'ordre du jour

Texte déposé

Lors du vote par le Grand Conseil en 2012 accordant une garantie à l’Etablissement intercantonal Riviera-Chablais de contacter un emprunt bancaire de 220 millions permettant de financer la construction de l’Hôpital de Rennaz, les engagements de la Fondation de l’Hôpital et du Conseil d’Etat étaient clairs : le projet prévoyait une clinique de gériatrie et de réadaptation comprenant 75 lits B, une antenne médico-chirurgicales et un centre de dialyse. 

 

Pour différentes raisons et suite à un conflit avec le médecin en charge de la dialyse, au grand dam des habitants de la Riviera, l’antenne prévue pour ses traitements a finalement été concentrée à Rennaz.

Plus récemment, on apprenait dans un communiqué de presse que les Conseils d’Etat vaudois et valaisans examinaient la possibilité de concentrer les activités de gériatrie sur le site de Monthey. Notre gouvernement ferait ainsi fi des engagements pris en 2012 qui ont permis à La Riviera d’avaler la pilule amère de la concentration des soins aigus à Rennaz et de l’abandon des hôpitaux de Montreux et Vevey.

 

Pourtant en 2018 encore, l’ancien directeur de l’établissement intercantonal, Pascal Rubin, déclarait «chacun de ces sites (Monthey et Vevey)  abritera, dès 2021, une clinique de gériatrie et réadaptation, ainsi qu’une permanence médicale pour les «petites» urgences et consultations spécialisées».

 

Un papillon édité en 2019 faisait d’ailleurs état de deux sites dédiés aux « petites urgences » et à la gériatrie. L’intention exprimée par le Conseil d’Etat de changer son fusil d’épaule est à ce titre incompréhensible.

 

La clinique de gériatrie et de réadaptation de la Riviera comprend actuellement 88 lits occupés à 87%. Si le Conseil d’Etat confirme ses intentions, ce sont près de 1350 patients dont 70% domiciliés sur la Riviera qui devront suivre leur traitement à Monthey. Les membres du personnel devront prendre le même chemin.

 

Par cette mesure, on démantèlerait non seulement un service de proximité indispensable pour des personnes à mobilité souvent réduite mais aussi un savoir-faire unique développé depuis près de 30 ans par le Centre de Traitement et de Réadaptation de la Riviera, pionnier dans les domaines de prise en charge interdisciplinaire de la gériatrie et de la réadaptation.

Les patients concernés qui sont non-motorisés devront avoir recours à une offre en transports publics extrêmement contraignante et limitée, soit :

- une relation chaque heure durant la journée d’une durée de 45 minutes via St-Maurice-Monthey Ville (train +bus) jusqu’à l’hôpital au prix de fr. 32.40 aller/retour.

- deux relations l’après-midi d’une durée de 52 minutes via Aigle jusqu’à la station de l’Hôpital au prix de fr. 16.60 aller/retour.

 

Cette décision est d’autant plus étonnante que le comité de la Fondation des hôpitaux de la Riviera était prêt à envisager de participer au coût des travaux de transformation du Samaritain.

 

Dans contexte, nous posons les questions suivantes :

 

1.   Comment le Conseil d’Etat peut-il justifier cette nouvelle approche en contradiction totale avec les engagements pris et rappelés il y a peu de temps encore ?

2.   Comment le Conseil d’Etat peut-il justifier l’abandon de l’antenne gériatrique de Vevey face la nécessité de conserver une offre de proximité pour une population fragilisée et dans un contexte de nécessité d’une solidarité intergénérationnelle ?

3.   Pour quelles raisons, le Conseil d’Etat ne s’est-il pas concerté avec les autorités régionales avant de prendre une décision sur une question de la plus haute importance ?

4.   A quelles conditions pourrait-il revenir à des meilleures intentions ?

 

 

 

 

Jérôme Christen, le mardi 19 janvier 2021.

Développement souhaité

Conclusion

Souhaite développer

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Jean-Marc Nicolet
François CardinauxPLR
Jean-Louis RadiceV'L
Taraneh AminianEP
Alain BovayPLR
Maurice NeyroudPLR
Yvan LuccariniEP
Werner RiesenUDC
Olivier Epars
Serge MellyLIBRE
Cloé PointetV'L
Nicolas MattenbergerSOC

Transcriptions

M. Jérôme Christen (LIBRE) —

Lors du vote par le Grand Conseil, en 2012, de la garantie de l’Etat de Vaud permettant à l’hôpital intercantonal Riviera-Chablais (HRC) de contracter un emprunt bancaire de 220 millions permettant de financer la construction de l’hôpital de Rennaz, les engagements de la fondation de l’hôpital et du Conseil d’Etat étaient clairs : le projet prévoyait une clinique de gériatrie et de réadaptation comprenant 75 lits B, une antenne médico-chirurgicale, un centre de dialyse aux Samaritains à Vevey et une permanence médicale pour les petites urgences. La Riviera a donc dû faire le deuil de ces trois hôpitaux régionaux. La pilule a été difficile à avaler, d’autant plus que la localisation de l’hôpital a été ratée, de notre point de vue, à un endroit mal desservi en transports publics. Nous avons toutefois joué le jeu pour doter la région d’un hôpital performant de soins aigus. Pour différentes raisons, suite à un conflit avec le médecin en charge de la dialyse et à une très mauvaise évaluation des responsables sanitaires cantonaux, au grand dam des habitants de la Riviera, l’antenne prévue pour la dialyse a finalement été concentrée à Rennaz. C’est l’une des trois promesses faites en 2012 qui partait en fumée.

Plus récemment, on a appris que les Conseils d’Etat vaudois et valaisan examinaient la possibilité de concentrer les activités de gériatrie sur les sites de Monthey et Rennaz. Notre gouvernement et l’HRC feraient ainsi fi du deuxième des trois principaux engagements pris en 2012, engagements d’ailleurs confirmés en 2018 et 2019 par la direction de l’HRC. Trop, c’est trop ! Voici des lustres que l’activité gériatrique de la Riviera fonctionne à satisfaction : un pôle de compétences reconnu. Et voilà qu’il faudrait le déménager à Monthey, où cette compétence n’existe pas. La logique voudrait que l’on maintienne le pôle de la Riviera et que les Valaisans se déplacent sur le site de Rennaz, bien plus proches pour eux que pour les gens de la Riviera, quitte à réduire le nombre de places à 60 sur chaque site, puisqu’il semblerait que la pandémie Covid ait entraîné une diminution des besoins. Nous estimons que la Riviera ne doit pas être le dindon de la farce. C’est pourquoi un certain nombre de questions sont posées dans cette interpellation, afin de connaître la composition exacte de la soupe à la grimace que l’HRC et le Conseil d’Etat sont en train de nous mijoter.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.          

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