Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 9 mars 2021, point 3.3 de l'ordre du jour

Texte déposé

La situation actuelle liée au coronavirus a eu des effets très négatifs également sur la sécurité des personnes LGBTIQ+, qui peuvent se retrouver plus fréquemment encore prisonnières d'un environnement familial hostile. Ceci notamment pour les adolescent·es qui seraient rejeté·es, en raison de leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, par leur noyau familial. Un sujet qui a été relevé dans plusieurs articles de presse. 

 

Plus que jamais donc, l'importance de leur offrir une alternative sécurisée dans un tel cas est urgente. En avril 2019, soit il y a près de deux ans, le Grand conseil a voté à l'unanimité le renvoi d'un postulat portant sur la création d'un "refuge" (Postulat François Clément & Csts [17_POS_247]) et déposé lui-même en mai 2017. Depuis, la suite se fait encore attendre - malgré l'urgence réelle de la situation ainsi que la simplicité relative des mesures devant être prises.

 

Quelles mesures ont été prévues par le Conseil d'Etat pour répondre à cette problématique durant la crise du coronavirus, dans l'attente de la création formelle d'un "refuge"?

Transcriptions

M. David Raedler (VER) —

Un refuge LGBTIQ qui se fait attendre, pour quels motifs ? (21_HQU_43)

La situation actuelle liée au coronavirus a eu des effets très négatifs également sur la sécurité des personnes LGBTIQ+ qui peuvent se retrouver plus fréquemment encore prisonnières d’un environnement familial hostile, notamment les adolescentes et les adolescents qui seraient rejetés, en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, par leur noyau familial. Ce sujet a été relevé dans plusieurs articles de presse récemment et a fait l’objet, en 2019, d’un postulat renvoyé à l’unanimité de ce Grand Conseil qui portait sur la création d’un refuge. Il s’agit du postulat François Clément et consorts (17_POS_247), déposé en mai 2017. Depuis, le refuge se fait encore attendre, malgré l’urgence réelle de la situation, ainsi que la simplicité relative des mesures devant être prises. Cela étant, dans l’attente que ce refuge puisse être mis en place, quelles mesures le Conseil d’Etat a-t-il prises pour répondre à cette problématique durant la crise du coronavirus pour répondre aux problèmes rencontrés par les adolescentes et les adolescents LGBTIQ+ ?

Mme Rebecca Ruiz (C-DSAS) — Conseiller-ère d'État

Les travaux visant à répondre au postulat ont pris du retard en raison de la pandémie, mais le Conseil d’Etat peut garantir que les prestations visant à prendre en charge les situations évoquées sont toujours assurées. En effet, la Direction générale de la santé (DGS) subventionne et collabore étroitement avec les organisations communautaires actives auprès des personnes LGBTIQ+ afin de prévenir les situations de crise ou apporter des réponses ad hoc à des situations individuelles, y compris dans le contexte pandémique que nous connaissons.

Depuis 2018, la DGS a significativement augmenté la subvention allouée à Vogay, association vaudoise pour la diversité sexuelle et de genre. Cette augmentation a permis la création d’un accueil de jour et de renforcer le suivi psychosocial des personnes en difficulté. L’association est en mesure aujourd’hui d’apporter un soutien 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Elle a également pu renforcer les formations et interventions dans les contextes scolaires et extrascolaires.

Depuis 2019, l’Etat de Vaud alloue par ailleurs une subvention à la Fondation Agnodice qui vient en aide aux enfants et adolescents trans* et à leur entourage. La fondation permet aux personnes directement concernées, ainsi qu’aux professionnels et professionnelles de l’éducation et de la santé, d’appréhender la problématique de la transition de genre de la meilleure façon possible à ce jour. Elle fait un travail essentiel avec les enfants, les adolescents, leur famille et les établissements scolaires. Elle œuvre de façon décisive à la prévention des crises à l’intérieur du cercle familial ou avec l’entourage à travers un accompagnement spécialisé et à la pointe des connaissances disponibles en la matière. Par ailleurs, la fondation PROFA dispose de plusieurs prestations s’adressant aux personnes LGBTIQ+, notamment la consultation checkpoint.

Dans l’ensemble, ces prestations permettent déjà de prévenir — tant que faire se peut — des situations dramatiques. Et, lorsque celles-ci surviennent malgré tout, les organisations mentionnées peuvent en tout temps s’adresser aux services de l’Etat susceptibles d’apporter une aide.

En conclusion, le Conseil d’Etat n’a pas attendu la réponse formelle au postulat Clément pour proposer des réponses à la problématique soulevée. Il sait l’importance de lutter contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Les travaux pour répondre au postulat se poursuivront dans les prochains mois, en partenariat avec les entités susmentionnées, dont il faut souligner ici le fort engagement.

M. David Raedler (VER) —

Je remercie Mme la conseillère d’Etat pour sa réponse très précise.

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