Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 13 décembre 2022, point 3.4 de l'ordre du jour

Texte déposé

L’ESSIL (école supérieur sociale intercantonale de Lausanne) a depuis 2018 le projet d’ouvrir une filière en Animation communautaire ES. Ce projet entrera en œuvre en août 2023. Cette filière n’existe à ce jour pas en suisse-romande, deux écoles l’offrent en suisse-allemande. Elle s’adresse à tous les champs sociaux de l’animation, depuis l’accueil parascolaire jusqu’aux CAT (centres d’accueil de jour du 4e âge), passant par les centres de loisir des institutions handicap les centres de quartier ou encore les milieux de la prévention.

 

Il s’agit d’une formation supérieure, accessible avec un CFC, à la différence des HES. Les formations supérieures ES sont des formations professionnelles, et non académiques. L’ESSIL offre ses formations en mode dual, à savoir que les étudiant-e-s sont à 50% en emploi et accompagné-e-s sur le terrain par un-e formateur-trice à la pratique professionnelle.

 

Il y a quelques temps l’ESEDE, (Ecole supérieure de l’éducation de l’enfance), compte lancer la même filière à la rentrée 2023 également. L’ESSIL est une structure privée, financée par les accords AES. A contrario, l’ESEDE est une fondation subventionnée par le Canton de Vaud, qui se refinance en partie par les accords AES.

 

Ouvrir une nouvelle filière dans deux écoles simultanément présente un grand risque de classes à petits effectifs, non rentables.

 

Quel intérêt a le Canton à subventionner le lancement d’une filière lorsqu’une autre école le fait à ses risques ?

Transcriptions

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

Département de l’enseignement et de la formation professionnelle

Mme Géraldine Dubuis (VER) —

Question orale Géraldine Dubuis – Quelle implication du Conseil d’Etat dans le lancement de filière ? (22_HQU_125)

L’Ecole supérieure sociale intercantonale de Lausanne (ESSIL) a, depuis 2018, le projet d’ouvrir une filière en Animation communautaire ES. Ce projet sera mis en œuvre en août 2023. Cette filière n’existe pas à ce jour en Suisse romande, deux écoles l’offrent en Suisse allemande. Elle s’adresse à tous les champs sociaux de l’animation, depuis l’accueil parascolaire jusqu’aux Centres d’accueil de jour du 4e âge (CAT), passant par les centres de loisir des institutions handicap, les centres de quartier ou encore les milieux de la prévention.

Il s’agit d’une formation supérieure, accessible avec un Certificat fédéral de capacité (CFC), à la différence des Hautes écoles spécialisées (HES). Les formations supérieures ES sont des formations professionnelles, et non académiques. L’ESSIL offre ses formations en mode dual, à savoir que les étudiant-e-s sont à 50% en emploi et accompagné-e-s sur le terrain par un-e formateur-trice à la pratique professionnelle.

Il y a quelques temps, nous apprenions que l’Ecole supérieure de l’éducation de l’enfance (ESEDE) comptait lancer la même filière à la rentrée 2023 également. L’ESSIL est une structure privée, financée par les accords AES. A contrario, l’ESEDE est une fondation subventionnée par le Canton de Vaud, qui se refinance en partie par les accords AES.

Ouvrir une nouvelle filière dans deux écoles simultanément présente un grand risque de classes à petits effectifs, non rentables.

Quel intérêt le canton a-t-il à subventionner le lancement d’une filière lorsqu’une autre école le fait à ses risques ?

M. Frédéric Borloz (C-DEF) — Conseiller-ère d’Etat

Pour qu’une filière Ecole supérieure (ES) soit financée, deux prérequis doivent être remplis : être reconnue par le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) et figurer dans l’Accord intercantonal sur les contributions dans le domaine des écoles supérieures (AES). Cet AES permet la libre circulation des étudiants. Dès qu’un candidat est admis dans une filière ES reconnue ou en voie de l’être, le canton de résidence du candidat verse le forfait prescrit par l’AES au canton siège de la formation ES ou à l’école privée, lorsque cette dernière n’est pas conventionnée avec l’Etat.

L’Ecole supérieure en éducation de l’enfance (ESEDE) et l’Ecole supérieure sociale intercantonale de Lausanne (ESSIL) ont des statuts financiers différents. Mais, au-delà de ces aspects financiers, ces deux écoles ont des champs d’action professionnelle différents. L’ESSIL travaille de longue date avec un réseau d’institutions sociales du domaine du handicap, tandis que l’ESEDE forme des étudiants ES dans le périmètre des institutions de l’enfance. Dans le cadre de leur politique respective de développement, les deux écoles ont décidé de s’intéresser au profil professionnel de l’animation communautaire, profil qui semble intéresser les employeurs tant dans le domaine du handicap que dans celui de l’enfance, puisqu’une pénurie de personnel qualifié au niveau tertiaire est prévue dans ces domaines. En effet, la politique publique de croissance des places d’accueil dans les structures de l’enfance a engendré un accroissement rapide des besoins en personnel qualifié tant au niveau du secondaire II qui débouche sur des CFC d’assistant socio-éducatif (ASE), que tertiaire avec des formations d’éducateur de l’enfance ES d’une école supérieure.

Des discussions ont également eu lieu, notamment avec l’Espace santé-social Vaud, au sujet de la diversification des profils professionnels dans le champ du social, en lien avec les perspectives possibles de qualification au niveau tertiaire B pour les porteurs de CFC. C’est dans ce contexte que l’ESEDE a proposé de diversifier les profils de formation ES en restant toujours dans le domaine de l’enfance. Cette orientation a été validée par l’Office de l’accueil de jour des enfants (OAJE) qui a reconnu l’intérêt du nouveau profil d’animateur communautaire dans les structures parascolaires et a validé le fait d’intégrer le futur titre professionnel dans les dotations tertiaires des directives cantonales de l’OAJE. Ainsi, l’Etat ne prend aucun risque financier, puisqu’il existe une régulation des effectifs dans les deux écoles ; pour l’ESSIL, via un seuil de viabilité financière et, pour l’ESEDE via la régulation imposée par la Direction générale de l’enseignement post-obligatoire (DGEP) à travers un seuil minimum de douze étudiants par volée.

En fin de compte, l’intérêt de l’Etat à autoriser l’ouverture de cette filière d’animation communautaire, dans ces deux écoles, est double. Il permet, d’une part, de contribuer à couvrir les besoins en personnel qualifié au niveau du tertiaire B des institutions vaudoises et hors canton, tant dans le champ des institutions du handicap que de celui de l’enfance. D’autre part, il offre la possibilité aux jeunes titulaires d’un CFC d’assistant socio-éducatif, sans maturité professionnelle, des domaines de la santé et du social de poursuivre une carrière en se qualifiant au niveau supérieur.

Mme Géraldine Dubuis (VER) —

Je n'ai pas de question complémentaire.

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