Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 4 mai 2021, point 21 de l'ordre du jour

Texte déposé

Une  citoyenne de Saint-Légier, Kelly Nicollier, a fait état dans un courrier de lecteur publié par 24 Heures d’une communication envoyée à des écoliers de 8 ans, destinée à leur faire comprendre les objectifs qu’ils doivent atteindre d’ici à la fin de l’année. 

 

Morceaux choisis :

-       construire une représentation de la langue pour comprendre et produire des textes.

-       mise en relation des informations explicites et implicites du texte.

-       repérage de paroles rapportées directement: identification des acteurs du dialogue.

-       compréhension des reprises anamorphiques.

-       Identification du thème et de l’idée principale ainsi que des contenus propres au genre.

-       établissement de relations entre des mots de sens proche.

-       identification des acteurs de l’énonciation représentés par les pronoms personnels, etc.

 

Cette citoyenne conclut avec bienveillance, je cite : « Cette prose brillante a été pondue par nos fumeux cerveaux cantonaux, élites du Département de l’instruction publique vaudoise (…)  J’ignore si cet ampoulé langage révélera des générations de Prix Nobel de littérature, mais il aura eu l’avantage de me faire bien rire».

Certes, on peut en rire, mais s’agissant de pédagogie, on peut aussi s’en inquiéter.

Le cas n’est pas unique.

 

Les délires linguistiques ont une fâcheuse tendance à se multiplier depuis une bonne trentaine d’années. A croire que l’on n’a tiré aucune leçon du brillant ouvrage publié en 1988 par Jean-Blaise Rochat : «Les Linguistes sont-ils un groupe permutable ?»
 

Pourquoi faut-il complexifier à l’extrême des actions que l’on peut décrire avec des mots simples, surtout pour des enfants de cet âge là.
 

Dans ce contexte, je pose les questions suivantes :

1.    Comment le Conseil d’Etat considère-t-il ce genre de communication ?

2.    Quelles mesures le Conseil d’Etat entend-il prendre pour éviter à l’avenir ce genre de travers risible et détestable lorsqu’on s’adresse à des adultes, mais inadapté et nuisible lorsqu’on s’adresse à des enfants ?

 

Vevey, le 20 avril 2021.                                             Jérôme Christen

Conclusion

Souhaite développer

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Circé Barbezat-FuchsV'L
Serge MellyLIBRE
Jean-Louis RadiceV'L

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Jérôme Christen (LIBRE) —

A une époque où l’on déploie des moyens colossaux pour mieux communiquer, on est en droit de se demander si l’on prend le bon chemin ou si l’on ne place pas plus d’obstacles pour se faire comprendre que l’on ne prend de mesures favorables. Je ne reviens pas ici sur les anglicismes qui continuent de contaminer l’administration vaudoise ainsi que sur les acronymes ou les points médians et autres néologismes du langage épicène dont nous avons parlé ce matin. Je souhaite parler ici du jargon du département de la déformation linguistique. Permettez ce sarcasme.

Dans mon interpellation, je fais état d’une communication envoyée à des écolières et écoliers, destinée à leur faire comprendre les objectifs qu’ils doivent atteindre d’ici la fin de l’année, dont je vous fais grâce de la lecture. Le cas que j’évoque est celui d’une fillette de 8 ans confrontée à un texte pour le moins abscons, qui fait notamment état de la compréhension des reprises anamorphiques. Personne n’est à l’abri du jargon, mais nous devons nous employer à l’éviter. Je profite de l’occasion pour rappeler la sagesse de Boileau : « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. » Pourquoi complexifier à l’extrême des actions que l’on peut décrire avec des mots simples ? Dans ce contexte, je pose les questions suivantes :

  1. Comment le Conseil d’Etat considère-t-il ce genre de communication ?
  2. Quelles mesures le Conseil d’Etat entend-il prendre pour éviter à l’avenir ce genre de travers risible et détestable lorsqu’on s’adresse à des adultes, mais inadapté et nuisible lorsqu’on s’adresse à des enfants ?
Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.

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