Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 5 septembre 2023, point 16 de l'ordre du jour

Documents

Texte adopté par CE - RAP_CE POS Keller 19_POS_105 - publié

Rapport de la commission - RAP_679151 - Sylvie Pittet Blanchette

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Sylvie Pittet Blanchette (SOC) — Rapporteur-trice

La Commission de la formation s'est réunie le même jour, dans la même formation, que pour le point de l’ordre du jour précédent. Concernant la position du Conseil d'Etat sur cet objet, le chef du département explique que les résultats sont parlants. Auparavant, l'avion était utilisé dans 80 % des cas au niveau du secondaire I et II, alors qu'aujourd'hui les voyages d'études n'ont quasiment plus lieu en avion. Dans l'enseignement supérieur et les hautes écoles, le contexte est différent : échanges, relations particulières entre universités, etc. L'UNIL déploie une énergie considérable pour respecter les objectifs de durabilité extrêmement ambitieux. Dès lors, cette institution est particulièrement regardante sur ces questions, ce qui limite beaucoup les voyages en avion : une prise de conscience générale.

Le postulant accepte la réponse du Conseil d'Etat. Toutefois, il rappelle qu'il a déposé ce postulat en janvier 2019 déjà. Il salue l'édition du guide des voyages durables dans l'enseignement, sorti en 2020, en pleine pandémie ; dès lors, il s'interroge sur sa pérennisation. Lors de la discussion générale, le chef du département explique qu'il a vraiment confirmé cette directive. Un membre de la commission se demande si les transports publics ont conscience que les parents ne participent désormais plus aux frais de transport qui se reportent sur les associations interscolaires et les communes. Le chef du département nous explique que cette question a été abordée par les Chambres fédérales. Les compagnies de transport suisses se sont mises d'accord pour une tarification de 15 francs par jour, par élève, pour quasiment toutes les destinations, ce qui rend actuellement très attractifs les déplacements par voie terrestre et offre une solution très compétitive.

En 2021 et 2022, presque la moitié des voyages d'études effectués au secondaire I ont eu recours aux cars, ce qui n'est pas une solution durable pour un membre de la commission. Elle demande si une réflexion a été menée. La déléguée du département de la durabilité explique que les statistiques sur l'année scolaire en cours montrent un basculement concernant les voyages en cars : sur les 150 voyages réalisés, 85 ont fait appel aux trains contre 55 aux cars. Le chef du département ajoute que, pendant la pandémie, le train a été largement abandonné pour des raisons de crainte. Il se pourrait que le car en ait bénéficié. A suivre, donc.

Le directeur opérationnel des hautes écoles explique que la compensation des vols en avion au niveau des études supérieures prend la forme de compensations CO2 sur le marché. Les voyages sont faits avec des objectifs précis en matière d'études pour s'intégrer dans le cursus régulier et le compléter. Il donne l'exemple des stages pratiques d'archéologie qui peuvent avoir lieu en Grèce, ou l'intervention de la haute école de musique, de l'école de la manufacture dans le cadre de manifestations culturelles comme les Jeux olympiques de Rio. Ce sont des éléments inscrits dans un objectif d'acquisition de compétences en lien avec le cursus. S'il doit y avoir un déplacement par voie aérienne, une compensation carbone est faite. De nouvelles directives ont été émises dans les relations internationales pour accentuer ces questions de durabilité en matière de voyages à l'étranger, y compris dans le domaine de la recherche. C'est donc à l'unanimité que la commission recommande au Grand Conseil d'accepter le rapport du Conseil d'Etat.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Vincent Keller (EP) —

J’avais déposé ce postulat en 2019, en collaboration avec notre ancien collègue Maurice Mischler, par ailleurs enseignant de mathématiques dans le plus beau gymnase du monde, celui de Beaulieu ! Nous demandions ni plus ni moins que d'arrêter les voyages d'études en avion : Barcelone, oui, mais en train ! Toutefois, tempus fugit. Si j'ai, par le passé, pris un certain temps pour écrire un rapport de commission, le Conseil d'Etat n'est pas en reste sur le respect des délais auxquels il doit se conformer. Je ne vais pas fustiger la prédécesseuse de M. Borloz ; elle n'est plus là pour se défendre. Or, je constate qu'entre le moment où j'ai déposé ce postulat et le moment où le Conseil d'Etat y a répondu, il s'est passé plus de trois ans, comme l'a rappelé Mme la rapporteuse dans son excellent rapport. La pandémie de Covid suivie d’une décision du Conseil d'Etat excluent, sauf exception pédagogique dûment argumentée – par exemple des fouilles archéologiques en Grèce – les déplacements en avion pour les voyages d'études aux secondaires I et II. Tout comme M. le député Pahud, j'espère cette mesure ad aeternam.

Finalement, mon postulat ne sert plus à rien, puisque ce qu'il demande a été mis en œuvre. Mais j'ai la naïveté de croire qu'il y a contribué. Je doute de la bonne volonté de notre ancien exécutif, s'il n'y avait pas eu la pandémie de Covid. En revanche, je suis très heureux de savoir que les élèves peuvent maintenant découvrir les joies du voyage en train vers la capitale catalane, entre autres, parce qu'il n'y a que des avantages : une nuit d'hôtel gagnée et une ambiance autrement plus festive qu'alignés comme des sardines dans une boîte de conserve volante. J'accepte donc le rapport du Conseil d'Etat.

Mme Laurence Bassin (PLR) —

La réponse à ce postulat est très proche du sujet traité précédemment. J’ajouterai toutefois quelques éléments. Depuis les années 2021-2022, dans la majorité des voyages scolaires et d'études, l'utilisation de l'avion a quasiment disparu, ou exceptionnellement, laissant la priorité aux cars et aux trains, avec une augmentation du choix du train, dont la tendance est plus écologique que le car. La carte journalière à 15 francs sur le réseau suisse encourage cette tendance. Par ailleurs, dans le cadre du développement des relations internationales, la Direction générale de l’enseignement supérieur (DGES), qui organise des voyages pour les étudiants des hautes écoles du canton, font d'ailleurs systématiquement l'objet de mesures de compensation lorsque la destination ne peut être atteinte qu'en train. Pour toutes de ces bonnes raisons, je recommande, au nom du PLR, d'accepter ce rapport.

Mme Aliette Rey-Marion (UDC) —

Je remercie encore madame Sylvie Pittet Blanchette pour l'excellent rapport qu'elle vient de nous lire. Le groupe UDC vous propose de soutenir cet objet.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

La discussion est close.

Le rapport du Conseil d’Etat est approuvé à l’unanimité.

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