Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 13 septembre 2022, point 9.11 de l'ordre du jour

Texte déposé

L’augmentation préoccupante du nombre de personnes atteintes de la variole du singe et la difficulté d’accès à la vaccination nécessitent un renforcement conséquent des moyens dévolus par le Canton pour l’information (entre autres sous la forme d’une hotline), les consultations et le dépistage. Il s’agit en effet d’éviter que cette prise en charge, accomplie notamment par la Fondation Profa, soit effectuée aux dépens d’autres missions liées à la santé sexuelle. Par conséquent, quels moyens humains et financiers le Conseil d’État met-il en œuvre pour renforcer l’information, les consultations et le dépistage concernant cette maladie ?

Transcriptions

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

Département de la santé et de l’action sociale

M. Hadrien Buclin (EP) —

Question orale Hadrien Buclin - Variole du singe : quels moyens le Conseil d’État débloque-t-il pour favoriser l’information, les consultations et le dépistage ? (22_HQU_79)

L’augmentation préoccupante du nombre de personnes atteintes de la variole du singe et la difficulté d’accès à la vaccination nécessitent un renforcement conséquent des moyens dévolus par le Canton pour l’information – entre autres sous la forme d’une hotline – les consultations et le dépistage. Il s’agit en effet d’éviter que cette prise en charge, accomplie notamment par la Fondation Profa, soit effectuée aux dépens d’autres missions liées à la santé sexuelle. Par conséquent, quels moyens humains et financiers le Conseil d’Etat met-il en œuvre pour renforcer l’information, les consultations et le dépistage concernant cette maladie ?

Mme Florence Bettschart-Narbel (PLR) —

Question orale Florence Bettschart-Narbel - Vaccin contre la variole du singe : les pharmacies seront-elles intégrées ? (21_HQU_88)

Les cas de variole du singe ne font qu’augmenter en Suisse et dans le canton de Vaud depuis la première apparition du virus en mai 2022. Un vaccin ayant déjà été développé, il va permettre d’éviter une propagation plus large de cette maladie. Un calendrier de vaccination doit être rapidement élaboré. La vaccination, si le canton reçoit des doses suffisantes, devra se faire le plus efficacement possible. Il faut noter qu'avec le Covid, les pharmacies ont bien développé leurs capacités de vaccination, que cela soit en temps d’attente, accès à bas seuil ou prise de rendez-vous en ligne. Ma question est donc la suivante : si le canton dispose d’un nombre suffisant de doses de vaccins dans un délai proche, les pharmacies seront-elles intégrées au plan de vaccination ?

Mme Rebecca Ruiz (C-DSAS) — Conseiller-ère d’Etat

En préambule, je rappelle que le Conseil d’Etat s’est impliqué précocement, à travers l’Office du médecin cantonal, dans ce dossier particulièrement sensible. Alors que l’on vient de faire face à une pandémie de coronavirus qui a impacté sérieusement toute notre population, l’émergence d’une nouvelle maladie transmissible est évidemment prise très au sérieux. Dans le canton de Vaud, le premier cas a été diagnostiqué le 30 mai 2022. En fin de semaine dernière, nous comptions 77 cas, soit 16 % des 481 cas diagnostiqués dans notre pays. Jusqu’à 10 cas par semaine nous ont été déclarés, mais le nombre de situations se stabilise en Suisse, depuis un mois environ, et elles tendent à diminuer dans le canton de Vaud, avec quelques cas isolés ces quinze derniers jours. En Europe, le nombre de cas diminue également depuis quelques semaines. S’agissant d’une maladie qui se transmet presque uniquement dans la population des hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes, mes équipes travaillent depuis plusieurs semaines avec les partenaires concernés par le suivi des personnes à risques pour cette infection. Les consultations telles que le checkpoint, Profa, la consultation VIH au CHUV ainsi que les infectiologues de ville sont particulièrement sollicités et actifs dans l’information, les consultations et le dépistage. La question de la charge de travail supplémentaire pour ces institutions a été évoquée dès le début et l’Etat s’est engagé à les soutenir dans le cadre des collaborations qui sont mises en place depuis de nombreuses années à la satisfaction de toutes et tous. Il est pour l’instant difficile de quantifier les besoins RH et financiers supplémentaires, mais la collaboration quotidienne permet de mieux définir ces besoins pour ne pas impacter les autres prestations habituelles et les associations partenaires concernées ne manqueront pas de solliciter l’Etat, en cas de besoin.

S’agissant d’institutions au contact permanent avec la population concernée, il n’a pas été jugé nécessaire de mettre en place une hotline dédiée. Cependant, le centre opérationnel de l’Office du médecin cantonal est prêt à prendre le relais des institutions en mettant en place une hotline dédiée à n’importe quel moment, si cela était nécessaire et comme cela a été le cas, par exemple dans le cadre de la crise ukrainienne.

En ce qui concerne la vaccination, j’ai personnellement demandé sa mise en œuvre rapide et à large échelle pour la population des hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes. Mes services ont tenté, sans succès, d’acquérir des vaccins, alors que nous ignorions à ce moment-là où en étaient les démarches de la Confédération. Dès lors que les cantons seront désormais livrés par la Confédération, à la demande des partenaires que j’ai évoqués précédemment, l’Office du médecin cantonal organise et facilite la mise en place de cette vaccination dans le cadre des consultations de ces organismes, mais également dans des lieux hors consultation spécialisée pour garantir non seulement une offre suffisante, mais également bien répartie dans le canton, et ce, afin d’éviter que des personnes renoncent à se faire vacciner par peur d’être perçus ou vus dans certains types de consultations.

A la question plus précise de Mme Bettschart-Narbel de savoir quel sera le rôle des pharmacies dans ce dispositif, je peux confirmer que les pharmacies sont des partenaires importants dans la vaccination, depuis 2017 déjà. Elles ont été et sont toujours extrêmement impliquées dans la vaccination Covid, ce qui permet d’assurer une offre conséquente à notre population sur l’ensemble du territoire cantonal. Les pharmacies seront intégrées opérationnellement au dispositif dès que le nombre de vaccins à disposition permettra d’élargir les indications à l’ensemble des personnes concernées et non plus seulement à celles qui, aujourd’hui, sont considérées par les autorités fédérales comme étant les plus à risques. Cette vaccination deviendra également possible lorsqu’elle se fera par voie sous-cutanée au lieu d’une technique d’injection qui nécessite des compétences plus spécifiques. En effet, dans un premier temps, si les quantités de vaccins livrés à la Suisse sont insuffisantes, l’Office fédéral de la santé publique pourrait obliger l’administration du vaccin par injection intradermique. Avec cette méthode, l’avantage est que l’on peut multiplier par cinq le nombre de personnes à vacciner, mais cela implique aussi de maîtriser un geste technique que tous les professionnels de la santé ne maîtrisent pas. C’est pour cette raison que, dans un premier temps, ces vaccinations se feront dans des consultations de santé sexuelle et dans des cabinets médicaux spécialisés. Il est prévu également qu’un centre de vaccination Covid intègre ce dispositif dès le début, ce qui permettra d’offrir des plages de vaccination à des personnes qui n’ont pas envie d’être identifiés au sein de consultations plus spécifiques. Sitôt qu’on le pourra, les pharmacies seront évidemment associées. En conclusion, le Conseil d’Etat s’est assuré que le plan de vaccination mis en place prévoit le début de la vaccination aussitôt que nous recevrons les doses, puis une montée en puissance progressive en fonction de ce qui nous sera livré. Nous ne connaissons pas encore ce calendrier. Toutefois, selon les dernières informations que nous avons reçues, les premières doses pourraient être disponibles au début du mois d’octobre.

Mme Florence Bettschart-Narbel (PLR) —

Je remercie le Conseil d’Etat pour sa réponse et n’ai pas de question complémentaire.

M. Hadrien Buclin (EP) —

Je remercie le Conseil d’Etat pour sa réponse. Je constate avec satisfaction qu’il est conscient de la problématique des moyens humains supplémentaires qui seront nécessaires pour prendre en charge cette maladie, puisque les institutions comme le Checkpoint étaient déjà assez chargées avant même l’émergence de cette maladie. Il n’y a donc pas beaucoup de marge. J’espère que les demandes de moyens qui seront faites seront accordées. Je continuerai à suivre cette problématique et n’ai pas de question complémentaire.

Retour à l'ordre du jour

Partager la page

Partager sur :