Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 19 décembre 2023 (suivie du Noël du Grand Conseil), point 28 de l'ordre du jour

Document

Texte adopté par CE - R-CE INT Mocchi 23_INT_51- publié

Transcriptions

M. Alberto Mocchi (VER) —

Je remercie le Conseil d’Etat pour la réponse apportée à cette interpellation, même si elle ne me satisfait pas entièrement. A l’échelle de notre canton, du pays, mais aussi plus globalement, nous faisons tous face à un défi majeur, celui de consommer moins d’énergie et de produire l’énergie que nous consommons de manière plus écologique, via les énergies renouvelables. Or, force est de constater que nous faisons actuellement face à une boulimie en matière de consommation d’énergie. Lorsqu’on voit ces types de data center fleurir un peu partout et consommer des quantités d’énergie astronomiques – on parle de trois quarts de la consommation d’énergie du barrage de Bex-Massongex, c’est immense – on se demande comment on va pouvoir arriver aux objectifs que l’on s’est fixés en matière de transition énergétique.

On utilise certes toutes et tous ces données, moi le premier. L’idée n’est pas de dire qu’il faut peut-être faire différemment en matière de consommation de données. En tout cas, c’est quelque chose qui transcende un tout petit peu notre Parlement. Il faut réfléchir à l’emplacement de ces data center et à la manière dont on produit de l’énergie pour les alimenter, car on peut faire davantage que ce qui est proposé. On voit qu’un certain nombre de choses vont se faire. Je me réjouis des débats que nous aurons l’année prochaine sur la nouvelle Loi vaudoise sur l’énergie. Nous devons aller plus loin en la matière, et je me permettrai probablement de revenir avec un autre objet parlementaire à ce sujet.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Marc-Olivier Buffat (PLR) —

Le questionnement de notre collègue Mocchi est pertinent. Je crains qu’on ne confonde la cause et les effets. Ces data center sont très gourmands en énergie – cela a été dit et notre collègue a évidemment raison à ce sujet – et ils ne sont que la conséquence de notre utilisation de mails et d’informations que nous stockons. Il y a quatre ans, j’avais déposé un texte demandant notamment au Conseil d’Etat ce qu’il entendait faire pour résoudre la problématique de la pollution numérique, de ces mails qui restent en stock et de toutes les informations qui sont finalement dans ces data center. A l’époque, le Conseil d’Etat avait promis d’étudier la question. Dans le cadre de ce débat, j’en profite pour relancer la balle au Conseil d’Etat et lui demander s’il a progressé dans le cadre de l’étude d’une plus grande sobriété dans les mails.

Il est vrai qu’on est actuellement tenté par cette simplification, soit on envoie trois mails pour dire une chose, parce qu’à chaque phrase, on fait un nouveau mail. Une prise de conscience est nécessaire, ce comportement étant très gourmand en énergie et utilisant beaucoup d’espaces de stockage. De là à dire qu’il ne faut pas avoir de data center dans le Canton de Vaud, il s’agit d’une autre problématique, étant donné qu’il s’agit d’exporter le problème ailleurs. Or, nous avons tous compris que cela ne résout rien. En ce qui me concerne, je me réserve le droit de revenir sur la question que j’avais posée en son temps au Conseil d’Etat. En particulier, il me paraît que l’Administration cantonale vaudoise, respectivement les députés qui se trouvent dans cette salle, devrait être exemplaire en termes de sobriété numérique.

M. Grégory Devaud (PLR) —

En tant que régional de l’étape et voisin de ce projet de data center, j’aimerais dire à M. Mocchi que l’on peut certes voir le verre à moitié vide, mais que l’on peut aussi le voir à moitié plein et encourager ce genre d’installation innovante et exemplaire sur le plan énergétique. Vous le savez probablement, la région bénéficie d’une usine de valorisation des déchets déployant son réseau sur l’entier du territoire chablaisien – sur la partie valaisanne et plus récemment sur Aigle. Le réseau prévoit de faire un petit crochet par ce data center, sur la commune d’Ollon, pour se renflouer, sous forme de backup, et produire de l’énergie pour le stockage de nos données, mais aussi pour valoriser l’énergie produite, les reliquats de chaleur ou d’énergie qui pourront être réinjectés dans un réseau de chauffage à distance. C’est aussi cela l’écologie industrielle. Je me réjouis d’entendre les prochaines interventions sur ce sujet et de pouvoir appuyer un projet innovant pour notre région.

M. Vassilis Venizelos (CE22-27) — Conseiller-ère d’Etat

Je vous remercie pour vos différentes interventions. M. le député Buffat a mis le doigt sur le problème : nos modes de consommation et de production génèrent certains effets que nous ne voulons pas sur notre territoire. C’est le cas des data centers et des décharges. Il faut évidemment agir sur ces modes de consommation et de production afin de réduire notre dépendance à ce type d’infrastructure, ce que nous faisons en matière d’économie circulaire des matériaux ou encore de stratégie numérique. Je souhaite rassurer M. le député Buffat : le Département de la culture, des infrastructures et des ressources humaines travaille activement sur ces différents éléments et fera prochainement différentes propositions en la matière.

Dans le cas de St-Triphon, on doit composer avec le cadre légal existant. Or, que nous dit le cadre légal ? Lorsqu’un projet est conforme à l’affectation de la zone, il doit être autorisé. On travaille avec les différents partenaires pour essayer d’optimiser la récupération de chaleur et la production d’énergie sur le site. Actuellement, les moyens légaux sont relativement restreints pour agir sur ces différents éléments. Vous l’avez vu, un avant-projet de Loi sur l’énergie a été mis en consultation avec différentes propositions qui nous permettront de renforcer encore ce type d’action qui fonctionne, pour le moment à bien plaire, avec les différents acteurs et pour autant qu’ils soient d’accord d’étoffer leur production d’énergie sur leur bâtiment, et de choisir leur localisation en fonction des possibilités de redistribution de la chaleur ou des sites de production énergétique.

Dans le cadre des débats sur la Loi sur l’énergie, nous aurons l’occasion de discuter de l’application de ce principe de l’utilisation de la bonne énergie au bon endroit. C’est avec ce genre de principe et en travaillant avec les différents acteurs que nous trouverons les bons équilibres, dans le cadre légal qui nous est aussi imposé par la Confédération. Je vous remercie pour ces échanges et nous aurons l’occasion de revenir avec différentes propositions dans le cadre du débat sur le projet de Loi sur l’énergie.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

La discussion est close.

Ce point de l’ordre du jour est traité.

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